Sommaire de l'article
- 01. Société moderne et survivalisme : le paradoxe de l’évolution
- 01.1 L’effet domino
- 01.2 Le survivalisme a mauvaise presse en France
- 01.3 Qui sont les survivalistes ?
- 01.4 Se préparer à mieux vivre
- 01.5 Ville et campagne, deux environnements pour une même dépendance
- 01.6 Le siège de Sarajevo : une population forcée au survivalisme urbain
- 01.7 L’expérience est un peigne pour les chauves
- 02. Un regard survivaliste sur les restes du monde
- 03. De l’ultra-consumérisme au survivalisme en France : les raisons du changement
01. Société moderne et survivalisme : le paradoxe de l’évolution
01.1 L’effet domino
Notre société moderne repose sur une longue chaîne d’interdépendances : chaque maillon de la structure socio-économique dépend d’un autre maillon pour fonctionner correctement. Industrie, transports, services publics, fret, entreprises privées, tous ces secteurs semblent distincts et pourtant l’un de ne saurait fonctionner sans les autres. Chacun, à un moment ou à un autre de sa vie, a fait l’expérience d’une perturbation de ce système en France : paralysies des transports, catastrophes naturelles ou industrielles, pénuries de pétrole, accidents nucléaires, effondrements économique, pannes de courant, grèves, conflits armés, émeutes, etc. Dans une société où chaque jour amène son lot de nouvelles menaces, les rangs des citoyens cherchant à se protéger se grossissent de jour en jour.
Les facteurs potentiels de dérèglement sont nombreux. Le dysfonctionnement isolé d’un organe est courant et communément considéré comme un incident tolérable (cf. cas AZF). Mais une défaillance simultanée et durable de plusieurs systèmes vitaux pourrait déclencher une réaction en chaîne capable de provoquer l’effondrement complet de notre société. Que ceux qui pensent que c’est impossible en France ouvrent leurs livres d’Histoire…
Certains balayent cette éventualité d’un revers de la main en s’appuyant sur la probabilité « statistiquement faible » d’un tel bouleversement. D’autres choisissent de la prendre en compte et créent leurs propres maillons pour minimiser leur dépendance au système. Ils limitent ainsi l’impact qu’aurait une rupture complète de la chaîne principale sur leurs vies.
La démarche survivaliste qui vise à maintenir une normalité relative le temps que les systèmes principaux soient rétablis pourrait, si elle se démocratisait en France, participer à la création d’une société plus réfléchie. Avec une population plus réactive et résiliente, la France serait capable de s’adapter aux contraintes exceptionnelles et de basculer sur un mode de fonctionnement alternatif entièrement opérationnel lorsque les circonstances l’exigent.
01.2 Le survivalisme a mauvaise presse en France
Apprendre à maintenir son habitation en bonne condition structurelle et sanitaire, stocker et produire de quoi s’hydrater, se nourrir et se chauffer, générer sa propre énergie pour s’éclairer, connaitre les gestes qui sauvent et être capable de se défendre lorsque c’est nécessaire semble tomber sous le sens. Et pourtant, la communauté survivaliste et la notion même de survivalisme ont mauvaise presse, en particulier en France où le sujet est souvent tourné en ridicule.
Qualité inhérente à l’espèce humaine, la capacité de survie est pourtant devenue une notion étrangère au citoyen moderne, au point de s’être transformée en une curiosité spectaculaire qu’on met en scène dans des téléréalités comme la célèbre « Man vs. Wild » où le sensationnel Bear Grylls, en caricature d’aventurier, grimpe aux arbres, se jette dans des rivières glacées, mange des plâtrées d’insectes et boit son urine.
L’audience est toute trouvée : la survie et la nature sont deux notions bien méconnues de l’homme 2.0 piégé dans sa jungle de béton. Les techniques de survie n’ont d’ailleurs jamais été adaptées à nos modes de vies urbains : la grande majorité des guides parus à ce jour se propose de nous apprendre à subsister dans la nature, ce qui est d’une pertinence relative quand on habite en ville. L’objet de la préparation survivaliste sera de vous donner les moyens de vous maintenir autant que possible dans votre logement urbain et donc ne pas avoir à appliquer leur contenu, ou du moins le plus tard possible.
Souvent abordé sous le prisme de la pathologie mentale et du sensationnalisme voyeuriste par les médias français, le terme survivalisme appelle irrémédiablement l’image d’un paranoïaque qui s’enferme dans son bunker avec armes et provisions pour échapper à la fin des temps.

Brochure commerciale d’un promoteur de bunkers personnels, Etats-Unis, années 1960.
01.3 Qui sont les survivalistes ?
Cette vision réductrice de l’état d’esprit survivaliste occulte les raisons profondes de son apparition et de sa démocratisation, tout comme l’étendue des savoirs qu’il regroupe. Compétences techniques, organisation, cohésion, cultures, soins médicaux, maniement des armes, psychologie, chimie, mécanique, stratégie, tactique, la liste des qualités et connaissances des membres de la communauté survivaliste est longue. Et pour cause : l’accumulation de savoirs utiles est la meilleure façon de se préparer aux risques qu’impliquent les situations dégradées.
Il n’y a pas de doute, le survivalisme fascine. Critiqué pour sa logique perçue comme catastrophiste, ultra-individualiste et prédatoire, le mouvement survivaliste a pris ses racines aux États-Unis dans les années 1950, entre autres en réponse à la menace d’un conflit nucléaire avec l’URSS.
À la fin de la Guerre du Vietnam (1955-1975), des dizaines de milliers de soldats vétérans rentrent aux États-Unis. Ce retour marquera le début du survivalisme moderne : certains d’entre eux, marqués par l’expérience du combat et de la guerre, se retirent de la vie collective avec la société américaine qui traverse alors une révolution culturelle libertaire. Certains de ces soldats partent alors dans les régions isolées du centre des États-Unis pour s’y installer en quasi autarcie. Isolés du reste de la population américaine, ils vivent simplement tout en se préparant à l’éventualité d’une catastrophe ou d’une guerre sur le sol américain et posent les bases du survivalisme en mettant au point guides et techniques que nous connaissons aujourd’hui.
Devant la décadence d’une société qu’ils ne reconnaissent ni ne comprennent plus, ils se vouent à vivre en préservant et en étant prêts à défendre les valeurs authentiques de liberté, de propriété et de souveraineté sur leurs terres inspirées par leur foi et la constitution des États-Unis. Cette vie rudimentaire orientée sur des valeurs simples et axée sur la survie leur a valu le surnom de survivalistes.
Le survivalisme a évolué depuis la fin de la guerre froide et la multiplication des catastrophes industrielles et naturelles, des guerres, des attaques terroristes et des tensions socio-culturelles au cours des XX et XXIème siècles l’ont démocratisé sous les notions de prepping ou néo survivalisme, considérées comme des approches plus durables, plus collectives, plus sereines et plus politiquement correctes de la survie. Il n’en a néanmoins pas perdu de vue ses fondamentaux.
Survivre implique de continuer à vivre quand tout est réuni pour entraîner la déchéance, la mort, ou les deux. Les communautés humaines font face à ces risques depuis la nuit des temps, la notion de préparation préventive n’a donc rien de nouveau. Pendant longtemps la communauté survivaliste s’est principalement préparée à un effondrement soudain et brutal de la continuité civilisationnelle et sociale. Elle a petit à petit élargi le spectre des scénarios envisagés pour s’adapter aux enjeux et contraintes d’un monde moderne qui sombre lentement et donne d’une main pour reprendre de l’autre.
Ainsi, loin des clichés du reclus associable qui astique son arme toute la journée dans l’attente que l’humanité retourne à ses plus bas instincts, le survivaliste passe le plus clair de son temps à travailler (comme tout le monde) et à assimiler des connaissances pour accroître son autonomie : jardinage, couture, bricolage, premiers soins, la liste est longue.
Aujourd’hui en France, les survivalistes sont aussi nombreux qu’invisibles. Nous sommes vos voisins, vos amis, vos policiers, vos médecins ou vos garçons de café. Nous ne sommes ni des fous ni des dangers. Nous ne sommes pas un contre-pouvoir. Nous ne souhaitons pas la guerre ni la chute de l’État. Bien au contraire : nous construisons, dans le calme et dans la discrétion, la transmission de nos valeurs et les remparts de notre société au cas où elle viendrait à s’effondrer.
01.4 Se préparer à mieux vivre
De la panne d’essence au milieu de nulle part à la guerre civile en passant par la catastrophe naturelle, une foule d’événements extraordinaires plus ou moins déstabilisants et graves peuvent survenir. Le citoyen survivaliste ne se concentre d’ailleurs pas nécessairement sur les risques d’une catastrophe majeure. Savoir comment éviter et minimiser les problèmes et dangers de la vie quotidienne et comment réagir à des désastres aux conséquences temporaires est même sa préoccupation principale.
Si le survivalisme est souvent perçu comme un mode de vie réservé aux illuminés ou aux fous furieux, la réalité est bien différente. Au cours d’une vie, tout un tas de coups durs surviennent : perte d’emploi, problèmes de santé, perte d’un proches, catastrophe naturelle… dans les moments où l’argent vient à manquer ou quand plus rien ne semble avoir de sens, avoir un stock de denrées alimentaires et de l’argent de côté est un « luxe » qu’on apprécie.
