S’il est souvent la porte d’entrée des plus jeunes dans l’univers de la coutellerie, le couteau Suisse n’est pas un gadget ni un outil réservé aux enfants.
En dépit des extraordinaires prouesses du couteau suisse de MacGyver, il est vrai que les couteaux-outils Victorinox ne sont pas taillés pour le combat ou la survie dans la jungle, ni de taille à rivaliser avec des multi-tools de compétition comme le Leatherman Wave.
En revanche, le couteau Suisse est un objet formidable au quotidien qui présente plusieurs avantages très appréciables :
- C’est un objet chargé d’histoire à l’ergonomie éprouvée depuis plus d’un siècle,
- Son prix est très attractif (de 20 à 70€ pour la majorité de la gamme),
- Il embarque énormément de fonctions pour un poids très réduit,
- Sa qualité de conception est remarquable et il est increvable en usage normal,
- Son apparence n’est pas agressive lorsqu’on le sort en public et il n’est pas considéré comme une arme.
Ce dernier point est particulièrement appréciable lors des sorties en famille.
J’ai un certain nombre de couteaux pliants et je suis particulièrement attaché à mes RAT 1 et 2 personnalisés. Mais il est évident que leur look a de quoi inquiéter les personnes m’entourant si je dois les utiliser à la vue de tous.
Je n’apprécierais pas non plus qu’un inconnu sorte un couteau de ce type à proximité de mes proches.
Ci-dessous un comparatif de taille avec de haut en bas : Ontario RAT 1, Ontario RAT 2, CRKT Pilar, Victorinox Fieldmaster.
Laisser un couteau de plus grande taille au fond de mon sac et porter mon Victorinox Fieldmaster dans ma poche me semble un bon compromis.
En somme, le couteau Suisse Victorinox (ou SAK pour les intimes, Swiss Army Knife) est un couteau de bon père de famille conçu pour remplir des tâches quotidiennes : trancher des aliments, couper des liens, décapsuler des bouteilles, ouvrir des conserves, retirer une écharde, faire quelques petites réparations… ce qui est bien suffisant dans des conditions normales.
Le couteau suisse est capable d’effectuer quelques travaux lourds, mais il en résultera forcément un usage prématuré voire une casse des outils soumis à de trop fortes contraintes.
Cela dit, j’ai torturé plusieurs couteaux Victorinox depuis mon enfance et je n’ai jamais cassé plus que la pointe de la lame principale… ça reste du solide.
Le couteau Suisse ne boxe évidemment pas dans la même catégorie qu’un multitool comme le Leatherman Wave, qui est une bête de somme.
Mais il compense ses faiblesses par un poids et un encombrement réduits tout en offrant des outils utiles au quotidien.
Comme vous pouvez le voir sur les photos, le Victorinox Fieldmaster pèse 98g contre 242g pour le Leatherman Wave. Si les deux outils n’ont rien à voir en termes de solidité, le Victorinox est bien plus pratique et agréable dans la poche.
J’adapte donc mon EDC à mes activités quotidiennes et réserve le Wave aux travaux lourds.
Je suis « retombé » dans les couteaux Suisses il y a peu. Au hasard d’un rangement, j’ai retrouvé le Victorinox que mon père m’a offert quand j’étais petit garçon. Les plaquettes ont souffert de mes aventures sauvages de l’époque et l’outil était grippé, attaqué par la rouille.
Après avoir passé une après-midi à le décrasser et à aiguiser les diverses lames, il est de nouveau d’attaque pour quelques décennies et a trouvé sa place dans ma trousse de secours.
La qualité des matériaux utilisés par Victorinox pour concevoir ses couteaux suisses est excellente.
30 ans après, le couteau semble presque neuf. Il a trouvé sa place dans ma trousse de secours familiale, avec une lanière de paracorde orange que je laisse dépasser de la trousse pour l’extraire rapidement en cas de besoin.
Je dois avouer que si j’ai longtemps boudé les couteaux suisses, j’ai à présent un regard nouveau sur cet outil. Je suppose que nous avons tous un attachement particulier à ces couteaux, souvent offerts par un proche dans notre enfance.
