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Pistolets double action / simple action (ou DA/SA), qu’est-ce que ça signifie ?
Contrairement aux revolvers qui présentent tous un design similaire, les pistolets semi-automatiques peuvent être déroutants pour le tireur novice – et même parfois pour ceux qui ont plus d’expérience. Les leviers et mécanismes de sûreté des pistolets sont souvent complexes et changent tout le temps de position en fonction des modèles. Un levier correspondant à une action sur un modèle peut correspondre à une action totalement différente sur un autre (par exemple, chez Beretta la sureté de certains modèles correspondra au decocker sur d’autres…le résultat change donc du tout au tout si on presse la détente !).
La meilleure façon d’appréhender une arme semi-automatique est donc de garder en tête qu’il existe principalement deux types de systèmes (pistolets double action/simple action ou pistolet simple action) et trois types de mécanismes (sécurité + decocker, decocker seulement, ou sûreté seulement).
Les pistolets double action – simple action (DASA)
Prenons le premier type : mécanisme avec sécurité + decocker. Pour mettre ces pistolets en condition de faire feu, vous devez insérer un magasin (chargeur) approvisionné et actionner la culasse pour engager une cartouche dans la chambre. A ce stade, le pistolet est armé en simple action : une simple pression sur la queue de détente et vous ouvrez le feu. En actionnant le decocker généralement positionné sur la culasse ou à proximité du pouce de la main tenant l’arme, vous allez désarmer le marteau et bloquer la queue de détente. Dans ces conditions, votre arme ne pourra faire feu que si vous relevez le decocker, et votre premier coup de feu sera en double action : la course de la détente sera plus dure et plus longue car la pression que vous allez exercer devra faire faire un cycle complet au marteau pour qu’il se relâche et vienne percuter la cartouche engagée dans la chambre.
Exemple de double action sur un revolver : la course de la queue de détente actionne le marteau et provoque la percussion de l’amorce : le coup part
C’est ainsi que fonctionnent des pistolets semi-automatiques tels que le Walther PPK et P38, ou encore le Beretta 92FS et ses variantes militaires. Les armes semi-automatiques équipées d’une sécurité et d’un decocker peuvent être portées sans que la sûreté soit engagée (puisque le premier coup tiré sera en double action, tout comme un revolver qui ne comporte pas d’autre sécurité que le doigt de son propriétaire).
Le reproche qu’on peut adresser à ce système est qu’il requiert d’avoir bonne mémoire de l’état dans lequel on a laissé son arme (est-ce qu’on l’a « décockée » et engagé la sûreté ou simplement décockée ?). Si cela peut paraître la moindre des choses, un tireur placé dans un contexte de stress dynamique élevé perd 50% voire plus de ses capacités réflexives et le risque de se rendre compte que la détente est bloquée au moment de faire feu est réel. Sur un pas de tir, c’est sans conséquence. Pour un policier faisant face à un ennemi armé ou pour en civil en situation de légitime défense, c’est la mort assurée.
C’est la raison pour laquelle les policiers sont équipés de pistolets semi-automatiques comportant uniquement un decocker, et voilà le second type de mécanisme dont je voulais vous parler. Une fois approvisionnés et armés, ces pistolets ne demandent qu’une pression sur le decocker pour être portés en toute sécurité tout en étant prêts à faire feu. Il n’y a pas de cran de sûreté, ici le decocker revient à sa position initiale au lieu de rester en position « safe » l’arme est donc prête à tirer en permanence. Les pistolets semi-automatiques Sig Sauer dans leur majorité, les HK, quelques CZ et certains Berettas (92G) sont équipés d’un decocker « simple ».
Ces pistolets semi-automatiques équipés de sûreté + decocker ou d’un simple decocker sont qualifiés de double-action/simple action : le decocker permet de les faire fonctionner en double action (la pression exercée sur la queue de détente entraine l’armement et la percussion du marteau) ou en simple action (pas d’utilisation du decocker, le marteau est armé de façon répétitive par le mouvement de la culasse, il suffit de presser la queue de détente pour que le marteau déclenche la percussion).
Les pistolets simple action (SA)
Le troisième type de mécanisme qu’on peut trouver sur un pistolet est un cran de sûreté unique. Quand on charge et arme un de ces pistolets puis qu’on engage la sécurité, le marteau reste prêt à s’abattre sur simple pression de la queue de détente pour faire feu en simple action si on la désengage et ainsi de suite : on parle alors de simple action. On a deux options pour le porter en toute sécurité. La première est de laisser le cran de sûreté engagé : la queue de détente est bloquée pour empêcher le coup de partir. Ce système est souvent décrié pour sa dangerosité car il habitue le tireur à se fier à un mécanisme plus qu’à sa maitrise de son arme. Des dysfonctionnements ont aussi été constatés lorsque l’arme subit des chocs, le cran de sûreté ne doit donc pas être sur-utilisé.
