Les apports de la pratique du tir sportif 

Il y a une énorme différence entre posséder une arme à feu et savoir comment l’utiliser.

Tout le monde peut saisir une arme et appuyer sur la détente. Mais être un tireur compétent et confiant implique bien plus que cela. De l’analyse de la situation au déclenchement du tir, c’est une cascade de compétences qui sont mises en œuvre.

Avant d’être l’objet de compétition sportives, les armes à feu ont été inventées pour faire la guerre. Elles sont constamment améliorées pour le faire de la manière la plus pratique et efficace possible. Apprendre à utiliser, manipuler et sécuriser une arme à feu est une question de vie ou de mort pour le professionnel dont c’est l’outil de travail au quotidien comme pour le tireur sportif qui ne pratique que quelques fois par mois.

Le monde des armes à feu exige rigueur et discipline, la pratique du tir sportif est donc excellente pour développer la capacité de concentration, la maîtrise et la confiance en soi. Quoi de mieux pour les citoyens qui cherchent justement à augmenter leur résilience face aux aléas de la vie…

 

La base de la sécurité des armes à feu

Vos raisons de posséder une arme à feu n’ont pas d’importance ici. Les professionnels de la défense, les chasseurs et les tireurs sportifs doivent tous suivre les mêmes règles de manipulation des armes à feu.

Personne ne peut se définir comme tireur sans maitriser et appliquer scrupuleusement ces règles.

 

Différences entre tir sportif et tir de combat 

Dans un stand de tir, il n’y a pas de pression et les armes sont posées sur une tablette. En position de tir statique, on cherche à effectuer des groupements serrés et réguliers dans le 10 de la cible.

Le tir sportif de vitesse (TSV) propose des sensations fortes et demande une maitrise un cran très au-dessus en offrant un départ dégainé et un parcours de tir mobile chronométré.

Quoi qu’il en soit, dans le cadre du tir sportif, les cibles n’ouvrent pas le feu en premier et ne répliquent pas non plus. Le seul stress est celui de la compétition.

Dans les situations que rencontrent les gens d’armes (professionnels des forces de l’ordre ou militaires) la donne est différente : la deuxième place du podium est dans le meilleur des cas à l’hôpital, dans le pire des cas 6 pieds sous terre.

Les armes sont portées sur soi en plus d’un équipement volumineux qui représente autant d’entraves potentielles (porte-plaques balistiques, IFAK, portes-chargeurs, équipement radio, dump pouch, etc.). Elles sont utilisées dans des situations et positions diverses souvent peu pratiques et dans des environnements à haut risques (présence de civils, de collègues à proximité immédiate, combat au corps à corps, etc.).

Encaisser le stress du danger de mort tout en exécutant des procédures complexes simultanées n’est pas à la portée de tout le monde.

Effectuer des déplacements sûrs, procéder à des rechargements tactiques, effectuer des transitions entre arme principale et arme de poing, maintenir la communication avec ses équipiers… tout cela est tout sauf simple surtout quand on n’entend plus que son cœur taper dans ses tempes ou qu’on subit l’effet tunnel à cause du stress.

« Lent c’est fluide, fluide c’est rapide ».

Ces procédures semblent couler de source quand on voit des professionnels les exécuter. En vérité, elles sont le fruit d’un travail acharné sur la répétition fluide de gestes techniques complexes qui finissent par s’imprimer comme une seconde nature chez l’opérateur.

En situation de stress intense et de peur, le temps de réponse du cerveau est doublé. La mémoire musculaire joue un rôle majeur dans ces conditions en exécutant les réflexes acquis par l’entrainement.

Comme le rappelle le TTA 150 (Traité Toutes Armes du ministère de la défense, Tir et instruction du tir), « Le combattant perd une partie de ses moyens dans des situations de stress. A ce stade, il ne reproduit que les actes qu’il a appris par le drill (exercices répétés) au cours de l’instruction, de l’entraînement et de la mise en condition opérationnelle. Les gestes appris et répétés à l’entrainement seront ceux qu’il restituera naturellement au combat. »

 

Tir sportif et entrainement tactique individuel 

Pour le civil qui n’est pas aguerri au combat et qui n’a pas accès à un entrainement régulier aussi draconien, apprendre le fonctionnement des armes à feu et appliquer rigoureusement les règles de sécurité est un premier pas essentiel, à premier titre pour éviter les accidents. Procéder par étapes et ne pas vouloir aller trop vite est d’une importance capitale.

Savoir comment utiliser votre arme au stand comme en condition de stress, comprendre comment elle fonctionne et avoir les procédures et le matériel nécessaire pour la mettre en sûreté est la clé d’une pratique en toute sécurité.

Personne ne peut s’attendre à devenir un tireur qualifié sans avoir d’abord appris à maitriser son arme et à respecter son pouvoir de destruction. La fréquence et la rigueur de l’entrainement sont les composantes essentielles de la maîtrise des armes.

Une fois l’arme et ses différentes conditions maitrisées, un entrainement plus tactique peut être mis en œuvre chez soi en tirant à sec avec son arme ou avec un matériel adapté. Se doter d’une réplique airsoft et d’un holster identique au modèle d’arme à feu possédé permet de driller en toute sécurité à moindre coût avec un outil offrant les mêmes caractéristiques : ergonomie, placement des contrôles, culasse mobile, chargeur amovible…

 

Difficile de distinguer l’original de la réplique…

Si cette solution ne remplace pas l’entrainement « en dur », elle est très pratique pour driller lorsque les stands sont fermés. Elle permet aussi de s’entrainer sans danger au dégainé, pratique interdite sur les pas de tir civils pour des raisons compréhensibles de sécurité.

La constance des conditions d’entrainement est primordiale : les bras et les mains doivent effectuer les mêmes gestes répétés pour développer des automatismes. On ne s’entraîne pas en plaçant son holster à la hanche si on porte son arme à l’appendice en situation réelle, au risque d’aller chercher l’arme au mauvais endroit…

 

Entrainement aux situations de légitime défense

La plupart du temps, on est tireur par passion mais aussi parce que les armes à feu nous rassurent dans notre capacité à nous défendre ainsi que ceux que l’on aime.

Nous vivons une époque tumultueuse. Les attaques terroristes, les actes violents et les violations de domicile sont à la hausse sur l’ensemble du territoire. La protection des siens et de son domicile devient une plus grande priorité pour chacun.

La nature même des catastrophes fait que nous ignorons quand elles vont frapper. De la même manière, nous ignorons si nous aurons un jour besoin d’utiliser nos armes pour notre défense personnelle.

Aucun de nous ne le souhaite, mais personne ne sait de quoi demain est fait et aucune situation n’est à exclure. Imaginez que votre famille soit en danger… Voulez-vous vraiment douter de votre capacité à tirer et à atteindre votre cible ?

Légendat