Victorinox a élargi la gamme de couleurs proposées (bleu, jaune, blanc, camouflage, etc.) et propose un service de personnalisation qui permet de faire graver les plaquettes. Ci- dessous un exemple avec le couteau suisse Victorinox Huntsman que j’ai offert à un ami récemment.
L’inconvénient majeur des couteaux suisses est l’absence de mécanisme de blocage de la lame principale. Elle est fermement maintenue ouverte, mais l’éventualité de la voir se refermer sur ses doigts en faisant buter le dos de celle-ci sur un obstacle existe.
Si ce risque doit être évoqué, cela ne m’est jamais arrivé ni à quiconque dans mon entourage.
Notons que Victorinox propose des modèles de couteaux suisses disposant d’un blocage de lame dans sa gamme « grands couteaux de poche ».
Je possède un couteau suisse de ce type (modèle Picknicker de 1999) mais je ne m’en suis presque jamais servi. Si le liner lock est un vrai plus, le design et l’ergonomie des modèles de cette gamme, en plus de perdre le côté sympathique du couteau suisse traditionnel, me laissent de marbre.
La taille du couteau et son poids jouent également contre lui : 111mm et 105g contre 91mm et 98g pour le Fieldmaster. Or le Victorinox Fieldmaster propose 10 outils pour 15 fonctions et le Picknicker 7 outils pour 11 fonctions.
Ci dessous une galerie de photos permettant de voir le mécanisme de blocage de la lame, de comparer les tailles des deux modèles ainsi qu’un Ontario RAT 2 pour référence.
Si ce format vous plait, je vous recommande d’aller lorgner du côté du Victorinox Trailmaster et du Victorinox Outrider, qui offrent des fonctions complètes et suffisantes pour un EDC.
Il existe beaucoup de modèles de couteau suisse Victorinox et chacun trouvera chaussure à son pied. Pour ma part, j’ai choisi le Fieldmaster car je préfère son format et il embarque les outils dont j’ai le plus souvent besoin :
- grande lame
- petite lame
- ouvre-boîtes
- tournevis 3 mm
- décapsuleur
- tournevis 6 mm
- dénudeur de fils électriques
- poinçon alésoir
- tournevis Phillips 1/2
- ciseaux
- scie à bois
- crochet multi-usages
- cure-dents
- pincettes
- anneau
N’hésitez pas à explorer la gamme complète avant de faire votre choix.
Ce qui m’a décidé sur ce modèle est la présence de la scie à bois, du tournevis cruciforme qui remplace avantageusement le tire-bouchons dont je ne me sers jamais et surtout, les ciseaux.
Les ciseaux Victorinox sont réputés pour être les plus efficaces et les plus résistants qu’on puisse trouver sur un couteau-outil, toutes marques confondues.
Ceux de mon vieux SAK en ont vu de toutes les couleurs mais n’ont pris aucun jeu et ils tranchent encore comme au premier jour.
Les couteaux suisses Victorinox peuvent être achetés sur le site officiel de la marque ou sur leur page de vente Amazon. Je vous conseille de vérifier le prix avec les frais de ports avant de conclure votre achat, pour l’achat de mon Fieldmaster la boutique Victorinox d’Amazon se montrait plus avantageuse.
Et si vous avez des enfants en âge d’avoir un petit couteau de poche, n’hésitez pas à leur offrir un couteau suisse : c’est un cadeau à vie.
Légendat
Ton article m’a rendu nostalgique, à tel point que je viens de me commander un fieldmaster ! Merci pour tes articles toujours intéressants et bien pensés et documentés !
Merci Stevens !
Personnellement je porte très souvent le Victorinox Hercules. Il est accroché à mes clés avec un petit mousqueton pour que je l’ai toujours en sortant de chez moi. Ce modèle dispose d’une grande lame auto-bloquante.
Il y a maintenant 120 attaques au couteau par jour sur notre sol…
[Edit de Légendat : commentaire modéré, tu comprendras pourquoi. On est bien d’accord sur le fond.]