La deuxième option de port d’un pistolet SA est de ne pas faire usage du cran de sûreté mais de le decocker manuellement. Pour faire ça, il faut exercer une pression arrière sur le marteau, presser la queue de détente et abaisser le marteau tout en douceur de façon à ce qu’il ne heurte pas violemment le percuteur. Le pistolet SA est ainsi transformée en pistolet DA et peut être transporté sans crainte que le coup parte seul (il faudra presser la détente pour entrainer l’armement et la percussion du marteau).
Attention, decocker manuellement un pistolet SA est très dangereux et ne devrait pas être fait. Le risque que vous soyez trop brusque et que le coup parte seul est réel. C’est d’ailleurs également valable pour les revolvers. Les films nous abreuvent de ces images où le héros, dans sa mansuétude, decock nonchalamment et brutalement son arme devant un ennemi qui se rend. Dans la réalité, le coup partirait immédiatement. Si vous voulez une arme que vous pouvez transporter en double action, achetez une arme équipée d’un decocker. Si votre arme est en simple action, traitez-la comme telle et n’essayez pas ce genre de manipulations risquées.
Pistolet semi-automatique simple action à marteau non apparent : le marteau interne est armé automatiquement à chaque retour de culasse, presser la queue de détente ne lui fait faire qu’1/2 cycle.
Le cas particulier des pistolets Glock
Les pistolets semi-automatiques Glock sont qualifiés de “safe-action”. Ce sont des armes de guerre dont le fonctionnement ne ressemble en rien à ceux vus précédemment. Les Glocks ne comportent pas de marteau apparent, de decocker ni de cran de sûreté. La queue de détente est équipée d’un petit levier qui doit être pressé pour ouvrir le feu. D’éventuels chocs ne risquent pas de déclencher le tir tant que ce levier n’est pas pressé tandis que la mise en œuvre de l’arme est très rapide puisqu’il suffit d’appuyer sur la queue de détente pour faire feu : pas besoin de désactiver un cran de sûreté latéral, pas de risque de confusion dans l’action. Les armes Glock sont aussi pourvues d’une sûreté de percuteur et d’une sûreté anti-départ en cas de chute.
Double action – simple action, simple action, safe action… que choisir ?
Le choix d’une arme doit se faire avant tout sur le ressenti qu’on a en la prenant en main et sur l’usage qu’on compte en faire. Tous les systèmes évoqués sont valables et il n’y en a pas un meilleur que les autres. Pour des raisons strictement personnelles, j’ai une grosse préférence pour les armes dotées d’un decocker simple ou pour la safe action des pistolets Glock. Ce sont à mon sens les armes les plus sécuritaires puisqu’en dehors des sûretés visant à empêcher l’arme de faire feu suite à un choc, la seule vraie sûreté est le mental du tireur : il n’y a pas de confusion mécanique possible. Si vous ne vous sentez pas encore prêt à manipuler une arme à feu, vous pouvez vous équiper d’une réplique airsoft pour vous familiariser avec les principes généraux des armes et de la visée.
Dans tous les cas (exceptés civils en zones de guerres, militaires et forces de police), une arme ne doit pas être portée et doit être transportée déchargée, munitions séparées. N’oubliez jamais que l’arme la plus sécuritaire est une arme manipulée et entretenue correctement et qu’il faut toujours, avec les armes semi-automatiques, éjecter le magasin puis actionner la culasse plusieurs fois pour éjecter la cartouche chambrée et contrôler visuellement que la chambre ne contient plus de munition.
Légendat
J’ai lu cet article apres celui sur les pistolets/revolvers et j’ai appris plein de choses! Merci pour ceux qui n’y connaissent rien c’est vraiment utile ! Tim
Merci pour l’article.
Merci pour l’encouragement 🙂
Excellent article. Oui, la mécanique d’un semi-auto peut-être perturbante. Ma femme a choisi le revolver 🙂
C’est fabuleux J’ai appris Beaucoup de chose en lisant cette article. Merci pour les infos
Très heureux que mon travail vous soit utile !
Au plaisir !
