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Que vous souhaitiez effectuer un vol de reconnaissance après une catastrophe, localiser des ressources vitales ou sécuriser un périmètre, un drone de survie bien choisi peut faire la différence entre la réussite et l’échec de votre opération.
Les drones s’imposent à mon sens comme des outils précieux pour les survivalistes soucieux de pouvoir sécuriser leur périmètre en toute sécurité ou encore de porter assistance dans des zones difficiles d’accès.
Dans cet article, je vais vous livrer l’ensemble de mes réflexions sur cet outil et nous allons passer en revue les principaux critères à prendre en compte pour sélectionner un drone de survie parfaitement adapté au contexte survivaliste.
Les drones de survie à proprement parler n’existent pas, mais nous les désignerons ainsi car c’est l’usage que nous leur réservons. Les drones peuvent valoir de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers d’euros, je vais donc me concentrer sur le matériel qui nous est raisonnablement accessible.
Vous découvrirez également comment ces appareils peuvent servir à la reconnaissance, à la surveillance, au secours et à la protection lors de situations extrêmes.
Nota bene : les situations décrites dans cet article sont fictives et ne tiennent pas compte de la législation encadrant l’usage des drones. Les aéronefs pilotés à distances sont soumis à une législation particulière dont je vous invite à prendre connaissance ici.
Utilité du drone de survie
Auparavant symbolisé par les terrifiants drones Reaper à la portée exclusive des grandes armées de ce monde, l’usage intensif des drones civils et commerciaux a été mis en lumière par le conflit russo-ukrainien.
Parfois considérés comme des jouets peu capables, ils se sont montrés redoutables pour le repérage de cibles ennemies, le ravitaillement de troupes isolées et la surveillance stratégique de grandes zones.
Cette réalité démontre à quel point un drone robuste et bien équipé peut fournir un avantage décisif, aussi bien pour un État en guerre que pour un survivaliste en situation critique.
Un soldat ukrainien et son drone Dji Mavic 3 pro (~3000€) modifié pour larguer des charges explosives.
Sachant qu’on peut acheter environ 60 000 drones de milieu de gamme pour le prix d’un avion de chasse, il y a fort à parier que cet « insecte » sera de plus en plus présent sur les champs de bataille.
Surveiller et sécuriser son périmètre
Lorsque la situation l’exige (catastrophe naturelle, crise majeure, etc.), un drone vous permet d’avoir l’œil sur les environs sans avoir à vous exposer inutilement.
Un drone permet de détecter la présence d’intrus, de repérer un éventuel danger (inondation à proximité, glissement de terrain, éboulis, etc.) ou encore de vérifier l’état d’infrastructures après une catastrophe (toiture du domicile, dépendances, bâtiments à proximité…).
C’est un moyen rapide et sûr de lever le doute. Le drone peut jouer un rôle extrêmement précieux dans la sécurité d’une maison et de son domaine grâce à sa capacité à fournir une vue aérienne en temps réel.
Il permet d’obtenir une vue de l’ensemble de votre propriété, y compris des zones difficilement accessibles ou cachées, ce qui le rend particulièrement utile pour prévenir et réagir face à des menaces potentielles.
Cette vidéo montre clairement les avantages d’un drone Dji Mini pour assurer la surveillance de son domicile.
Sa capacité à se déplacer rapidement d’un point à un autre permet d’intervenir sur des événements en cours – comme des tentatives d’intrusion- pour évaluer les forces en présence et définir la réponse appropriée.
Un drone doté de la technologie GNSS (Géolocalisation et Navigation par un Système de Satellites) peut être programmé pour suivre des waypoints et effectuer des rondes automatiques.
Dans une situation de catastrophe, qu’elle soit naturelle ou humaine, le drone est un outil extrêmement précieux.
En cas de danger, il peut voler au-dessus de la zone touchée pour collecter des informations à distance.
Cela vous permet d’analyser les points critiques, comme les zones inondées, les incendies actifs, ou les obstacles qui pourraient empêcher un évacuation sécurisée.
Un autre avantage réside dans sa capacité à se déplacer là où un humain ou un véhicule ne pourrait pas aller, par exemple dans des espaces confinés, sur des terrains instables, ou dans des zones contaminées.
Survol d’un drone après les incendies qui ont ravagé Los Angeles en janvier 2025.
En envoyant en direct des images précises, le drone aide à prendre des décisions éclairées rapidement, que ce soit pour protéger votre famille, secourir des voisins, ou vous coordonner avec des services de secours.