Les scénarios plus graves sont bien sûr aussi un sujet de préoccupation pour le survivaliste, mais leur nature extrêmement imprévisible et destructrice les rend très complexe à anticiper. Une personne seule ou accompagnée de sa famille ne peut rien faire pour anticiper une catastrophe nucléaire ou une guerre, et à l’heure où les discours alarmistes se multiplient en France il est bon de garder les pieds sur terre. La préparation à l’imprévu ne doit pas se transformer en une peur irrationnelle du lendemain ni en angoisse de tous les instants.
Un certain nombre d’auteurs et de commerçants on fait de la peur un fonds de commerce très lucratif et distillent leur message angoissant par le biais de livres, de vidéos et de billets de blogs. Si injecter un peu de réalité dans l’esprit de son prochain n’est en soi pas une mauvaise chose, il faut savoir rester terre à terre.
- On a plus de chance de se faire renverser en traversant la rue que d’être victime d’une attaque bactériologique,
- il est plus probable de perdre son emploi que de voir son lieu de travail détruit par un bombardement,
- le risque de perdre un proche de la maladie est plus élevé celui de le voir tomber lors d’une attaque terroriste,
- il est plus vraisemblable de subir les conséquences d’une inondation que celles d’une guerre civile. etc…
Si cette dernière hypothèse apparaît souvent comme la moins probable, elle est néanmoins possible et nombreux sont les événements à nous l’avoir rappelé ces dernières années. Ce n’est pas un hasard si on entend de plus en plus parler de survie urbaine, de survivalisme et de résilience… Les divers sites de sécurité civile ont toujours préconisé de garder chez soi de quoi tenir au minimum 1 mois et le gouvernement allemand a récemment incité sa population à constituer des stocks de vivres et d’eau en cas d’attentat ou de catastrophe.
Si vous lisez ceci c’est que vous prenez conscience que le contexte général actuel et notre mode de vie moderne –la dépendance à tout- nous rendent vulnérable. Vous voulez vous donner les moyens de protéger votre famille du mieux que vous le pouvez en cas de situation de crise et c’est normal. Pour chacun et plus encore pour le survivaliste, l’idée de voir ses proches manquer, souffrir ou mourir est inacceptable. S’imaginer incapacité et ne plus pouvoir leur être utile ou les défendre l’est tout autant. On ne survit pas pour soi, on survit pour que les siens survivent. Et pour cela, il faut se préparer.
Quoi qu’il en soit, nul ne peut se préparer à toutes les éventualités ni vivre dans l’isolement total, quel que soit son niveau de préparation. Personne ne choisit la date ni les circonstances de sa mort et nous ne pouvons qu’essayer d’en retarder l’heure. Les éventualités de vivre un cataclysme majeur sont restreintes. Il est donc plus constructif et accessible de se concentrer sur des scénarios plus plausibles et de mettre en place des plans d’actions répondant à des troubles limités en gravité et en durée : le plan d’évacuation et le sac d’évacuation d’urgence, qui peut s’avérer utile en cas de travaux dans l’appartement comme en cas de guerre civile, en est un bon exemple.
01.5 Ville et campagne, deux environnements pour une même dépendance
Le milieu urbain évoque communément une forte densité de population et le nombre élevé de logements et services qui lui sont dédiés : barres d’immeubles, parkings, usines, bureaux, hôtels de police, casernes de pompiers, ateliers, hôpitaux, crèches, commerces, écoles, etc. A l’école, on nous apprend très tôt à différencier la ville et la campagne, comme si ces deux univers se côtoyaient sans se rencontrer. La réalité est bien différente et dès lors qu’il s’agit d’être confronté à une situation de crise, les enjeux des habitants de grandes villes de France comme Paris, Lyon ou Marseille ne sont pas très éloignés de ceux de communes bien plus modestes.
On peut alors élargir les critères de la vie en milieu urbain à toute personne qui vit dans un logement qui donne sur une route fréquentée ou qui en est proche, qui a une proximité directe de voisinage (maisons proches ou mitoyennes, vie en appartement dans un immeuble), qui est dépendante des réseaux publics pour l’eau, le gaz et l’électricité et des commerces pour s’alimenter.
On s’aperçoit ainsi que la plus grande part de la population française est confrontée à des problématiques de résilience et de survie urbaine. La densité de population et la proximité des bâtiments sont les facteurs les plus inquiétants à considérer dans le cadre d‘un effondrement de la normalité dans une ville. La haute concentration d’individus dans un secteur aux ressources limitées ou épuisées ne peut rien amener de bon et le survivalisme urbain fait de plus en plus d’adeptes. Il est extrêmement difficile de se figurer la barbarie des comportements induits par le manque. On a beau se l’imaginer, on ne connait pas le manque d’hygiène total, ni la soif, ni la faim, la vraie, celle qui rend fou au point de piller ou de tuer son voisin pour se nourrir.
01.6 Le siège de Sarajevo : une population forcée au survivalisme urbain
Les survivants des guerres de Yougoslavie et en particulier ceux du siège de Sarajevo (Bosnie) auraient beaucoup à dire sur le sujet. Pris au piège par le siège le plus long et le plus meurtrier de l’histoire de la guerre moderne (5 avril 1992 – 29 février 1996, près de 11500 morts), la population a vécu en vase clos pendant 4 ans. A la merci du manque de tout, pris pour cibles par les snipers et les bombardements incessants de l’artillerie serbe, les assiégés ont vu tomber près de 500 000 obus sur leur ville. Entre pertes humaines dramatiques et ravages matériels, le cauchemar fut total. Ce qui est particulièrement marquant avec ce siège et ce qui en fait un cas d’école, c’est la situation de Sarajevo avant que la situation ne bascule. Avant la guerre, cette capitale dynamique de 500 000 âmes connaissait une forte période de croissance et de développement et était un modèle de mixité ethnique et religieuse.
Les habitants vivaient en paix et jouissaient de l’animation de la cité qui proposait douceur de vie et services modernes : hôpitaux, cinémas, restaurants, etc. Entouré de ce confort et de ces signes tangibles de civilisation, la population n’a pas voulu croire à la guerre qui frayait son chemin jusqu’à elle. Ces gens vivaient dans un pays civilisé où ils étaient égaux. Nationalités, religions et origines ethniques différentes se mélangeaient pour créer une nation vantée comme forte et prospère, égalitaire, fraternelle… du moins jusqu’à ce que l’équilibre des forces change et qu’il en soit décidé autrement. Et lorsque les obus ont commencé à pleuvoir autour de la ville, il était trop tard. Incrédules, les Sarajéviens ont imaginé que leur gouvernement allait faire quelque chose, que l’aide internationale allait solutionner le conflit et que la situation allait revenir à la normale rapidement. Mais rien ne s’est produit. Et personne n’était préparé à vivre l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire européenne du XXe siècle.
01.7 L’expérience est un peigne pour les chauves
La morale est que nos sociétés structurées nous offrent une facilité d’accès à du matériel utile et un confort de vie dont il ne faut pas se priver tant qu’il nous est donné d’en profiter. Plus le niveau de civilisation est élevé, plus la chute est rude. Survivalisme rime nécessairement avec anticipation. Nul ne sait de quoi demain est fait et la satisfaction des besoins médicaux doit être une priorité, en particulier en France où leur accès est aisé et bien remboursé. Ce n’est pas une fois privé d’accès aux soins qu’il faut se dire qu’on aurait dû faire soigner cette mauvaise dent, cette douleur à l’abdomen ou se faire prescrire des lunettes à notre vue…
En dépit de ce confort, nombreux sont ceux qui fantasment un effondrement socio-économique en France qui les placerait en position dominante ou leur donnerait un rôle, une mission claire qu’ils comprennent et approuvent. Ceux-là sont les victimes inconscientes d’une société d’hyper-croissance et d’uniformisation de masse qui les empêche de trouver leur place : personne ne veut être un mauvais investissement. Personne ne veut être pris pour moins que ce qu’il ne vaut. Personne ne veut être la preuve que la vie ne vaut finalement vraiment rien. Alors tout le monde avance dans les pas de celui qui le précède. L’individualisme est total et rend la dépendance collective et massive, le naufrage est universel.
La consommation n’est pas un mode de vie ni une fin en soi et nos générations en prennent conscience dans la frustration et la douleur, ce qui n’est pas sans engendrer une certaine forme de violence.
02. Un regard survivaliste sur les restes du monde
Au-delà de l’accumulation de connaissances et de matériel, le survivalisme s’appuie sur la compréhension du monde qui l’entoure. Ceux d’entre vous qui ont lu 1984 de George Orwell se souviennent certainement de ce slogan: « LA GUERRE, C’EST LA PAIX. LA LIBERTE, C’EST L’ESCLAVAGE. L’IGNORANCE, C’EST LA FORCE.»