Légendat
Mon 686 ou mon 617 armes avec marteau ce décharge très très facilement et exactement comme dans le filmes du moment que tu touche le chien pour le désarmer et que par erreur tu le lâché brusquement il y’a une sûreté et le marteau ne percute pas d’ailleurs tu peux teste à sec et tu ne verra pas le percuteur sortir si tu loupe !
Didactique & pédago, enfin les mots ont un sens !
Excellent article surtout pour moi qui suis un novice en la matière.
Cela m’a permis de mieux appréhender les armes de poing afin de savoir vers quel type d’arme je me tournerai dans le futur.
Ca fait 100 fois que je lis cet article, et à la veille (façon de parler) de recevoir mes autorisations et de pouvoir tirer avec des armes semi automatiques, je me pose toujours la question sur quel système d’arme de poing acheter (pour les armes longues, j’avais fait mon choix depuis longtemps)
Je n’ai tiré qu’une fois au PA avec un 22lr et ce ne fut vraiment pas un plaisir.
Je pense commencer avec un révolver d’occasion pour m’habituer à l’arme de poing et devenir aussi à l’aise qu’avec une arme longue puis envisager l’achat d’un PA DA/SA type CZ P09 ou Striker type CZ P10
Bonjour Gévaudan,
T’habituer à tirer avec un revolver 22lr pour passer sur un pistolet semi automatique 9mm n’est pas une bonne idée.
Tu passerais d’une arme à barillet à une arme semi-automatique à culasse mobile et magasin détachable, la manipulation n’a absolument rien à voir.
Je te conseille plutôt d’opter pour un CZ 75 9mm avec la conversion Cadet 22 qui permet de changer la culasse et le chargeur pour tirer du 22lr. Une fois familiarisé avec le fonctionnement de l’arme tu pourras passer au 9mm en douceur et surtout, sur la même arme !
Les striker comme les Glock, P10 etc. ont un recul très sec contrairement au CZ 75 B, Shadow ou Omega qui sont plus lourds, donc ce ne sont pas forcément les modèles les plus adaptés si tu appréhendes le passage au 9mm.
Ma préférence personnelle va aux Glocks car je trouve que la safe action est le plus sûr (tu appuies, ça part, pas de questions à se poser) mais ça implique une grande discipline générale et en particulier du « trigger finger ».
Le mieux est d’essayer les différents systèmes avant de se décider, et n’hésite pas à demander conseil à ton armurier, c’est son boulot de te conseiller !
Merci, ça m’éclaire beaucoup
Pour le révolver, j’étais tombé amoureux d’un Ruger GP100, tout en me disant que raisonnablement, le 38sp et le 9mm faisaient double emploi et que de tirer des 357 n’était pas ma priorité (mais le coeur a ses raisons…)
c’est parti pour une recherche de PA, j’hésitais déjà entre un 75b ou sp1 shadow si je prenais un pistolet, mon armurier lui me conseillait un Glock, mais ça m’inquiète toujours ce système de ‘safe action’.
Je suis bien habitué aux armes longues et à leurs suretés maintenant (et je viens de commander un bullpup en 5.56), mais la configuration de mon club de tir côté 25m m’impose une grande prudence pour les autres et pour moi (les cibles sont fixes, il faut que tout le monde arrête de tirer pour vérifier ses cibles… il n’y a pas de câbles qui ramènent les cibles comme aux 50)
C’est normal que tu sois tombé amoureux du GP100, c’est un tombeur avec son look musclé juste ce qu’il faut ! C’est également un de mes revolvers préférés.
La safe action est à mon sens le système le plus sûr mais comme je le disais il fait être à l’aise avec donc si tu ne le sens pas dirige-toi vers un CZ 75 ou SP1 shadow qui t’offrent en plus la conversion 22lr.
Quoi qu’il en soit je conseille de ne surtout pas faire alléger le départ de la queue de détente, j’écrirai bientôt un article à ce sujet.
Oui le GP100 quel design! Plus réussi que le S&W 686 à ce niveau.
Si je peux je vais prendre le Ruger en occasion et un CZ en même temps, et je n’ai en aucun cas l’intention de toucher au départ pour les pistolets.
Je démonterai un PA quand j’aurai plus d’expérience et de préférence avec un ‘ancien’ du club, le même qui m’a incité à faire mes balles pour ma carabine 300 blackout.
Vraiment une sacrée corde à son arc de savoir faire ses cartouches à étui métallique, et ses cartouches de chasse!
Bon ben le RUGER commandé hier soir s’est transformé en S&W 686 faute de stock réel et il reste dans le même budget en occasion.
Je vais voir mon armurier demain pour voir les PA.
Ça reste un très bon choix et une très belle arme, tu l’as pris en combien de pouces ?
