Sommaire de l'article
- Qu’est-ce qu’une pièce sécurisée ?
- Le rôle de la filtration NRBC dans une pièce sécurisée
- Camoufler une pièce sécurisée pour la rendre indétectable
- Aménager votre pièce sécurisée
- Installation d’un système de sécurité
- Avoir le plein d’équipement de survie et de fournitures essentielles
- Construisez vos scénarios et élaborez un plan d’urgence en famille
Aménager une pièce sécurisée chez soi pour protéger sa famille des intrusions ou des catastrophes est un atout de taille lorsqu’une évacuation d’urgence n’est pas possible ou souhaitable.
Qu’on parle de pièce de panique, de local blindé personnel, de salle d’arme, de bunker NRBC ou anti-émeute, le monde des pièces sécurisées offre de nombreuses solutions efficaces pour protéger la vie de ses proches.
Mon ami KB, spécialiste en construction et en métallurgie de précision et fondateur de Bunkl.fr, conçoit des bunkers et des pièces fortes depuis 20 ans pour les sites militaires et industriels sensibles.
Je me suis naturellement tourné vers lui pour écrire cet article et vous faire profiter de son expérience.
Qu’est-ce qu’une pièce sécurisée ?
Une pièce sécurisée, souvent appelée panic-room, est une pièce blindée dont l’accès est sécurisé et dans laquelle vous pouvez vous retrancher temporairement en cas d’intrusion au domicile, de tentative de kidnapping ou tout événement qui pourrait mettre votre vie en danger.
C’est une pièce souvent cachée par un artifice qui offre un espace fortifié au sein de votre maison. Sa principale caractéristique est de vous mettre à l’abri jusqu’à l’arrivée des secours ou que le danger soit passé.
Nos panic room certifiées en panneaux modulaires blindés résistent aux armes à feu, aux outils d’effraction classiques, électriques et thermiques. Les matériaux dont elles sont constituées ralentiront considérablement un cambrioleur aguerri et lourdement équipé et le décourageront la plupart du temps.
Nos pièces de sécurité permettent un montage et un démontage ainsi qu’une extensibilité. Elles peuvent être ajoutées à n’importe quelle maison déjà construite.
Il est essentiel d’intellectualiser les situations critiques nécessitant de regagner une telle pièce et de prendre en compte les critères suivants avant d’en planifier l’installation.
Les caractéristiques de résistance d’une pièce de panique et ses équipements sont variables. Chacun appréciera en fonction de son exposition politique, religieuse, juridique, médiatique ou professionnelle le niveau protection nécessaire.
Nos blindages métalliques résistent aux calibres de chasse et d’armes de poings courants (22LR, 9×19 Parabellum, .38, .357mag, .12… ) et peuvent encaisser dans leur version FB7 jusqu’aux projectiles de fusil d’assaut (7.62×39, 223 Rem, 5.56 OTAN, 50BMG, etc.).
Choisir le bon emplacement pour une pièce sécurisée
Pour toutes les situations de cambriolage, de tentative de kidnapping, la rapidité d’accès devrait être le critère premier.
En effet, si vous deviez descendre les escaliers, traverser le salon et descendre au sous-sol pour vous mettre en sécurité, cela ruinerait non seulement votre stratégie mais conduirait probablement à une confrontation non-souhaitable avec des individus déterminés et potentiellement armés.
On disposera donc le plus souvent une panic room près des chambres à l’étage mais il existe d’autres emplacements stratégiques que l’on choisira en fonction des points névralgiques de la maison et des habitudes de vie.
L’essentiel étant d’assurer aux propriétaires de pouvoir regagner leur pièce sécurisée en un minimum de temps.
Utiliser la structure existante comme muraille
Au sens de la loi, une pièce est considérée comme “forte” lorsqu’elle comporte 6 faces sécurisées, que ses ouvrants sont protégés par des barreaux et qu’elle comporte une porte blindée certifiée.
Une définition qui permet de considérer la structure (murs, plafonds et dalles) comme un élément de fortification, à condition qu’elle soit en béton armé.
On peut donc privilégier, pour économiser des panneaux de blindage, toute pièce existante dont les murs seraient banchés à condition, bien sûr, qu’elle satisfasse aux critères d’emplacement.
Le système d’ouverture
Les systèmes sophistiqués d’ouverture tels que clavier à code, claviers biométriques (empreinte veineuse, reconnaissance rétinienne…) s’ils sont séduisants par leur côté high-tech, peuvent au moment crucial s’avérer problématique.
