Chers lecteurs,

Cela faisait un moment que je n’avais pas publié d’articles et vous avez été très nombreux à m’écrire pour m’interroger sur les raisons de cette absence prolongée -tellement que je n’ai pu répondre qu’à une fraction d’entre vous, et je m’en excuse.

Je tiens d’abord à vous remercier pour votre fidélité et votre soutien. Mon silence n’est pas le fruit d’un désintérêt ou d’une lassitude, mais plutôt d’un besoin profond de recul et de réflexion dans une période particulièrement exigeante de ma vie.

Reprendre de l’élan

Comme la vôtre, ma vie personnelle est bien remplie. Entre obligations personnelles et professionnelles, mon planning a laissé peu de place à l’écriture ces derniers mois. Dans un contexte où tout semble muter de plus en plus vite, j’ai aussi ressenti le besoin de ralentir pour rester lucide.

Prendre le temps de me reconnecter à ce qui me motive réellement et réfléchir à la suite de mon plan était essentiel.

Flashback

Quand j’ai mis Résilience Urbaine en ligne il y a 9 ans, le survivalisme était un sujet marginal et le thème de la survie urbaine en particulier réunissait tout juste une poignée de lecteurs.

À l’époque, mon ambition se limitait à partager quelques réflexions et conseils pour venir en aide à celles et ceux suivant le même cheminement intellectuel que moi, sans savoir réellement si cela trouverait écho auprès de qui que ce soit.

Les attentats successifs, la pandémie de Covid, les guerres et les catastrophes naturelles ont changé la donne très rapidement. J’étais là où personne n’était. J’avais anticipé des événements que personne n’avait voulu évoquer jusqu’alors.

Résilience Urbaine réunit aujourd’hui plus d’un million de visiteurs uniques par an.

L’équivalent de 15 stades de France.

J’essaie souvent de me le représenter, mais je peine tant ce chiffre est colossal.

Une telle audience est une responsabilité et je ne veux pas publier pour publier ni écrire des articles vides de sens et d’intérêt – d’autres font cela très bien. Vous êtes la raison d’être de RU et vous méritez des articles réfléchis, construits, qui apportent une véritable valeur ajoutée.

Et pour être capable de produire cela, il faut parfois savoir se retirer pour mieux revenir.

Le poids d’un blog indépendant

Ecrire sur mon blog n’est pas mon activité professionnelle principale, je ne l’ai jamais envisagé comme un métier mais comme un à-côté, une île qui n’appartient qu’à moi.

On ne le réalise pas en explorant Résilience Urbaine, mais alimenter et entretenir un site comme le mien est un travail colossal.

Chaque article, chaque ligne de code, chaque aspect du design ou de la structure du site, chaque logo, Fulmen Adveho, Phase 8, tout est le fruit de mon travail solitaire.

Cela représente des milliers d’heures, des centaines de journées et de nuits passées à apprendre, à réfléchir, à créer, à résoudre des problèmes techniques parfois invisibles mais essentiels pour que votre expérience en tant que lecteur soit fluide et agréable.

Il ne s’agit pas simplement d’écrire un article et de cliquer sur Publier.

Il faut maintenir le site, assurer sa sécurité, l’optimiser pour qu’il soit rapide et accessible, coder des fonctionnalités, mettre à jour les articles, contrer les attaques, traquer les pilleurs de contenu qui créent des sites en plagiant la structure, les thèmes et le articles de Résilience Urbaine (et vous les connaissez).

C’est une tâche exigeante qui a un coût et qui demande un investissement personnel énorme, mais c’est aussi ce qui rend mon site unique : RU est le reflet singulier de ma vision, une création de pure volonté, et j’en suis fier.

Une philosophie à contre-courant

Il m’est impossible de ne pas souligner à quel point le survivalisme est devenu le terrain de jeu de certains vautours, avec des produits, des formations et des contenus creux vendus à prix d’or sous prétexte de préparation.

Depuis le début, mon objectif a toujours été clair : aider, partager des connaissances utiles et permettre à chacun de devenir plus autonome, sans chercher à capitaliser sur la peur ni à transformer ma démarche en planche à billets sans queue ni tête.

C’est pour cette raison que tout mon contenu a toujours été en accès libre et qu’il le restera.

Et si mes millions de mots aident à sauver ne serait-ce qu’une vie, alors mon investissement aura payé au-delà de mes attentes.

Le choix de la discrétion

Comme je le disais dans la toute première vidéo que j’ai mise en ligne, je ne me mets pas en avant car je ne recherche pas la célébrité.

Quand je fais une vidéo, c’est pour montrer du matériel et parce que les images servent mon propos, pas pour le plaisir narcissique de me voir à l’écran.

Et en ce qui me concerne, regarder des Youtubeurs rebattre les mêmes sujets en boucle sans rien apporter de nouveau ne présente aucun intérêt. Ne me lancez pas sur ce que je pense des vidéos générées par IA…

Ne pas être plus présent sur ces supports est probablement un handicap à l’ère où tout le monde cherche à exister au travers des réseaux sociaux et où la vidéo est le média le plus consommé en ligne. Mais je reste persuadé que le texte est et restera toujours le vecteur de transmission le plus simple, le plus clair, le plus efficace et le plus durable.

Ma maison, mes règles. Et si je dois être le dernier, ainsi soit-il.

Une réflexion sur l’avenir du blogging

Une autre question m’a habité ces derniers mois : celle de l’impact grandissant de l’intelligence artificielle sur l’écosystème digital, en particulier sur les blogs.

En plus du plagiat endémique qui sévit sur le net, l’arrivée massive de contenus générés par des analphabètes cachés derrière des IA a bouleversé mon rapport à cette activité.

Que signifie être auteur dans un monde où n’importe qui peut désormais cliquer sur un bouton pour produire un article ou une vidéo à la voix métallique en quelques secondes ?

Que vont devenir les sites de contenu authentique, les vraies sources de l’information, qui seront privées de trafic quand tout le monde aura pris l’habitude d’interroger une IA pour obtenir le renseignement recherché ?

Nous sommes à un tournant sans précédent dans l’histoire du traitement de l’information et de la création de contenu.

D’ici 5 ans maximum, toutes nos habitudes auront radicalement changées et de nombreux sites ne seront plus que des pierres tombales, des vaisseaux à la dérive dans l’océan digital qui s’impose chaque jour un peu plus dans nos vies.

J’ai longtemps réfléchi à ce que je pouvais encore apporter de plus, de différent.

Écrire, pour moi, n’est pas un simple exercice de production de mots. C’est un acte humain, incarné, un échange sincère entre une pensée et un lecteur, qui sert une mission.

Mais dans un paysage saturé de contenus artificiels, cette authenticité a-t-elle encore un sens ?

Je crois que oui. Plus que jamais, en réalité.

C’est ce qui me pousse à continuer, mais à ma manière : en prenant le temps, en vous livrant des articles complets et qui portent mon vécu, ma voix, mon analyse et mes conseils, qu’aucune machine ni aucun plagiaire ne pourra répliquer.

La légende ne meurt pas.

Je ne suis ni mort ni parti. Mes silences ne sont pas une fin mais des respirations nécessaires pour mieux construire l’avenir de Résilience Urbaine.

Je travaille en coulisses à vous offrir du contenu toujours plus efficace et pertinent, entre autres projets.

Dans l’océan d’informations vides de substance que va devenir le net, Résilience Urbaine restera un espace où vous trouverez des réflexions sincères et des informations utiles et fiables, écrites par un humain pour d’autres humains.

Encore une fois et plus que jamais, merci pour votre fidélité.

Fulmen Adveho !

Légendat