Sa portabilité et sa facilité d’utilisation font qu’il peut être mis en œuvre en quelques instants, ce qui est crucial dans les situations d’urgence.
Identifier des ressources et analyser un chemin
Le drone de survie permet de balayer rapidement un large périmètre afin de localiser des points d’eau, des zones commerciales ou des points de ravitaillement divers. Il permet aussi d’analyser l’état d’un itinéraire pour savoir s’il est praticable avant d’y envoyer un véhicule.
Repérer des victimes ou secourir des blessés
En cas d’accident ou de catastrophe, le drone peut rapidement couvrir une vaste zone à la recherche de signes de vie (grâce à des systèmes thermique ou de vision nocturne, même si on parle là de matériel dans une gamme de prix inaccessible pour le commun des mortels (compter entre 8000 et 15 000€).
Il peut aussi transporter de petits objets (kit de secours, talkie-walkie) si le modèle est adapté et permettre une première mise en relation ou un envoi rapide de matériel.
Une interface de pilotage mobile faite maison pour drone de reconnaissance.
Les avantages clés d’un drone pour la survie
- Rapidité d’intervention : quelques minutes suffisent pour déployer un drone et collecter des informations précieuses sur l’environnement.
- Sécurité : vous restez à l’abri en évitant de vous déplacer dans des zones dangereuses ou instables.
- Vision globale : avec une caméra en altitude, vous obtenez une vue complète de la situation, idéale pour la planification et la prise de décisions stratégiques.
- Coût maîtrisé : le drone est un moyen de reconnaissance accessible au grand public, et certains modèles d’entrée de gamme sont déjà très performants.
Caractéristiques du drone de survie
Dans le domaine de la survie, chaque minute compte. Un drone équipé d’une batterie endurante vous permettra de couvrir de larges zones pour cartographier ou surveiller un environnement sans devoir constamment faire des aller-retours pour recharger.
Les drones dotés d’autonomies correctes (30 à 40 minutes de vol), suffisent pour effectuer des missions de reconnaissance étendues, avec la possibilité de revenir à la base pour un changement de batterie rapide.
Spoiler pour les impatients : le choix du roi est le Dji Air 3 dans son package « Fly more ». Il réunit tous les critères : endurance, performance, autonomie, navigation GPS, détection d’obstacles et capacité d’emport que nous allons balayer ensemble.
Le Dji air 3S est à mes yeux le meilleur choix pour qui souhaite s’équiper d’un drone utile pour la survie et la sécurité.
Voici les points cruciaux à étudier et vérifier avant l’achat d’un drone de survie.
Autonomie de vol
- Durée de vol annoncée : privilégiez des modèles pouvant voler au moins 25-30 minutes en conditions réelles.
- Vitesse de recharge : certains chargeurs rapides et batteries interchangeables réduisent considérablement les temps d’arrêt.
- Disponibilité des batteries : bannissez les modèles qui ne permettent pas l’achat de batteries séparées ; il y a de fortes chances que vous n’en trouviez pas en cas de besoin.
- Solutions alternatives : pour des expéditions prolongées, un petit kit de recharge solaire portatif comme le Jackery Explorer 240 peut être précieux, notamment lorsqu’il n’y a pas d’accès à l’électricité. Grâce à plusieurs batteries et à la possibilité de les changer rapidement, il est possible d’enchaîner les missions de repérage sans interruption tout au long de la journée.
Qualité de capture vidéo et photo
- Haute résolution (HD/4K) : permet une image claire et d’identifier des détails à distance.
- Stabilisation mécanique : un gimbal (stabilisateur physique de la caméra) performant garantit des images claires même en cas de vent ou de mouvements brusques.
- Basse lumière : les opérations de nuit ou au crépuscule sont fréquentes en reconnaissance. une caméra de bonne qualité permet de minimiser le bruit et de conserver une image exploitable.
- Zoom optique ou numérique : permet de faire de la reconnaissance précise sans s’approcher, un atout majeur pour éviter d’être détecté.
Ergonomie et interface
- Interface claire : une application mobile stable et/ou une télécommande vidéo ergonomique.
- Aides au pilotage : décollage et atterrissage automatiques, maintien d’altitude, suivi GPS pour simplifier les manœuvres.
- Retour automatique : en cas de signal faible ou de batterie critique, le drone revient automatiquement à son point de départ.
- Tutoriels intégrés : certains modèles proposent un mode simulation pour s’entraîner avant le “vrai” vol.