Ce slogan du régime politique fictif (ANGSOC) de 1984 de George Orwell illustre parfaitement la stratégie de contrôle mise en place par nos gouvernements et la contradiction permanente dans laquelle nous vivons. La double pensée orwellienne qui consiste en l’acceptation simultanée de deux concepts contradictoires se retrouve par exemple dans le concept de guerre « préventive » moderne (Irak, Afghanistan, Lybie, Syrie, etc.) utilisé par les États-Unis et l’OTAN.
02.1 « La guerre, c’est la paix »
Éliminer un adversaire potentiel avant qu’il n’ait une chance de pouvoir se défendre honorablement dans le cadre d’un éventuel conflit est interdit par le droit international, mais le concept de guerre préventive existe pour contourner cette interdiction : appuyés par le flot continu d’informations orientées des médias, les gouvernements nous emmènent faire la guerre pour ne pas faire la guerre.
Ce système de pensée se retrouve aussi dans les discours politiques : le meilleur exemple récent en est l’élocution du Président de la République Française qui au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 annonçait gravement « la France est en guerre » devant le Parlement et la France entière et déclenchait l’état d’urgence… sans qu’aucune mesure cohérente ne soit mise en place par la suite : du jamais vu au pays de la pensée cartésienne.
La population française, à qui on a annoncé la guerre suite à des attaques d’une barbarie extrême qui ont fait 130 morts, plus de 400 blessés et détruit des milliers de vies, a donc continué à vivre comme en temps de paix. Si certains analystes politiques voient dans cette déclaration présidentielle une énième maladresse de communication, on peut en faire une lecture différente. La répétition de cette déclaration et les invitations lâches du Premier ministre à « s’habituer à vivre avec le terrorisme » pourraient laisser penser qu’on cherche à nous habituer à vivre en paix dans un état de guerre permanent. Aveu d’impuissance ou manipulation ?
Le résultat est le même pour le citoyen. De tous temps, la propagande mensongère a été la composante majeure des systèmes politiques sans principes. Tous les systèmes tentent de convaincre leurs électeurs que le système est bon, juste et noble, digne d’être défendu et perpétué… Mais en France, y croit-on encore ?
02.2 « Et je soufflerai sur ta maison… »
L’objectif des terroristes est de perturber notre mode de vie et de nous faire vivre dans la peur constante d’une attaque. Les réponses hasardeuses apportées par les politiciens, loin de créer de la réassurance, appuient malgré eux cet agenda : déploiement inutile de militaires et de policiers patrouillant en tenue de combat dans les rues, propositions de lois visant à restreindre l’accès aux armes à feu à la population, édition de consignes à respecter en cas d’attaque… l’intégration de l’islam en France (comme ailleurs) est un échec et la guerre se mène désormais à la fois contre un ennemi intérieur et extérieur.
Toutes ces mesures soulignent la soumission et l’impuissance de notre nation devant l’ennemi et influent négativement sur le quotidien du citoyen sans le protéger pour autant. Et rares sont ceux à opposer le bon sens à ces dispositions. Les militaires sont formés à la guerre conventionnelle et ne sont ni organisés ni équipés pour s’engager rapidement et efficacement dans des situations où civils et terroristes sont mélangés.
Nos policiers, qui sont d’ailleurs souvent adeptes du survivalisme, souffrent d’un manque de personnel, de formation et d’un équipement désuet dont le remplacement est sans cesse repoussé par manque de budget… En dépit des millions dépensés par le gouvernement dans des projets inutiles ou moins urgents. On l’a bien vu lors des attaques du 13 novembre 2015, les terroristes ont pris leur temps avec leurs victimes, en particulier au Bataclan.
02.3 Le jeu de quilles de l’ennemi : strike sur un peuple français désarmé
Tels des renards dans un poulailler, ils ont joué avec nos frères, nos femmes, nos adolescents avant de les mettre à mort. Ils ont pris leur temps car ils savaient qu’il n’y avait aucune chance qu’ils rencontrent la moindre résistance armée de la part de leurs otages. Et devant la volonté des citoyens de s’armer pour se protéger, la leçon que tirent les politiciens est : il faut interdire les armes à feu à la population. A ce titre, le cercle des tireurs sportif et le mouvement survivaliste sont surveillés de près.
L’explosion du survivalisme en France est directement liée à la montée de l’insécurité et à la fréquence de plus en plus élevée des attaques terroristes. Les bombes ont été délaissées pour des attaques barbares à l’arme automatique, à la machette, à la hache, au couteau ou au camion-bélier… La capitale n’est plus la cible unique et chacun se sait désormais la victime potentielle d’un « déséquilibré« . Survivalisme et défense sont directement lié et sous l’impulsion de l’Union Européenne, les lois sur le contrôle des armes légales se durcissent. L’interdiction pure et simple de détenir une arme finira par tomber, ce n’est plus qu’une question de temps. Il ne faudrait pas que le peuple Français aie l’idée de se défendre… la puissance de l’État ne doit pas être remise en cause (on ne peut mettre fin à la tyrannie sans recours à la force…) et le spectre de la guerre civile ne doit pas être agité.
Pourtant, l’ensemble des tueries de masse procède du même mode opératoire bien connu : un ou plusieurs assaillants lourdement armés pénètrent dans une enceinte abritant des civils désarmés et les massacrent. Le concept de gun-free zones inventé par les américains pour créer des zones de sûreté est en réalité le meilleur moyen de créer des pièges mortels pour les civils.
Il en va de même à l’échelle d’un pays. Incriminer préventivement les citoyens et chercher à les priver de leur doit à posséder légalement les armes à feu qui leur permettraient de se défendre est une hérésie sans nom. Désarmer un peuple revient à nier son droit à l’autodétermination et à l’offrir en sacrifice au premier assaillant venu. Le survivaliste et le tireur sportif, qui souvent sont une seule et même personne, ne savent cela que trop bien.
La seule réponse apportée par la population aux massacres du 13 novembre aura été le dépôt de bougies, de fleurs et de peluches devant les lieux où ils furent commis, symptôme d’une population infantilisée qui ne juge et ressent les événements que par le prisme façonné par les médias et les discours du pouvoir en place, qui la dispensent d’exercer son jugement et de prendre en main son destin. La guerre de la désinformation fait rage, les mêmes images et les mêmes discours tournent en boucle sur les chaines télévisées et l’effet de sidération fait son œuvre. « Vous n’aurez pas ma haine ».
Dépendant et désarmé, le citoyen devient un sujet à la merci des décisions de la classe politique qui règne en maitre. La guerre est là, invisible mais prête à s’abattre et à déchaîner toute sa barbarie dans le monde fleuri et vulnérable des gentils, peuplé de peluches, de dessins d’enfants et de bougies ; la violence en suspens a alors un effet de pétrification sur le peuple impuissant et l’enferme dans la psychose. Ceux qui contrôlent les médias, et donc les esprits des citoyens, ont un pouvoir dont n’auraient pas osé rêver les rois et les dictateurs. La population, couche par couche, perd progressivement toute capacité de discernement. Or le discernement est la capacité à reconnaître la différence entre croyance et réalité démontrable. Aujourd’hui, tout n’est plus que croyances martelées… Le survivalisme et sa philosophie visent à contrecarrer cela.
02.4 « La liberté, c’est l’esclavage »
Ce slogan pourrait malheureusement être gravé sur les devantures de la plupart des entreprises. Aussi paradoxale que cette affirmation puisse paraitre, elle est à la base de la structuration de notre société moderne. De l’ouvrier au ministre, tous les êtres humains sont esclaves de l’argent et du profit : ils doivent travailler pour vivre et s’acquitter de taxes et d’impôts souvent abusifs pour faire partie de la société, certains plus que d’autres, certains profitant des autres. Néanmoins, beaucoup s’imaginent être libres.
Si vous avez un doute, cessez de payer lesdits impôts et vous comprendrez rapidement que la liberté s’achète. Le système financier nous oblige à pointer chaque jour de 9h à 18h et peu nombreux sont ceux qui peuvent se targuer de faire un travail à la fois bien payé, créatif, stimulant et utile à la société. Bien souvent, la seule motivation pour aller travailler est la paye à la fin du mois, qui bien sûr ne suffit pas à combler les besoins et ce n’est pas un hasard. D’un côté, le smicard vit un survivalisme économique forcené : vivre avec rien ou presque est un vrai combat quotidien, personne ne peut le nier.
Travailler plus pour gagner plus… pour payer toujours plus
Le schéma est le même dans toutes les entreprises : les équipes dirigeantes sont payées 5 à 10 fois plus que les petites mains (ouvriers, agents de maitrise, cadres) car en maintenant la plus grande part de la population dans la précarité on l’enferme dans sa condition et on la fait se concentrer sur ses problèmes matériels : comment payer les impôts, économiser pour changer de voiture, mettre de côté pour les vacances des enfants ou pour la retraite, s’offrir tel bien ou tel service… d’ailleurs nombreux sont ceux qui s’intéressent d’abord au survivalisme par nécessité matérielle.
Avec de telles préoccupations, l’envie d’envoyer paître son patron ou de prendre du temps pour se lancer en politique disparait aussi vite qu’un SMIC en période de Noël. La pauvreté, la maladie et la guerre sont profitables mais rien n’arrive à la cheville de l’esclavage salarié quand il s’agit de contrôler la population tout en la mettant au service du capital.