Le gros avantage des strikers comme les Glocks et CZ P0 c’est que quand on s’habitue à manipuler ces armes on acquiert très vite la « trigger finger discipline ». Mais il faut être capable de manipuler tous les types d’armes.
@Légendat, 4 pouces pour le S&W.
Passage chez l’armurier ce matin, réception de mon arme longue, keltec RDB qui a été pas mal remaniée par rapport aux premières moutures, essayée hier par le vendeur, pas d’incident de tir , tout c’est bien passé avec de la 55 grains, belle arme très particulière en polymère verte OD.
Pour le PA l’armurier me conseillait un striker pour débuter comme un glock 19, mais il avait en dépôt un HK SFP9 qui convient à la taille de mes mains sans utiliser les plaquettes d’épaisseur latérale frontale ou arrière. C’est beaucoup moins austère qu’un glock, il est moins cher et fileté, j’ai mis une option sérieuse dessus.
@JMKLEIN: Je suis dans un petit club de 200 personnes, il y a peu d’armes de poing différentes (beaucoup moins que des armes longues) et les gens ne sont pas toujours prêteurs. Le seul en 9mm du club est un P10SC, je me le ferai prêter la semaine prochaine.
Bonjour,
Quelqu’un a t’il pu s’essayer au STOEGER STR 9S COMBAT?
J’hésite entre ça et un CZ P10C.
Le Stoeger est moins cher, avec 3 chargeurs, possibilité OR et silencieux.
J’aime bien sa tête atypique.
J’ai déjà tiré avec CZ P10C , CZ SHADOW et GLOCK17.
Je n’ai tiré qu’une dizaine de cartouches avec mais le Stoeger m’a laissé une excellente impression. Le look et l’ergonomie sont ceux d’un bâtard très réussi entre un Glock et un FNH, il tombe super bien en main et tout est bien fini. L’interne est copié à 99% sur Glock, safe action incluse. Les armes Stoeger sont franchement étonnantes de qualité, ils font de gros efforts pour se faire une place. Ce n’est que mon avis mais je te dis go sans hésitation !
Niveau look, je l’aime beaucoup ce stoeger, je n’en n’ai jamais vu en vrai. Il faut dire que les armuriers aiment vendre les grandes marques, surement que la marge est plus intéressante…
Déjà sortis des grands classiques, Glock et Cz, les dizaines d’autres modèles existants sont peu mis en avance hormis sur des comparatifs Youtube qui la plupart du temps proposent des alternatives aux glocks (c’est comme cela que je m’étais penché sur les PA HK, bien qu’une connaissance ait aussi un P30, et que j’ai découvert un tas d’autres marques même pas importées chez nous)
Je retourne d’ailleurs chez l’armurier voir le hk sfp9/vp9, à 600 euros fileté avec 2 chargeurs état impeccable, bon achat ou attendre pour un glock?
La « légende » HK n’a pas pris avec moi, j’ai un vrai souci d’ergonomie avec leurs modèles et l’esthétique me déplaît vraiment, mais ça ce sont comme on dit les goûts et les couleurs…
Tu as raison, on ne peut pas imposer ses goûts, on est déjà d’accord sur le look du CZ75, et du GP100 .
Après je me dis quitte à avoir un pistolet plus qu’inspiré par un Glock, pourquoi ne pas prendre un Glock? Mais là je me singularise un peu, la prise en main me convient, et dans le double sens du mot » l’occasion » fait le larron.
Moi je dis que ce petit Stoeger STR 9S Combat a des arguments plus que convainquants ! Entre les chargeurs de 20 coups soit une capacité de 20+1 (ce qui est assez dingue) et la tonne d’options incluses d’origine (puits de chargeur évasé, organes de visée sympas, canon fileté, culasse optic ready, etc) c’est vraiment une super config pour un prix très très abordable ! Et ça change un peu !
Beau et pas cher ce Stoeger STR9 combat, effectivement un sujet de réflexion.
Salut a tous, merci pour vos avis. Je vais suivre vos conseils et mon ressenti. J’ai vu plusieurs avis positifs sur ce STOEGER STR 9S COMBAT et deux avis faisant part d’un problème d’éjection occasionnel (incident de tir) avec un type de munitions « spéciales » et en 165 gr TMJ suppressor.
Je vais donc en faire l’acquisition pour 479eur en neuf et vous rapporterez mes impression après le passage au stand de tir, espérant ne pas être déçu.
A priori, il présente pas mal de qualités ce pistolet, il faut bien faire un choix. Je suis autant dans l’interrogation que toi.