- Télécommande avec écran intégré : je préfère pour ma part cette option qui permet de limiter le risque de bug entre la commande de vol et une tablette ou un smartphone de marque tierce.
Pilotage et guidage
- Double GPS/GLONASS : améliore la précision et la fiabilité de la géolocalisation, permet le suivi de waypoints prédéfinis.
- Waypoints et cartographie : programmer un itinéraire automatisé pour couvrir méthodiquement une zone de recherche.
- Suivi d’objets : verrouille une cible en mouvement pour la suivre à distance.
- Détection d’obstacles : le drone détecte et évite les obstacles sur sa trajectoire et adapte son vol pour les éviter.
- Boussole numérique et altimètre : vol stable même sans repères visuels clairs (forêts, brouillard, nuit).
Recharge et batteries
- Recharge solaire : indispensable pour les opérations où l’accès à l’électricité est limité, ou dans une situation de crise.
- Vitesse de charge : des batteries à recharge rapide permettent une rotation rapide des vols.
- Indicateur de batterie : un drone avertissant en temps réel de la charge restante permet de planifier les retours au sol sans risque.
Résistance
- Matériaux résistants : alliages métalliques ou plastiques renforcés.
- Structure modulaire : facilite le remplacement d’éléments critiques (moteurs, bras, train d’atterrissage).
- Systèmes de secours : fonction de retour au point d’origine en cas de défaillance, de perte du signal radio ou de batterie faible.
Portabilité
- Format compact et pliable : idéal pour glisser le drone dans un sac à dos sans sacrifier de la place pour d’autres équipements vitaux (eau, nourriture, outils).
- Étui de protection : protéger la caméra et les capteurs lors de treks ou d’expéditions.
- Déploiement rapide : des systèmes de bras repliables et un lancement automatique simplifient la mise en œuvre quand la situation l’exige.
Résistance à l’eau et au vent
Le point est rarement voire jamais évoqué mais les drones civils grand public ne sont pas résistants à l’eau et n’ont aucune certification IPX.
Ils sont donc incapables de voler sous la pluie qu’elle soit légère ou battante, au risque de noyer l’électronique et de perdre le drone.
Je suppose qu’il existe des moyens d’améliorer l’étanchéité du corps des différents modèles avec des techniques artisanales (silicone par exemple) mais les turbines resteront exposées quoi qu’il arrive.
Les modèles commerciaux sont tous relativement légers. Cela leur confère une résistance limitée au vent, environ 38km/h pour un Dji Mini et 45km/h pour un Dji Air 3 selon les données du constructeur (ce qui en soi est déjà incroyable pour des appareil de 249 et 700 grammes !).
Pour vous aider à visualiser, les arbustes commencent à se balancer à 30km/h, cela laisse donc une certaine marge de manœuvre mais il est hors de question de faire voler un drone de ce type par gros temps.
Un ami m’a permis de faire voler son drone Dji Air 3 par un vent avoisinant les 55km/h (soit 10km/h de plus que la recommandation maximum du constructeur pour ceux qui suivent), ça passait mais les stabilisateurs se donnaient à plein régime et les turbines souffraient.
Je pense que forcer dans ces conditions aurait conduit au crash du drone ou à la casse pure et simple des turbines.
Le Dji Air 3S peut servir de drone de survie grâce à ses performances.
Capacités de transport de charge
Un drone de survie devrait dans l’idéal être capable transporter un petit colis, que ce soit un kit de secours, de la nourriture, ou un dispositif de communication.
Le seul drone civil que j’ai pu tester et qui s’est montré capable de transporter des objets jusqu’à environ 1kg est le Dji Air 3 (je l’ai testé jusqu’à 900 grammes de charge pour être exact). C’est déjà très intéressant quand on sait qu’un talkie walkie pèse environ 150g. La complexité est de ne pas déséquilibrer le drone avec la charge.
Pour respecter le centre de gravité, la meilleure solution est de placer un panier sur le dos du drone ou de suspendre le matériel au drone grâce à un système qui permet le largage. Dans ce cas de figure, l’objet ou le panier est attaché avec un câble fin ou une longueur de paracorde.
Modèles de drones de survie que je vous recommande
Si vous vous êtes déjà intéressé de près ou de loin aux drones, vous avez forcément entendu parler de la Marque Dji, leader sur ce marché.
Sans surprise, c’est vers ce constructeur que je vous recommande de vous diriger si vous souhaitez concrétiser votre achat.