L’argent est devenu la religion planétaire, partout dans le monde on trouve ses fidèles. Des êtres qui vivent une vie d’esclave, piégés dans des cages de verre et de béton le jour, hypnotisés devant des écrans la nuit. Dépendants de tout, ils assemblent leurs chaînes minutieusement dans des jobs qui ne sont d’aucune utilité à leur prochain. Obéissants et soumis à l’autorité ils sont les suppôts d’un mal exponentiel et les plus dociles d’entre eux sont glorifiés par la société comme ambitieux. De bons soldats bien sous tous rapports, prêts à piller, trahir et tuer avec la bénédiction de la Machine qui joue de leurs frustrations. Se soumettre au système est leur victoire la plus étincelante ; en être exclu est leur pire cauchemar.
02.5 « L’ignorance, c’est la force »
Ces quelques mots reflètent bien l’absence d’écoute et de partage du savoir entre les élites auto-proclamées et le simple citoyen, le manque de transparence et l’immobilisme des gouvernements ainsi que la confiscation du pouvoir au peuple en dépit des discours, des postures et du cirque démocratique. On le sait et on le constate chaque jour dans le monde entier, un système politique fera n’importe quoi pour préserver son pouvoir, y compris envoyer sa nation à la casse. En Chine, on dit qu’un sot juge les gens sur leurs paroles, et qu’un homme sage les juge sur leurs actes et leur accomplissement… Avec une classe politique qui n’accomplit rien, nous en somme réduits à choisir nos présidents en fonction de leur degré de corruption. Et tout cela semble banal en France, berceau de la démocratie…
Nos jeunes sont désormais programmés dès le plus jeune âge pour exécuter des tâches binaires, leur raison d’être est de générer plus de zéros sur un serveur bancaire car leur survie en dépend : personne ne leur a appris l’indépendance ni montré qu’une autre voie est possible. La liberté passe aujourd’hui au travers d’une vie professionnelle dévorante et d’un casque de réalité virtuelle ; l’expérience n’est plus acquise mais simulée et personne ne questionne les programmeurs. C’est une véritable guerre de destruction intellectuelle qui est menée et la conquête se fait par la saturation des esprits.

Déconnexion totale de la réalité pour un abrutissement maximal
Le constat est clair : nos vies s’articulent autour de centres d’intérêt, d’actions et de matériels qui s’éloignent et nous éloignent chaque jour un peu plus de nos besoins réels. Les séries nous abreuvent d’histoires extraordinaires abordant d’ailleurs souvent la question du survivalisme (The Walking Dead, Jericho, The leftovers, The 100, etc.) pendant que nous sommes vautrés dans nos canapés. Il suffit d’allumer sa télévision ou de s’attarder sur les publicités placardées dans les couloirs du métro parisien pour prendre conscience que la priorité de l’humanité est devenue de s’échapper du réel. Qu’il s’agisse de consoles de jeux, de chaînes câblées proposant des milliers d’heures de séries à visionner ou de casques de réalité virtuelle invitant à l’évasion numérique, la tendance générale s’inscrit dans la fuite de la réalité. Nous sommes entrés dans l’ère du divertissement.
Diversion : Manœuvre ou procédé visant à attirer l’adversaire vers une zone ou un point différent de celui sur lequel on compte attaquer : opérer une diversion. Événement, action qui amène quelqu’un à détourner son attention d’une tâche, d’un souci : Une agréable diversion à son ennui.
Cet éloignement de la vie et l’ultra dépendance au système qui en découle résultent d’une certaine atteinte de la civilisation telle qu’elle nous est présentée par la société de consommation. Ce que nous appelons survivalisme était tout simplement la vie pour les générations qui nous ont précédées. Le survivalisme d’aujourd’hui ferait sans doute sourire nos ancêtres. Dans notre monde moderne, un être civilisé est un être qui ne se soucie pas de pouvoir satisfaire lui-même ses besoins physiologiques, il se consacre au travail et au divertissement. Chacun de ses actes génère des profits pour la Machine et c’est la Machine qui pourvoit à ses besoins vitaux.
02.6 L’esclavage moderne
Chacun doit pouvoir se dédier entièrement à travailler, à consommer et à se divertir pour combler les temps morts entre ces deux activités. Ces derniers se font d’ailleurs de plus en plus rares : le divertissement devient lui-même une source inépuisable de consommation : télévision à la demande (payante bien sûr), électroménager connecté avec fonction de commande automatique, jeux avec achats intégrés, etc. La consommation s’insinue partout et tout le temps, omnipotente, omnisciente, vorace.
Telle l’oie que l’on gave, l’humain devient une machine à consommation perpétuelle. Une personne qui se soucie de sa capacité à vivre sans l’appui des miracles et du harcèlement constant de la société de consommation (c’est-à-dire, qui met en doute sa pertinence, ses intentions, ses valeurs et sa pérennité, un survivaliste par exemple) est considérée comme réactionnaire -voire dangereuse-, mise au ban par les gens « normaux » et lapidée par les médias.
Mais quelle est donc cette norme à laquelle on veut nous faire adhérer à tout prix ? Accepter la cheptelisation de l’humanité, la privatisation des gains et la socialisation des pertes, la décadence de la société et la destruction des valeurs, la négation du bon sens et de l’équilibre naturel et l’usure de l’humain jusqu’à la corde, voilà ce qu’est devenue la normalité (lire accès à la consommation, progrès et cohésion sociale). Le survivalisme, au-delà des considérations de sécurité physique et matérielle, vise aussi à préserver l’esprit. Et plus le temps passe, plus il devient urgent de se prémunir contre les déviances que provoque la société « moderne ».
02.7 Le survivalisme pour reprendre le contrôle
Devenir survivaliste et résilient, c’est travailler sur soi pour y échapper et créer sa propre réalité pour vivre en accord avec ses valeurs. Gagner son autonomie, c’est se donner les moyens d’être plus confiant en l’avenir et s’offrir une paix de l’esprit pour avancer le plus sereinement possible dans un monde instable et incertain. Un pied dedans, un pied dehors : il faut profiter de la croisière mais être prêt à sauter dans un canot de sauvetage si le navire sombre. Et comme à bord du Titanic, il n’y en a pas assez pour tous les passagers.
Le constat est terrible : on ne peut pas changer le monde. Mais on peut changer son monde. Prendre le contrôle de sa vie et de son environnement pour le simplifier et le sécuriser est à la portée de chacun et pour cela il suffit d’ouvrir les yeux. La résilience c’est aussi, en partie, sortir de l’enfance. L’homme est une créature d’habitudes en quête constante de réassurance ; le réflexe enfantin de se cacher dans les jambes de ses parents se transpose à l’âge adulte par le réflexe de faire appel à la protection de la société, même si elle en est incapable. Le survivaliste apprend à rejeter ce réflexe et à ne s’appuyer que sur lui-même.
La vulnérabilité entraine la peur et pour beaucoup la peur appelle le déni. Peut-être avez-vous déjà fait part de votre préoccupation à des collègues ou à des proches et essuyé des regards fuyants ? C’est frustrant mais tout à fait normal. Le commun des mortels fait tout pour oublier qu’il l’est ; ne vous avisez surtout pas de lui rappeler. La vie s’en chargera.
Si vous lisez cet article c’est que vous savez que quelque chose ne tourne pas rond et que vous voulez agir. Votre instinct de conservation s’est réveillé car vous sentez que le système se trouve déjà dans une situation critique et qu’il pourrait brutalement tout entrainer dans sa chute. Vous l’avez écouté et c’est très bien, soyez-en fier. Le mouvement survivaliste s’appuie sur l’espoir et le courage, signe le désir de renouer avec la vie et le refus de se soumettre un esclavagisme pervers.
Le survivalisme est la forme la plus avancée d’engagement et de désobéissance civile. Et par-dessus tout, c’est un chemin qui mène à la vie dans sa nature la plus authentique. En minimisant notre dépendance, nous regagnons notre indépendance, notre liberté et surtout notre humanité.
Si les quelques ondes négatives attachées au terme « survivalisme » vous dérangent, sachez que ce n’est qu’un mot. Les valeurs et notions qu’il abrite sont, elles, universelles et positives.
03. De l’ultra-consumérisme au survivalisme en France : les raisons du changement
L’objectif du survivalisme est d’apprendre comment se passer au maximum des systèmes de support et de la respiration artificielle qu’ils représentent. Le but profond est de (re)conquérir son humanité et de s’ancrer dans le réel.
03.1 La place du survivalisme dans une société déséquilibrée
Maslow a théorisé qu’en tant qu’êtres humains, nous avons différents besoins à combler pour nous épanouir dans notre condition et pour tendre à la civilisation. Ces besoins sont hiérarchisés (à tort dans un contexte de développement personnel mais à raison dans un contexte de survivalisme) en 5 strates pyramidales et complémentaires qui entrent dans 3 sphères de besoins à la fois différents et indissociables : besoins physiologiques, besoins psychologiques et enfin, besoins sociologiques.