Le suisse, en plein match si je puis dire 🙂
Mon père m’a offert un Victo a 10 ans et un Wenger avec blocage de lame à 14. Moi aussi longtemps boudé et finalement le Victo est dans ma poche de VTT et le Wenger m’accompagne dans les sorties familiales (moins stressant qu’un Cold Steel ou un Spyderco), pour moi on est dans le look « bon papa » et ma foi ça fait le taf.. . pragmatiques nous sommes 🙂
J’ai un couteau suisse depuis 8 ans maintenant (modele de base) et il est toujours aussi robuste. Pour un edc je pense que c’est simplement le meilleur. En tout cas je suis content que Légendat en ait parlé. Vive la Suisse
Review super intéressante et objective d’un outil mythique. Merci d’avoir augmenté l’article avec la partie sur les couteaux à lame blocable, c’est vraiment complet.
Ça fait plaisir de lire enfin une review constructive sur les couteaux suisses !
On entend trop de « gros bras » rabâcher que ce sont des jouets alors que perso j’en ai plusieurs depuis 15 ans dont je me sépare jamais et qui tiennent largement le choc et pourtant je les ménage pas… c’est sûr qu’on va pas participer à des combats au sabre ni construire une maison avec mais au jour le jour on fait pas mieux et puis qui fait ça de toute façon ? D’ailleurs Leatherman Gerber et consors s’échinent toujours à proposer un équivalent sans vraiment y arriver !
Longue vie au SAK et merci pour ton site toujours aussi intéressant !
Merci pour tes compliments ! Oui le SAK Victorinox est un objet à part. Il y a beaucoup de très bons outils chez Leatherman et Gerber mais leur ergonomie et leur design en général sont très utilitaires… Il faut être équipé des deux je pense.
Super post qui a réveillé des souvenirs d’enfance et qui m’a donné envie de retrouver mon couteau suisse de l’époque, certainement perdu malheureusement :'(
J’ai été voir la gamme et je trouve l’ allure des Pioneer plutôt engageante, as-tu un retex sur ce modèle ?
Bonsoir Tito,
J’ai commandé un Pioneer X qui devrait m’être livré dans les jours qui viennent. Je vous ferais une review de l’engin quand je l’aurais utilisé un peu !
Les Pioneer sont d’excellents couteaux. Le modèle d’origine est le Victorinox Soldier des années 1980 qui était déjà équipé de ces plaquettes alu. C’est à n’en pas douter du très bon matériel.
Je pensais être ringard avec mon Victorinox et ma montre de la même marque ( 25 ans à mon poignet ! )
Toujours aussi pratique et solide, J’en ai deux pour l’avoir toujours dans une résidence.
Je ne saurais me passer de sa pince à échardes et des petits ciseaux !
La qualité parle d’elle-même et un bon outil ne se démode jamais !
Super article comme toujours et nostalgie… le victorinox c’est la bête a tout faire pour le quotidien. J’en ai eu comme scout (me suis ouvert le pouce quand la lame s’est repliée… 3 points de suture).
J’en avais un sur moi en permanence dans l’armée france Djibouti Guyane… car leger et complet.
Je l’ai toujours pour les sorties familiales.
Par contre le tire bouchon est indispensable pour moi ….désolé !!
Aïe le pouce ! Fermer la lame avec les deux mains est plus sûr que de la rabattre avec l’index, c’est redoutable si on oublie un doigt en travers.
Concernant le tire-bouchons ça se défend Ahah !
Bonjour Légendat,
Ah 🙂 le bon vieux Victorinox. J’en ai deux : un dans le tiroir de la cuisine et l’autre dans mon sac à dos du travail. C’est bien pratique dans plein de cas quand tu n’as pas ta boite à outils à portée. Boh, j’utilise plus le décapsuleur et le tire-bouchon que le reste HAHAHA.
Solidité, oui, tu as raison. C’est très résistant.
C’est amusant, je faisais mon sac pour partir en excursion demain, j’ai vérifié que je l’avais bien et je tombe sur ton article 😀