Premièrement parce que c’est le meilleur matériel doté de l’interface logicielle la plus stable et performante que vous pourrez trouver, et deuxièmement parce qu’en cas de casse ou de problème technique vous pourrez vous tourner vers Dji pour de l’aide ou des pièces détachées.
La gamme Dji est large et va de quelques centaines d’euros à plusieurs milliers en fonction des performances des différents modèles et des options choisies.
Deux modèles correspondent particulièrement aux critères que nous avons balayés ensemble :
- Le drone Dji Air 3s, qui allie facilité d’utilisation, performances élevées et capacité d’emport,
- Le drone Dji Mini 3, plus petit et plus léger que le Air, qui est un excellent choix mais sans capacité d’emport (ou alors l’équivalent de 4 boites de doliprane maximum, grosso modo).
Si vous souhaitez acquérir un modèle à bas prix pour vous faire la main et vous former au vol avec un drone, je vous conseille le Dji Mini 4k qui a tout d’un grand pour un prix très attractif (350€ sur Amazon au lieu de 440€ sur le site officiel pour la version Fly more avec 2 batteries, télécommande, housse de transport).
Le drone Dji Mini 4K est un excellent modèle pour se familiariser avec l’usage d’un drone pour la reconnaissance.
Notez que vous pourrez trouver une foule de drones de marques aussi diverses et variées qu’inconnues sur Amazon, mais que les performances globales et la durabilité de ceux-ci seront certainement plus que perfectibles.
Mieux vaut dépenser 350€ dans du matériel de qualité que 250€ dans une cochonnerie qui finira directement en miettes contre un arbre ou sur le bitume…
Inscrire le drone de survie au cœur d’une stratégie globale
Le drone de survie est un outil aux multiples usages : éclaireur pour la reconnaissance, sentinelle pour la surveillance, partenaire de secours et parfois même livreur à ses heures perdues.
Les opérations menées en Ukraine ont prouvé à quel point un drone de qualité, même s’il est à la base conçu pour un usage civil, peut faire la différence dans un environnement hostile.
Pour qu’il remplisse efficacement son rôle, il convient de choisir un modèle adapté aux besoins spécifiques d’un survivaliste : autonomie, résistance, portabilité, qualité d’image, facilité d’utilisation, robustesse, navigation, connectivité, gestion de l’énergie, capacité de transport et discrétion.
Le drone est pour moi un multiplicateur d’efficacité, permettant de voir plus loin, de réagir plus vite et de protéger plus efficacement.
Pour que cette synergie soit optimale, prenez le temps de vous entraîner au pilotage, d’apprendre à exploiter et entretenir votre matériel et à l’intégrer pleinement à votre stratégie globale de survie.
De cette manière, lorsque l’imprévu surviendra, vous serez prêt à déployer votre drone et à tirer parti de sa capacité à vous offrir une vision et un contrôle uniques sur votre environnement.
Fulmen Adveho !
Légendat
Bonjour,
Merci pour cet article.
Une question me trotte : avec un modèle précédant, le Dji spark, il était impossible de voler si le drône le capte pas le GPS. Ce qui était le cas en foret, proche de falaise (pour l’escalade justement). Dès lors il ne montait pas plus haut que 2m.
Est-ce le cas également avec ceux dont vous parler dans votre article ?
Si oui, cela reste une grosse décondense à une techno externe. Existe-t-il un mode « 100M manuel » ? avec vision ou capteurs de proximité ou qqch du genre pour outrepasser cette limitation ?
Merci
Bonjour Larry,
Tous les drones GPS, qu’il s’agisse de Dji ou d’autres marques, se brident automatiquement à 5m de vol maximum s’ils ne captent pas de signal GPS. C’est une sécurité utile car un drone sans repère GPS perd toute stabilisation, n’a plus aucun repère (retour au point de décollage impossible) et est vulnérable aux vents. C’est la perte ou le crash garanti.
Il doit y avoir des moyens de contourner cette sécurité mais au risque de perdre ou de crasher le drone.
Dans les drones très intéressants, je me permets de rajouter deux modèles:
– Le Potensic ATOM qui offre des performances proches (et des modes de suivi et de navigation par waypoints) du Mini 4k pour un prix légèrement inférieur en combo à 3 batteries (plus de d’un centaine d’heures de vols avec ce modèle, jamais de problème)
– Le Mini 4 pro, qui offre des performances se rapprochant de la série AIR avec un encombrement moindre (prévoir 1050€ en combo flymore).