Notre mode de fonctionnement moderne nous permet de nous concentrer sur nos besoins psychosociologiques. Si c’est en soi la marque d’une société stable au quotidien, cela a pour effet pervers de nous rendre égocentriques et de nous divertir de ce qui devrait toujours être au centre de nos préoccupations : garantir la satisfaction pérenne de nos besoins vitaux et ceux de nos proches. Le survivalisme n’est pas une occupation farfelue ni un centre d’intérêt : c’est un mode de vie à part entière.
Une étude mondiale récente TNS-SOFRES a démontré qu’en France les 16-34 ans passent plus de 24 heures par semaine à consulter les réseaux sociaux. Cela représente plus de 3h30 par jour, auquel nous pouvons ajouter 1h30 de télévision soit en moyenne 5 heures de divertissement audiovisuel quotidien et ces chiffres ne sont pas très éloignés chez leurs aînés. A titre de comparaison, environ 2h30 par semaine sont consacrées aux courses alimentaires, et 3h30 au tâches domestiques (source INSEE).
[show-rjqc id= »1″]Reprenons notre pyramide de Maslow et agrégeons-y les composantes de notre monde contemporain pour voir de quoi la société nous abreuve pour pourvoir à nos besoins.
La complexité de notre monde modifie notre rapport au réel. La mondialisation de l’économie devenue toute puissante, la démission et la corruption du politique, la pluralité et l’immédiateté de l’information et des échanges nous plongent dans un enchevêtrement cauchemardesque. Bâillonnée par l’absence d’institutions représentatives, débordée par l’information, les sources de divertissement, la technologie et les changements brutaux, la population se noie dans un sentiment d’impuissance face à un monde dont la géométrie varie trop souvent pour qu’elle puisse en appréhender durablement les contours.
La société en montre d’ailleurs chaque jour un peu plus les symptômes et le fantasme d’une vie plus authentique et plus sensée pointe de plus en plus en opposition à cette modernité dévorante. En France, ce besoin d’authenticité est en train de prendre une telle ampleur qu’il se transforme lentement mais sûrement en une force d’implosion qui revêt différent noms : survivalisme, décroissance, écologie… derrière ces appellations se cache le cri d’une humanité qui se perd dans une société où elle ne s’épanouit plus.
03.2 Le masque technologique et l’obsession du Moi
Cette force d’implosion, l’industrie du divertissement s’affaire à la contenir en cultivant l’individualisme, en particulier chez les plus jeunes. Les émissions de télé-réalité, la musique (plus spécifiquement le rap français et sa culture ethnocentrique mi-violente mi-victimaire qui glorifie l’égocentrisme, la violence et la drogue, fait l’apologie de l’oisiveté dans des complaintes geignardes et encourage à objétiser la femme qui est, en fonction de son lien de parenté et de l’humeur du jour, une sainte ou une chienne), les jeux vidéo et les réseaux sociaux jouent un rôle prédominant dans cet égocentrisme exacerbé, encouragé par des filtres de distorsion positive : l’apparition du self-marketing catalysé par des plateformes comme Facebook encourage la création d’un Moi fantasmé et la focalisation des individus sur l’image qu’ils renvoient à la société.
L’essentiel est abandonné au profit des apparences, l’utilisateur devient à son tour une marchandise prête à tout pour se vendre, un produit au polymorphisme mercantile qui s’assujettit de son propre chef à la pensée dominante. Le glissement du réel vers le fictif est insidieux mais patent ; l’âne se fantasme en licorne magnifique, ses œillères ont été remplacées par des écrans et la carotte par une reconnaissance et un sentiment d’accomplissement illusoires.
Le monde fournit désormais des palliatifs à tout. Au-delà du divertissement, ce sont aujourd’hui des mécanismes de compensations et de remplacement qui sont introduits au peuple pour l’anesthésier. Or on constate bien que loin de créer la complétude par le lien social, ces instruments sont des vecteurs de frustration, d’insatisfaction et d’isolement, un paradis artificiel aux relents de purgatoire. La négation de la réalité et de son poids est devenue l’échappatoire providentielle de notre société infantilisée et débilitée, aux antipodes du survivalisme, incapable d’affronter la froide brutalité de la vie et l’essence fragile de l’humanité.
03.3 Les caïds du bac à sable virtuel
Si beaucoup y voient la marque du progrès au travers de la raréfaction de la violence, nul n’a encore le recul pour juger des conséquences de cet écosystème de diversion palliative sur les plus jeunes, bercés dans une illusion de toute puissance et de sécurité absolue par l’absence de confrontation avec la réalité. Violence esthétisée, rapports sexuels idéalisés aux performances athlétiques, information sans réflexion, consommation sans effort…
Tout comme l’enfant qui s’invente un monde magique pour se protéger de la complexité du monde des adultes, le citoyen moderne se réfugie dans un abri fantasmagorique fait de divertissements. Dans les jeux vidéo, les séries, les jouets, la consommation, il retrouve un sentiment auquel le monde l’a déshabitué : la satisfaction immédiate, le bonheur, la joie béate, l’absence d’incompréhensions, de douleurs, d’humiliations, de pleurs, de pensées.
Pour construire son identité incertaine à cause d’une société en perte de valeurs, l’humain est poussé à perdre le contact avec le réel pour aller se construire dans une réalité fantasmée. L’expression IRL (In Real Life, littéralement dans la vraie vie, employée en opposition à In-game, dans le jeu) utilisée par les adeptes du virtuel vient consacrer l’idée qu’il existe bien désormais 2 plans d’existence distincts et simultanés : la réalité et la réalité virtuelle, la dernière venant s’interposer entre l’homme et le monde tel un filtre à la magnification illusoire.
03.4 Instantanéité et jouissance immédiate
Il est plus simple de se laisser bercer par la télévision que de se retrouver seul avec soi-même. Plus gratifiant de connaître la gloire dans les jeux vidéo que d’assumer ses échecs.
Plus rassurant de passer des heures à juger la vie des autres sur les réseaux sociaux que de prendre la sienne en main. Moins fatiguant de commander son diner aux services de livraison à domicile que de faire les courses et le préparer.
Plus amusant de jouer avec un drone que de trouver le moyen de payer ses factures. Plus facile de rassasier sa libido en surfant sur des sites pornos que de se confronter au sexe opposé. Plus rapide de choisir son partenaire dans une liste que de vaincre sa timidité et faire confiance à la vie pour nous mener à la bonne personne. Plus facile de s’en remettre à la supposée protection de L’État que de se donner les moyens de l’assurer soi-même.
03.5 Le survivalisme comme repère
Il est urgent d’apprendre à se déconnecter au maximum de cet écosystème nocif et de la respiration artificielle qu’il représente afin de (re)conquérir son humanité et de s’ancrer dans le réel.
Le survivalisme vient s’interposer entre l’humain et une la société où l’endorphine règne en maître : la gratification doit être instantanée, sans effort et sans réflexion. Or, la vie est lente, inconfortable, frustrante, compliquée, douloureuse, brutale et injuste. Le survivalisme, c’est du bon sens et une bonne dose de prévoyance.
Il n’est pas question de se priver totalement de la technologie ni de renoncer à se faire plaisir en achetant le nouvel écran plat dont on a envie. Pas question de demander à sa moitié de limiter ses achats plaisir ou de s’offrir des oranges à Noël pour économiser.
Il est question d’aiguiser son raisonnement et de rationaliser son temps et ses dépenses pour s’aménager un temps de réflexion et se créer un « budget résilience » qui permettra l’achat immédiat de stocks alimentaires et de matériels utiles en prévision de circonstances extraordinaires.
Soyez responsables. Reprenez le contrôle de votre vie. Préparez-vous.
Légendat
L’article le plus complet que j’ai pu lire sur le sujet… C’est vrai que nous sommes mal partis mais j’ai bonne espoir que ça change, nous sommes de plus en plus nombreux à partager ces réflexions. Le survivalisme, bientôt un parti politique ? Qui sait ! Quand on voit ce qu’on nous propose pour la présidentielle…
Merci pour le compliment Ronino ! En effet pourquoi pas, ça ne ferait pas de mal de se recentrer sur de vraies valeurs.
En effet c’est une analyse très complète et philosophique, merci à l’auteur. Dommage qu’on en voit pas plus dans la presse grand public, je suppose que ce ne serait pas « politiquement correct »…très intéressant en tous cas
Je pense que le survivalisme n’en est qu’à ses balbutiements chez nous. En France tout se dégrade vitesse grand v et si les français ne deviennent pas survivalistes par choix ils le deviendront par nécessité.
Quand je vois l’avalanche de catastrophes sur notre territoire chaque jour ça me parait surréaliste qu’on prenne encore les survivalistes français pour des originaux.
Bref, je suis 100% d’accord avec l’article
Moi je voudrais savoir cbien il ya de survivalistes en france
On en parle de plus en plus mais à part quelques personnages bien connus personne ne se revendique survivaliste
Ce que j’aime bien dans ce que tu dis c’est qu’on se prepare pour proteger nos familles
Rien à faire de survivre tout seul
Le survivalisme est un terme assez extrême. Il ne reflète pas la réalité des dangers actuels qui sont plus des situations urgentes immédiates (attentats, accidents industriels ou logistiques, intempéries exceptionnelles, …) que des risques à long terme.
