J’ai récemment pris part à une discussion autour de la question des enfants dans un contexte de fin du monde.

Deux sujets qui me touchent directement puisque je suis père de famille mais aussi fortement allergique à la notion de « fin du monde » qui m’est régulièrement servie par des personnes trop crédules, influencées par les films catastrophes et le discours anxiogène des médias, de collapsologues en manque de recettes, de certains médiums, etc.

« C’est cruel de donner la vie dans un monde pareil. »

« C’est égoïste de faire des enfants vu l’avenir qui se profile. »

« Il faut arrêter de faire des enfants pour éviter la surpopulation. »

Ces phrases, nous les avons tous lues ou entendues. Alors voilà mon avis et ma réponse très personnelle sur le sujet.

Le raisonnement sous-jacent à ces questions et affirmations est que la vie est trop dure, trop injuste, désordonnée et incertaine pour que nous puissions imposer ce « mal » à un pauvre enfant sans défense ou carrément que l’être humain est un virus nocif pour la planète qui doit être éradiqué.

L’argument qu’il est impossible d’avoir un enfant dans un contexte dégradé n’est pas recevable, sinon aucun d’entre nous ne serait là pour en débattre. L’humanité a trouvé son chemin depuis son apparition et continuera à le faire quoi qu’il advienne.

Une excuse pour justifier sa peur d’être parent ou un choix raisonné ?

J’ai souvent entendu ce discours par des personnes célibataires (par choix ou par défaut) qui utilisent ces arguments comme une excuse au fait ne pas vouloir d’enfants. Ce sont généralement les mêmes qui imputent tous leurs problèmes et tous leurs échecs aux autres plutôt que de se remettre en question…

Nous sommes sur Terre pour faire des erreurs et en tirer le maximum d’enseignements. Blâmer les autres ou le ciel en permanence pour nos mésaventures ne fait pas avancer. Je suis le premier à merder régulièrement et je trouve mon réconfort en comprenant les causes de mes erreurs pour éviter d’en subir à nouveau les conséquences. Comme le disait Einstein, la folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent…

Je crois que de nombreux adultes ne devraient tout simplement pas être parents et si vous en comprenez suffisamment sur vous-même pour savoir que ce n’est pas pour vous, alors vous abstenir est le meilleur des choix et il n’est pas discutable ni critiquable. Chacun est libre d’avoir ou non des enfants.

Mais je ne pense pas que la peur d’élever des enfants en raison d’un éventuel événement catastrophique devrait vous empêcher de réfléchir au sujet et c’est ce dont je veux parler aujourd’hui.

Le monde n’est pas prêt de s’effondrer…

Aussi imparfait soit-il, le monde dans lequel nous vivons est le plus sûr et le plus confortable qu’ait connue l’humanité. Notre civilisation et notre nation ont créé des commodités et des technologies incroyables.

Vous voulez joindre un proche ? Votre portable vous permet de l’entendre dans la seconde. Vous avez un problème ? la société a tout créé pour que vous puissiez le résoudre. Vous êtes malade ? la médecine moderne pourra probablement vous soigner.

Sortez des discours catastrophistes préconçus. Eteignez votre écran et prenez le temps de réfléchir.

Il y a un siècle, le taux de mortalité infantile en France était de 143 ‰. Il est passé à 51,9 ‰ en 1950 et est aujourd’hui de 3,5 ‰. L’espérance de vie en France était de 45 ans en 1900, elle atteint aujourd’hui 79,5 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes.

Et la science avance à pas de géant, on n’imagine pas aujourd’hui de quoi la médecine sera capable demain.

Est-ce que vous aller devoir affronter des crises et des catastrophes ? Certainement.

Est-ce que le monde va disparaitre dans un nuage de cendres le mois prochain ? Est-ce que nos économies vont s’effondrer et nous réduire en esclavage à la botte des 1% qui contrôlent le monde ? Je n’en sais rien, mais je ne crois pas. Et je passe mes journées à additionner tout ce qui pourrait foirer.

…sauf si vous faites tout pour.

Ce dont je suis sûr en revanche, c’est qu’à force de le penser et de le dire, on favorise les chances que cela finisse par arriver.

Il faut cesser de se comporter comme des enfants trop gâtés et de mépriser le confort du monde moderne et toutes les merveilles que l’humanité a appris à accomplir.

Il faut arrêter d’écouter ceux qui expliquent à tort et à travers « pourquoi tout va s’effondrer » et se concentrer sur ce qui fait que justement, rien ne va s’effondrer.

Et ça c’est vous, votre dynamique mentale, votre préparation aux coups durs, la protection de vos proches et de notre société à travers eux, leurs valeurs, leur éducation, leur confiance en vous et en l’avenir.

L’avenir justement, sera façonné par nos enfants, nos petites « têtes blondes ». Donner la vie et l’élever dans le Bien est la meilleure façon de changer le monde en mieux, si ce n’est la seule.

Rester dans la peur irrationnelle est le meilleur moyen de déposer les armes et de perdre la bataille. La détestation de soi a le vent en poupe et certains nourrissent l’idée qu’il ne faut pas se reproduire comme l’expression d’une forme de désir suicidaire.

L’humanité ne disparaitra pas mais il en est autrement des civilisations. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas d’enfants que le reste de l’humanité va faire de même. Penser sauver le monde en le privant d’un être qui pourrait le changer positivement est absurde.

Nous allons tous mourir. Avoir des enfants n’est pas une obligation. Mais si vous sentez que vous avez envie d’être parent, ne vous en privez pas par peur et encore moins par idéologie. Avoir un enfant est une aventure éprouvante et magnifique, parfois heureuse et parfois très dure. Certains n’auront aucun problème, d’autres passeront des années au chevet de leur enfant avant de le voir aller mieux ou mettront en terre un petit cercueil blanc.

La vie est ainsi faite depuis la nuit des temps et nous devons l’endurer.

Alors à ceux qui se cachent derrière ces arguments… à vous de choisir si vous voulez vivre et partir comme un lâche, seul dans une ferme autosuffisante entouré de 20 ans d’endives en bocaux et de livres qui expliquent « pourquoi tout va s’effondrer » ou si vous voulez vivre la vie qui vous a été donnée et relever les défis qui se présentent à vous.

Mais par pitié, ne me dites plus jamais que donner la vie est une erreur.

Légendat