Quoi de plus frustrant que d’oublier son code parce que l’on est en situation de stress ou de se voir refuser l’identification parce que l’on aura passé trop vite son doigt sur le lecteur d’empreintes digitales.
Rien de tel qu’une bonne vieille serrure mécanique. Une fois votre pièce regagnée avec les enfants et votre compagne, il faut encore refermer l’accès derrière vous.
Nous privilégions les portes à verrouillage automatique ou encore les systèmes de verrouillage simples et instinctifs : crémone pompier, levier de verrouillage…
Le raffinement suprême en la matière s’illustre dans le film “panic room” de David Fincher, quand Judie Foster actionne un gros bouton poussoir qui commande la fermeture de la porte hydraulique.
QUID des fenêtres dans une pièce sécurisée ?
Si elles ne sont pas pourvues de barreaux ou de verre trempé (voir notre guide normatif portes et huisseries blindées), les fenêtres constituent un point faible en offrant un point d’entrée.
Elles peuvent également permettre aux assaillants de repérer l’existence de la pièce et la présence d’occupants, ce que l’on souhaite précisément éviter.
Une pièce de panique sécurisée protégeant contre l’intrusion au domicile ne devrait donc pas avoir de fenêtre. Si elle est inévitable, elle devrait alors répondre aux normes anti-effraction et pare-balles.
Si toutefois vous deviez considérer la fenêtre blindée de votre pièce forte comme une option d’évacuation, soyez prévoyant en stockant une échelle facilement déployable (au cas où elle se trouverait à l’étage).
Le rôle de la filtration NRBC dans une pièce sécurisée
Lorsque l’on se retrouve confiné à plusieurs, il est essentiel de renouveler l’air. Mais ventiler la pièce ne suffit pas.
Il faut envisager que vos agresseurs puissent recourir à des gaz incapacitants (tels que les gaz lacrymogènes irritants, gaz émétiques… ) pour vous faire quitter de force votre pièce blindée.
Les systèmes de ventilation/filtration NBC (nucléaire, biologique et chimique) également utilisées dans nos bunkers NRBC permettent de mettre en surpression votre pièce et d’éliminer tout contaminant extérieur (virus, bactérie, gaz de combat, radionucléides, particules fines…).
Camoufler une pièce sécurisée pour la rendre indétectable
La première qualité d’une salle de sécurité est d’être furtive.
Notre travail consiste à la rendre indétectable pour un intrus par différents artifices : le dessous d’un d’escalier, un placard à double fond, une trappe sous un tapis, un grand miroir sont autant de prétexte à masquer l’accès et sa porte blindée certifiée.
Bien d’autres subterfuges existent mais il ne peuvent être tous dévoilés pour des raisons assez évidentes. Même si un individu mal intentionné et avisé pénétrait votre domicile, il mettrait du temps repérer votre refuge.
Et quand bien même il découvrait l’entrée dissimulée, il serait alors face à une forteresse de métal imprenable sans moyens d’attaque lourds et un temps considérable dont il ne disposerait pas.
Aménager votre pièce sécurisée
Afin de satisfaire aux besoins physiologiques élémentaires, une pièce de panique devrait disposer à minima d’un toilette. Bien malgré nous, nos vessies et intestins peuvent se montrer impérieux en cas de contrariété.
Vous pouvez bien sur équiper votre pièce secrète d’un kit de soin au cas où une personne serait blessée, d’un lit et de tout autre équipement de confort pouvant soulager le stress des occupants, tout particulièrement s’il y a des enfants.
Encore une fois, la panic-room a une vocation temporaire. Si vous souhaitez tenir un siège prolongé, il faut plutôt opter pour un bunker anti-émeute ou un bunker NRBC.
Installation d’un système de sécurité
Cela peut paraître une évidence, mais il est quasi inutile de disposer d’une pièce de panique si on ne sait pas quand la regagner. Il est donc nécessaire d’installer des systèmes de détection d’intrusion (ouverture, choc et mouvement) de qualité le plus en amont possible :
- Barrières laser
- Câble sensitif à détection de choc pour clôture
- Capteurs infrarouge ou ultrasons…
Ces systèmes vous préviendront en cas d’intrusion sur votre propriété ou de mouvement dans une pièce et vous permettront de regagner en temps votre pièce sécurisée. Aucun passage et ouverture ne doit être oublié.
La vidéo surveillance
Une fois en sécurité à l’intérieur de votre pièce fortifiée, il est indispensable de pouvoir surveiller les mouvements des intrus à l’aide d’un système vidéo en circuit fermé avec enregistreur ne pouvant pas être inactivé de l’extérieur.