Beaucoup de personnes sensibilisent à ces risques. il existe toute une formation dispensée par la Sécurité Civile et les Préfectures sur ce qu’on peut appeler l’EDC (every day carry) familial, le stockage de ressources et de moyens.
Se protéger des risques ou de leur impact a toujours été le quotidien de l’homme car il est son propre plus grand ennemi. En situation de crise, il faut être très attentif aux rencontres … ! La règle des 3 V deviendra le mode de vie (vol, violence, viol) pour beaucoup.
En cas de repli sur un mode de survie, le plus important est la préparation mentale à cet état. Etre prêt à supprimer autrui pour manger, qui s’en sent capable aujourd’hui? D’après vous? Votre voisin, votre collègue, votre frère? Que seriez-vous prêt à faire pour faire manger votre famille, vos enfants?
C’est ma spécialité! J’ai préparé et formé ma famille et j’en ai fait une de mes profession.
Bonne continuation à tout le monde.
Merci pour l’article- c’est tres interessant. I’m very interested in the thoughts of French ‘preppers’. I was especially interested to see the references to Orwell and Maslow.
Hi Morgan,
Thank you for your feedback. Stay tuned, more articles and videos are coming !
Best,
Légendat
Excellent, bravo.
Merci pour ton soutien dweeman !
Légendat
Que dire ?
Bandant ?
Et ça n’est que prose.
Une prose qui aborde le fond comme la forme et non la forme sans le fond.
À l’heure actuelle, c’est assez exceptionnel.
Le tout en pleine conscience !
Un autre aspect du survivalisme qui me fait justement souvent sourire : la dépendance.
La dépendance au matériel (EDC qu’on pourrait volontier réaliser à partir d’un objet classique du commerce, pack d’allumettes waterproof complémentement faisable en DIY, et l’apothéose de la lampe torche de survie rechargeable… Non, ne riez pas. C’est d’autant plus risible quand ladaite torche à un format de batterie propriétaire et n’admet pas de vulgaires alcalines…. Encore plus quand il s’agit d’un unpacking par in auteur réputé 😉 ).
Les armes, grand sujet.
J’eveiterai simplement la citation d’Einstein en rappelant que de toutes latitudes, nos ancêtres aimaient les belles lames.
Sans bruit, propre, multi-rôles…
Ce ki manque le plus à notre époque : le sens critique. Dommage puisque c’est justement lui qui libère et lui qui conditionne, un peu aussi, la survie dans toute situation anormale.
Je vous met un j’aime, mais sans bouton applicatif, si ce n’est celui de l’envoyer.
Merci S-E pour ces compliments et pour vos mots qui sonnent vrai et donnent du sens à mon travail.
J’aime reçu haut et clair!
Un grand merci pour votre retour.
Légendat
J ai énormément apprécié cet article qui dénonce plusieurs vérités criantes, il est à accentuer le fait que nous ne pouvons jamais faire confiance en nos dirigeants et nous devons nous construire nous même .Je ne sais que rajouter tant l’on pourrait débattre sur cet article en tout cas merci
Avec grand plaisir et merci pour tes encouragements.
Au plaisir!
Légendat
Survivaliste du Sud :
Merci pour ce texte fondateur, d’accord à 100%.
Grand merci pour cette réflexion, j’en ferai part dans une de mes prochaines vidéos !!!
Merci Légendat.
Merci pour ton message Michel et pour le compliment touchant qu’il contient. Je serai ravi que tu me donnes le lien de ta vidéo quand elle sera prête.
Au plaisir !
Légendat
Cela fait bien longtemps que j’ai pas lu un article aussi intéressant et bien développé et d’une précisions qui est sans appel, un grand bravo à votre article et pour le travail effectué. Continuez c’est très instructif et finement analysé, un grand merci
Au plaisir de vous lire
Freemannico
Merci pour votre message Freemanico.
Au plaisir d’échanger avec vous dans un prochain article ou sur ma chaîne YouTube !
Légendat
Rien lu d’aussi bien et d’aussi bien écrit depuis bien bien longtemps. Cela me rassure de voir qu’il existe des réseaux de survivalistes dont le niveau de réflexion dépasse le « ah que coucou » et dont les écrits ne sont pas seulement aussi nuls que phonétiques. Et la fidélité à des principes moraux et des valeurs est indispensable, quelque soit le lieu ou l’époque. Tiens je pense que tu connais à ce sujet la formidable trilogie de l’historien US William Forstchen « One second after » et la suite…
Je crois que je vais passer du temps sur ton site dans les semaines et les mois à venir Légendat, en fonction de mon temps, car j’ai beaucoup de travail, dans ma 2ème vie en Nouvelle Calédonie, création d’une petite exploitation agricole survivaliste et franchement ce n’est pas de tout repos, tellement de choses à penser, tellement de choses à faire, et le tout au milieu de nulle part… Heureusement, dans ce coin de pionniers, il y a de fortes solidarités.
En tout cas bravo.
Garde bien mon mail, je ne veux rien rater.
Bonjour Hubosc,
Merci beaucoup pour ton commentaire. Oui je connais bien cette série de romans, je vais d’ailleurs commencer prochainement à proposer des lectures et ces titres en feront partie. Je te souhaite plein de bonne choses pour ton projet qui m’a l’air fascinant. Je sais à quel point donner vie à une idée en partant de rien est une expérience entrepreneuriale et humaine à la fois magique, prenante et épuisante, alors bon courage également. N’oublie pas de te reposer et de prendre du temps pour toi, la santé prime sur tout le reste.
Au grand plaisir de te recroiser dans les commentaires des articles !
Légendat
Je trouve cet article un peu sombre, mais finalement avec le recul, peut être pas si loin de la réalité que ça. Malheureusement j’ai envie de rajouter. Pour ma part je pense qu’une bonne partie des survivalistes (même si c’est devenu un terme fourre tout, je vais le conserver pour plus de simplicité) sont apparus car plus le temps passe plus il y a de défiance par rapport aux dirigeants de nos pays, et que par conséquent, les gens ont de moins en moins confiance en eux pour répondre à nos besoins en cas de problème.
La conséquence logique est que les gens s’adaptent et font en sorte d’être le plus indépendant possible.
Bonjour Survimax,
Le constat est sombre c’est un fait. La démocratisation du survivalisme en France va de pair avec la précarité croissante de notre société, qu’il s’agisse de l’économie ou de la politique comme tu le soulignes. Ce que tu écris rejoint d’ailleurs mon analyse en section 02.
Je pense également qu’une partie de chaque homme est intimement attachée à ses besoins primaires et qu’on a atteint un seuil de connerie qui alerte la plupart des consciences. Quand je vois des gens se battre pour un produit en promotion ou des pubs pour des sociétés qui livrent des repas « équilibrés » pour des sommes folles (avec une voix off qui se réjouit de ne plus avoir à faire les courses, donc frigo vide), je me dis que notre civilisation a atteint un seuil de dépendance et de faiblesse catastrophique. Bref, ce n’est qu’un exemple.
Au plaisir.
Légendat
Compliments !
De la part de quelqu’un qui n’aime pas le survivalisme « moyen » pour son coté bas du plafond…
Vous me coupez l’herbe sous le pied !
Au plaisir de vous relire.
Bonjour Florian,
Je suis ravi de vous avoir ainsi coupé l’herbe sous le pied !
Merci beaucoup pour votre commentaire et vos compliments.
Au plaisir,
Légendat
Bonjour Légendat,
J’ai lu et relu pendant plusieurs années et dans tous les sens les articles de Volwest au Montana . Il sont très bien faits et bourrés d’ informations pertinentes. Je découvre aujourd’hui votre site. Je pense y retrouver sensiblement le même esprit mais avec une approche plus française (européenne) pour les produits , la législation, les conseils, les « astuces et combines », l’environnement différent, sur bien des points, de l’Amérique du Nord. J’ai hâte de vous lire et découvrir votre approche du survivalisme à la « gauloise ». Cordialement.
Très (très) bien écrit, intéressant et pertinent … Hmm je partais pour faire long, mais en fait non, donc je ne dirai que ceci : merci. (et vivement de futures lectures )
Bonjour Krysztof,
Merci à toi de m’avoir lu, et pour tes bons mots aussi brefs soient-ils.
Au plaisir,
Légendat
Ayant lu et reçu des échos sur le survivalisme, cette idée et cette manière de vivre et de faire n’avait rien d’idiot pour ma part; surtout en ces temps. J’ai commencé à chercher et à m’intéresser à des astuces et des renseignements sur le stockage des aliments puis je suis rapidement tombé sur ton site.
Bien que tu ne sois ni un professeur ni un gourou et que tu n’aies pas pour ambition de tout savoir ni d’avoir raison sur tout, Légendat, laisses-moi te dire que tu m’invoques être une légende pour le survivalisme français et son futur. Ta philosophie, ta communication, ton savoir-faire et la qualité de ton travail reflètent l’amour que tu portes à ce domaine. Tel un artiste, tu travailles avec tes mains, ta tête et ton cœur. Car pour avoir pris l’initiative de communiquer tout cela sur internet avec autant de bienveillance, tu as poussé la philosophie survivaliste au plus loin et tu démontres que nous sommes tous proches.
J’espère de tout cœur que tu es décidé à maintenir cette bienfaisance car tu nous es, et tu seras pour les prochains, très utile!
Cependant, concernant ce manifeste, je voudrais juste revenir sur un de tes dires: « … la musique (plus spécifiquement le rap français et sa culture ethnocentrique mi-violente mi-victimaire qui glorifie l’égocentrisme, la violence et la drogue, fait l’apologie de l’oisiveté dans des complaintes geignardes et encourage à objétiser la femme qui est, en fonction de son lien de parenté et de l’humeur du jour, une sainte ou une chienne) … ». Ne serait-ce pas un peu généraliste comme une idée du rap? Cette vision du rap me tend à croire que tu parles du rap qui passe à la télévision ou à la radio. Que penses-tu du rap conscient? Je parle des indépendants qui circulent la plupart du temps que sur internet, ceux qui parlent de désobéissance, de méfiance politique et de défiance à la médiocratie qui nous entoure.
Je reste tout de même étonné et heureux de lire ce que tu nous transmets. Continues ainsi!
Et par dessus tout, merci!
Koemgenius,
Merci pour ton soutien et tes encouragements, c’est une énorme source de motivation et de soutien. Je n’avais jamais imaginé que les choses prendraient une telle ampleur quand j’ai lancé ce blog et je suis très heureux que mes écrits puissent être utiles. Ce que je cherche à donner, c’est ce qui m’a manqué. Alors si je peux y arriver ne serait-ce que pour une personne, ces milliers de mots n’auront pas servi à rien. Tu parles d’amour et c’est bien ce dont il est question : sans amour à préserver, il n’y a rien à sauver. L’amour des siens, l’amour de son prochain même s’il n’est pas toujours évident. Je suis Légendat, vous êtes Légendat et tous ensemble, nous deviendront légende. Je pense d’ailleurs à proposer un petit signe distinctif aux lecteurs du site, j’espère pouvoir bosser là-dessus d’ici décembre prochain.
Concernant ta remarque sur ce que j’ai écrit sur le rap français, il est clair que je fais une généralité et que tout n’est pas à jeter. Pour ma part, je me suis lassé des textes des rappeurs dits « conscients » qui sont fréquemment politisés et ont aussi souvent le niveau d’analyse d’un élève de CP ou le talent d’un Rockin’Squat sur le retour (et pourtant j’ai adoré Assassin dans les années 90). J’aimais bien aussi Keny Arkana à ses débuts, moins aujourd’hui…Encore une fois, je n’ai peut-être pas écouté les bons. Je préfère aujourd’hui écouter de la musique qui me détend que des textes engagés, mais ça me reviendra peut-être… si tu veux partager avec nous des artistes qui te plaisent n’hésite pas, ça m’intéresse !
Merci encore pour ton message qui m’a donné de l’énergie pour de nombreux prochains articles.
Légendat
Je ne sais plus comment je suis arrivé ici, sinon, par les bienfaits de la Toile mais je remercie l’intuition puisque je ne crois nullement au hasard.
Enfin, un texte complet, objectif, loin de la sphère déglinguée des porte flingues ou des adeptes impatients de l’apocalypse.
Quel plaisir de lire cette analyse.
Je ne suis pas un vieux de la vieille dans le domaine, malgré mon âge, mais les lectures sur lesquelles je suis tombé au fil de mes recherches ne m’ont jamais autant satisfait que celle-ci.
Bien évidemment que je vais mettre ce site en « archi favori » et en parcourir l’intégralité avec avidité, curiosité et attention.
Je suis convaincu qu’au contraire des idées répandues dans la sphère glauque des esprits consuméristes que le survivalisme (je me fiche de la terminologie, seuls comptent les actes), est profondément humain et bienveillant car seule l’anticipation permettra de limiter les dégâts de ce qui peut advenir. Il n’est qu’à analyser l’histoire des catastrophes, qu’elles soient naturelles ou provoquées par l’humain.
Si j’ai besoin de prendre un ferry dans le cadre d’un voyage, je cherche une fois à bord où se trouvent les gilets de sauvetage et j’étudie le plan du navire. Une fois cela fait, je profite de l’instant. La panique ne survient que dans l’esprit de ceux qui sont pris au dépourvu et c’est la panique qui est néfaste, pas le naufrage lui-même…
Le survivalisme est la voie de la maîtrise. Et donc l’opposé même du catastrophisme.
Merci.
Bonjour Thierry,
Le hasard a ceci de commun avec la Providence qu’il ne vient en aide qu’aux gens qui ont commencé par s’aider eux-mêmes… Merci d’avoir pris le temps de me communiquer ton enthousiasme à la lecture de mon analyse. Quel plaisir de s’apercevoir que les gens de bonne volonté se retrouvent ici ! Comme tu le dis si bien, le survivalisme peut être autre chose que ce qu’on nous montre et c’est ici tous ensemble que nous lui donnons ce souffle.
Au plaisir !
Légendat
Très bonne analyse de la panique !
Bonjour, je suis tombé par hasard sur ce blog car je voulais m’informer sur le survivalisme. J’ai trouvé votre article trés pertinant et trés bien écrit et résume parfaitement la société actuelle et tous ses maux. De plus on retrouve toutes sortes d’idées qui me parlent comme la prise de conscience du monde dans lequel on vit. Par contre comment peux t’on qualifier le survivalisme ? un état d’esprit, une croyance, un contre pouvoir … ?
Je fais le parallele de votre texte avec le trouble dont je souffre qui est le TDAH (trouble et dysfonctionnement de l’attention avec hypéractivité) et dont on découvre que de plus en plus d’adultes en sont touchés. Il s’avère que ce trouble neuronale suite à des recherches existe depuis l’apparition de l’homme avec les premiers chasseurs/cueilleurs.
Ici un extrait d’un docteur américain qui résume bien la question « Hartmann affirme que les personnes atteintes de TDAH ont hérité du « gène du chasseur » : avant l’invention de l’agriculture, nos ancêtres vivaient en contact étroit avec leur environnement, collectant des aliments « sauvages », chassant et pêchant. Dans une telle société, il est important d’être toujours en mouvement et en alerte pour repérer les opportunités (fruits, proies), mais aussi pour éviter les prédateurs et autres dangers potentiels. Depuis que nous sommes devenus d’abord agriculteurs et puis citadins, ces caractéristiques d’attention soutenue et d’état d’alerte permanent sont au contraire un handicap dans la plupart des cas. Les sociétés actuelles ne sont donc pas adaptées à ce type de personnes qui ne rentrent pas dans le moule (école, société, travail…) et qui se retrouvent parfois marginalisées.
Cet état conduit pourtant certaines personnes à être effectivement et parfois gravement inadaptées à notre société occidentale moderne. Cette inadaptation résulte surtout des changements rapides de nos sociétés : d’abord, le passage de l’état de chasseur-cueilleur à celui d’agriculteur, il y a environ 10000 ans, et puis l’accélération récente de notre rythme de vie lié au développement de l’informatique. Dans une certaine mesure, les TDAH sont donc plus un produit de nos sociétés qu’une « maladie ».
Pour résumer le survalisme meme si je connais pas bien le sujet m’a parlé dans le sens de survie, de non acceptation des règles contraignantes que l’on nous impose et le retour à l’instinct.
Merci en tout cas pour votre très bel article qui m’a parlé. Je suivrais votre blog avec attention afin de mieux comprendre qu’est ce que le survivalisme. En vous souhaitant une bonne continuation.
Bonjour ! Je reviens sur le débat des armes, cela n’engage que moi mais priver la population de se défendre le temps d’intervention des forces de l’ordre revient à être complice… le gouvernement peut durcir autant qu’il veut la législation sur les armes, cela n’embêtera que l’honnête citoyen qui est déjà en règle alors que pour le terroriste, cela fait déjà des années qu’il est au-dessus des lois ! alors plus ou moins dure, lui il s’en fout !
Je suis chasseur et j’ai été éduqué avec toutes les notions de sécurité relative aux armes qui ne sont pas plus dangereuses qu’autre chose. On fait des gorges chaudes quand un chasseur se tire une balle dans le pied par accident. Et pourtant chaque jour, des personnes montent dans leurs armes, partent travailler dans leurs armes, déposent les enfants à l’école avec leurs armes, se permettent même de ne pas respecter les consignes de sécurité de leurs armes alors qu’ils ont eu une formation !
Bref, vaste débat…
Pour ce qui est du survivalisme, j’ai déjà commencé mes préparatifs, mais il me reste pas mal de choses à faire, ça vient petit à petit en fonction de mes moyens et surtout je teste ce que j’acquière, je vais d’ailleurs y mettre toute la famille… Bref, j’ai une approche également plus longue dans le temps que les 12/24/48 heures, avec des concepts de jardinage, permaculture, élevage etc… en gros comme vivant mes grands parents…
En tout cas, merci pour RU, je le lis, non je le dévore avec passion.
Amicalement.
Une nation ne se constitue pas par magie et ne perdure pas par miracle. Le but de toute nation ou intérêt général est la survie et le bien-être de ses citoyens. Pour preuve, ceux-ci privilégient systématiquement d’autres groupes dès lors que l’appartenance à la Nation ne leur permet plus d’améliorer leur condition.De ce point de vue, ce manifeste a le mérite de mettre en évidence deux réalités (*).