Votre système ne doit pas dépendre des réseaux numériques et doit disposer de sa propre source d’alimentation. Dans une pièce aveugle, les caméras sont vos yeux et vous aideront à savoir si le danger est passé.
Accessoirement, disposer d’un enregistrement vidéo aidera à l’identification des intrus (véhicule utilisé, nombre d’agresseurs, techniques et matériel employés…) et facilitera l’indemnisation des dégâts liés à l’effraction par votre compagnie d’assurance habitation.
Installer une alarme sonore
Les alarmes sonores ont pour rôle de vous avertir et de signaler aux intrus qu’ils ont été détectés. En dehors de cela, il faut bien avouer qu’elles ont perdu de leur utilité.
Les faux déclenchements de sirènes (courant d’air, capteur défectueux, un animal de compagnie qui souhaite regagner son canapé préféré une fois les maîtres couchés…) font que le voisinage y prête de moins en moins attention.
Installer un système de communication
Il vous faudra disposer dans votre pièce de panique d’un moyen de communication avec le monde extérieur. En cas d’intrusion au domicile, il est fort probable que votre Internet soit volontairement coupé.
Aussi, ne misez pas tout votre ordinateur et sa connexion Wi-Fi pour prévenir les secours. Gardez un téléphone portable dédié à cet usage et assurez-vous qu’il soit en permanence chargé.
Si votre pièce sécurisée ne dispose plus d’une réception cellulaire après son blindage, il vous faudra un ligne fixe analogique.
Avoir le plein d’équipement de survie et de fournitures essentielles
Selon la gravité de la situation, il se peut que les secours tardent à intervenir.
Par prudence, il sera toujours utile de stocker quelques fournitures essentielles dans votre salle de panique. Prévoyez un minimum de 3 litres d’eau de survie par personne dans le cas où votre sauvetage serait retardé.
Si l’un des membres de votre famille a des besoins médicaux spécifiques (insuline, Ventoline, prise régulière d’un traitement… ) il sera nécessaire de stocker quelques réserves dans votre pièce sécurisée et de manière adéquate (certain médicaments nécessitant d’être conservés au frais).
Si vous avez de la place, n’hésitez pas à entreposer un ou plusieurs lits de camp.
Si vous êtes aguerri à leur utilisation, vous pouvez entreposer tout équipement d’autodéfense dans la pièce, à condition de respecter les mesures de stockages des armes prévues par la loi : à minima dans un coffre-fort pour toutes les armes à feu et leurs munitions dans un coffre à part.
Construisez vos scénarios et élaborez un plan d’urgence en famille
Si un événement devait vous conduire à utiliser votre panic room, vous devez avoir l’esprit clair et ne pas improviser.
Il est important d’impliquer votre famille — le plus naturellement possible — pour qu’elle sache quand et comment regagner votre pièce fortifiée, que vous soyez présent ou non dans votre habitation.
Un entraînement régulier, présenté comme un jeu, permettra de roder chaque membre et d’ancrer la procédure jusqu’à ce qu’elle devienne une seconde nature. Idéalement, vos proches, quel que soit leur âge, devraient savoir quoi faire si une alerte est confirmée :
- Comment réveiller les parents ou les frères et sœurs sans bruit,
- Comment déclencher l’alarme,
- Comment et quels secours appeler, quoi leur dire,
- Comment utiliser la vidéosurveillance,
- Définir un code ou un mot de passe pour laisser entrer un retardataire,
- Etc.
Avec la série de catastrophe qui a frappé le monde depuis 2020, le marché des pièces sécurisées et des bunkers NRBC privatifs s’est fortement développé.
De nouveaux acteurs proposent des solutions low-cost séduisantes sur le papier, souvent à partir de conteneurs maritimes. Le problème, c’est que ces solutions n’offrent souvent pas de protection réelle car elles sont mal étudiées, mal conçues et ne tiennent pas compte des contraintes naturelles et structurelles (mouvements de terrains, ruissellement des eaux et inondations, etc.).
En clair, ce sont souvent des abris bon marché commercialisés par des marketeurs qui profitent d’une panique conjoncturelle et qui se transforment en de véritables sarcophages en cas de problème sérieux.
Et ces solutions présentent le gros désavantage de ne pas pouvoir être intégrées directement au sein du domicile.
Si le sujet vous intéresse n’hésitez pas à vous renseigner directement auprès de KB et son équipe sur bunkl.fr pour avoir un avis d’expert et si vous souhaitez partager votre expérience sur ce thème, comme toujours n’hésitez pas à enrichir l’article par vos commentaires !
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