Premier constat (*) : la défense de l’intérêt général (survie et bonheur) n’est pas compatible avec le chacun pour soi, donc la mise en concurrence des individus dans tous les aspects de leur vie. C’est que personne n’a encore trouvé la formule miracle qui permettrait de privatiser la promotion de l’intérêt général.
Découlant, l’anarchocapitalisme, fil conducteur de la politique communautaire de l’UE, ne peut engendrer que des catastrophes : cette doctrine est le mode d’emploi de la déconstruction de la société vivrière et non le mode d’emploi d’une société vivrière alternative (« l’anarcapie ») fondée sur la liberté individuelle maximale. La déliquescence de la société dépeinte avec verve dans ce manifeste est la conséquence du niveau d’anarchocapitalisme croissant imposé aux Européens par les institutions européennes.
Deuxième constat (*) : En cas d’effondrement, l’action collective en faveur de l’intérêt général suppose la constitution de réseaux de citoyens des villes et de campagnes ; le retranchement au sein de BAD urbaines ou rurales n’est qu’un moyen (efficace ?) pour augmenter la résilience de tels réseaux.
Le manifeste a bien souligné certains effets pervers de l’ultralibéralisme économique. Or, dans les différents types d’économie capitaliste, tous les entrepreneurs ne sont pas des « ferengies » humains uniquement préoccupés par la recherche du lucre. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) contribuent justement à satisfaire les besoins de ceux qui veulent survivre et accéder au bonheur plutôt qu’à faire des recettes.
Ce que ce manifeste m’inspire, c’est la nécessité de développer l’ESS dans les villes et les campagnes, au sein de réseaux rendus aussi résilients que possible. Est-ce possible dans le système politique actuel ? J’en doute. Par contre, un des aspects récurrents des doctrines survivalistes est l’absence de de théorie de la reconstruction. On parle de la façon dont on peut survivre à l’effondrement dans l’immédiat mais après, qu’est-ce qu’on fait ? On se contente de vivre sans Etat ? On reconstruit une particratie « parlementaire » ?
Merci pour cet article, très bien écrit (c’est peu dire…), complet et éclairé. Un excellent sens de l’analyse et une culture du sujet en rendent la lecture très agréable. Les survivalistes sont trop souvent tournés en dérision, et s’il est vrai que comme en toute chose, il faut éviter l’extrémisme, ils n’en restent pas moins des individus peut être moins « moutons » que leurs concitoyens. Oser se poser certaines questions plutôt que fermer les yeux en somme. Et si le pire survenait, ceux que l’on traitait de paranos seront appelés visionnaires…
Salut,
Je tenais juste à mettre un petit message pour te remercier de mettre enfin des mots sur ce que je commence à ressentir depuis quelques mois (années ?!?)
Je viens de découvrir ton site cet été … Ça fait vraiment plaisir de voir que je ne suis pas seul (ni dingue) à penser de cette façon …
Merci, pour ce superbe article.
Merci à toi respawn, c’est valable dans les deux sens !
Au plaisir d’échanger avec toi sur d’autres articles,
Légendat
Excellent article, site… très franchement le meilleur que j’ai pu consulter sur le sujet jusqu’ici certains pseudo spécialistes autoproclamés devraient prendre exemple. Le niveau de réflexion est profond et tellement véridique, le ton est juste. Les conseils précis et concrets. Un grand merci pour ce site !
Merci à toi Kssius !
Au plaisir de te recroiser dans les commentaires du site.
Waouh!!!
J’adore cet article!
Bon maintenant tu vas me dire comment tu fais pour entrer dans ma tête…
Plus sérieusement, MERCI Légendat pour ce super travail accompli là.
Cela fait déjà un certain temps que j’avance avec cette philosophie de vie.
Le plus « dur » c’est de se retrouver quasi seul quotidiennement à assister en direct au « naufrage », « effondrement », on appellera ça comme on veut… c’est dur de faire évoluer les mentalités. Mais je me permettrais d’utiliser ton site et en particulier cet article comme outil, comme support d’introduction, pour montrer à mes proches « réceptifs » qu’une voie parallèle (« un pied dedans, un pied dehors ») est possible. C’est très dur de diffuser correctement une idée, il faut le temps, les mots, le ton…
Merci encore pour le job accompli ici.
Merci à toi !
C’est juste un truc de ouf cet article. J’avoue, je l’ai pour le moment survolé. Mais je vais me consacrer une bonne heure pour le lire tranquillement le soir, tranquillement au pieu. Ton site est super bien fait. Je crois qu’entre les vidéos, les livres de Piero et ton site, on a la totale. Je rajoute que ton expression est très agréable à lire. Elle fait preuve d’une fluidité rare sur le web. Bravo.
Merci Hachemi ! 🙂
Belle analyse d’une société gravement malade, suis d accord en tout point. C’est rare de lire une réflexion aussi lucide.
Bravo et merci
Bonjour,
Étant tombé par hasard sur ce site et cet article alors que je cherchais des avis concernant le choix d’une pince leatherman, j’ai commencé à le lire en diagonale puis à en reprendre la lecture consciencieusement quand j’ai découvert la richesse qu’il en ressort. Je ne poste quasiment jamais de commentaires aux articles que je lis, mais je ferais aujourd’hui une dérogation pour te remercier et te féliciter de ton billet que je trouve d’une pertinence, d’une force d’analyse et d’une profondeur de réflexion trop rare pour ne pas être soulignée ! Hormis le passage concernant le droit au port d’arme, avec lequel je ne suis pas forcément d’accord, je me retrouve grandement dans tes propos, et partage ton opinion que tu explicite et argumente avec une grande subtilité d’écriture. Bravo et merci pour ce texte !
Merci d’avoir dérogé à la règle dans ce cas, c’est toujours bon d’avoir des retours surtout quand on est sur la même longueur d’onde. J’espère que vous aurez la même expérience avec mes autres articles !
Au plaisir,
Légendat
Probablement le meilleur article que j’ai pu lire sur le sujet. Particulièrement clairvoyant sur la psychologie pour moi, je m’y retrouve quasi parfaitement. Bravo, je pense que la réadction a dû demander un paquet de travail mais le résultat est là.
Merci beaucoup Légendat pour ce super article.
Ça doit faire plus d’un an que je consulte votre site pour reprendre un peu en main ma vie et je n’étais pas encore tombé sur cette publication.
Ça me permet de mettre des mots sur ce que je ressens et constate depuis un moment. Ça me permet également de me sentir moins seul en voyant que d’autres personnes pensent comme moi. Même si en général mon entourage a plutôt tendance à me faire passer pour un « fou » ^^
Merci vraiment pour tout le travail que vous faites et pour vos nombreux partages !
Fulmen Adveho
Très bon article sur le sujet du survivalisme !!!
A bien y réfléchir, nos grands parents étaient déjà des survivalistes : ils se contentaient de peu, ils étaient autonomes sur bien des choses (surtout à la campagne), connaissaient toutes les petites astuces pour résoudre les problèmes du quotidien et surtout s’entraidaient naturellement entre voisins ou habitants du même quartier. J’imagine que c’est la deuxième guerre mondiale qui leur a inculqué cette valeur de vie.
Tout cela a explosé avec les nouvelles générations qui surconsomment à l’extrême et qui végètent dans leur confort. sous l’oeil avisé de l’Etat moderne…
Je suis heureux de constater, grâce à ton blog, et à d’autres bien sûr, que l’esprit survivaliste existe toujours !
Puisse t-il en imprégner plus d’un encore ….
Bravo à toi, continues ainsi , ton blog est riche d’informations !
Bonjour Legendat
Je poursuis la lecture des articles de ton site. Ça décoiffe. Au delà de capacité à expliquer et expliciter notre contexte actuel, je suis bluffé de ta capacité d »analyse et de synthèse d’éléments intriqués les uns dans les autres. Il y a un coté analyse systémique à la compréhension du contexte trop rare pour ne pas être souligné. Tu as su, en ce qui me concerne, verbaliser quelque chose qui me permet une lecture de mon environnement. Naviguer dans toutes ces méandres, rester clair et objectif dans ce cloaque autant que faire se peut sans tomber dans la démagogie pour faire plaisir au lecteur est selon moi une performance intellectuelle et émotionnelle.
Ce billet me servira de repère, une clé de lecture en quelque sorte pour encore mieux appréhender un contexte qui devient de plus en plus opaque et dans lequel entre autre la désinformation fonctionne à plein régime
Merci mille fois encore et porte toi bien
Patrice
Bonjour,
Un visiteur a demandé combien il y avait de survivalistes en France. Difficile de répondre à cette question car en générale les survivalistes tentent d’être les plus discrets possible. Quelque part, c’est une erreur. Il faudra recréer une civilisation et celle-ci ne sera possible qu’en additionnant les compétences. Dans le cas contraire, celui du chacun pour soi, on ne fera que survivre quelques jours, voire quelques mois de plus que le commun des mortels.
Je suis entièrement de ton avis. Et survivre dans ces conditions c’est s’exposer à la folie collective et au risque de regretter très fortement de ne pas être mort dans les premiers…