EDC détaillé de Légendat : présentation de mon emport quotidien

Le terme EDC (contraction de every day carry ou emport quotidien) désigne les objets indispensables à avoir sur soi au quotidien.

Notre préoccupation principale étant de faire face aux imprévus, notre emport quotidien doit s’adapter aux différentes situations et risques auxquels nous pouvons faire face.

Comme je l’explique dans mon article sur le sujet, l’ EDC peut être décomposé en 3 couches d’emport : l’emport déporté (sac à dos, besace, etc.), l’emport supporté (sur soi) et l’emport caché, qui est une partie de l’emport supporté que l’on souhaite dissimuler.

Cela fait des années que vous me demandez de vous présenter mon EDC, je vais donc enfin « vider mes poches » pour vous et vous expliquer pourquoi je m’équipe de tel ou tel item.

Il est important de comprendre qu’il n’existe pas d’EDC standard car chacun a un contexte et des besoins différents.

Mon EDC est cohérent avec mon contexte (Paris et région parisienne, travail sur un site sensible) mais sera totalement hors sujet pour vous si vous habitez dans une petite commune tranquille.

À vous de déterminer ce qui vous est utile au quotidien et d’adapter votre emport en conséquence.

Notez également que je vais vous présenter ici mon emport « maximal ».

Je le divise en quatre niveaux, dont un essentiel (niveau I) et trois « largables » (niveaux II, III et IV) car il est évident que je n’emporte pas tout en permanence pour éviter de me surcharger.

Il me faut aussi parfois me délester de la partie évasive et défensive de mon EDC (niveau III et IV) pour ne pas affoler les portiques de sécurité.

Nous allons éviter les banalités que tout le monde a sur soi (smartphone, montre, lunettes, paquets de mouchoirs, etc.) et entrer directement dans le vif du sujet.

Je suis sûr que certains de mes équipements vont vous surprendre !

Vue éclatée de mon emport quotidien

O) Bloque portes

P) Pied de biche compact

Q) Kizer Comet

R) Esee Izula II

S) Gel lacrymo Sabre Red

T) Matraque télescopique NEX 12

Contenu détaillé de mon EDC

Je vais vous présenter tous ces items, mais voyons d’abord comment je les transporte.

Contenants de mon emport déporté

Sac à dos

Le sac à dos est l’élément central de mon EDC. Comme je vous l’expliquais il y a un moment dans ma vidéo sur les pochettes d’EDC, je préfère utiliser des sacs classiques que des modèles tactiques pour des raisons de discrétion.

Après avoir utilisé des modèles Eastpak Floid un peu limités en emport (16L) pendant plus de 10 ans, je viens de passer sur un modèle Fjallraven Skule de 28L très compact et bien conçu.

Contrairement aux autres modèles que j’ai pu essayer, il est doté d’un dos matelassé et de bretelles bien épaisses et confortables qui équilibrent très bien la charge sur les épaules. Ses compartiments spacieux et bien pensés accueillent toutes mes affaires sans aucun problème.

Pochette compacte

Les éléments spécialisés ou qui ont le moins de chances de me servir trouvent leur place dans une pochette que je place dans le fond de mon sac à dos.

Mes pochettes préférées sont la Condor TT pouch que je vous présente dans cette vidéo et la 5.11 UCR Ifak pouch que vous pouvez voir sur les photos ci-dessous.

EDC vestimentaire

Le sujet n’est jamais abordé mais les vêtements qui enveloppent et protègent notre corps sont notre premier abri et un élément critique de l’EDC.

En particulier, porter une tenue et en particulier une veste et des chaussures adaptées à vos activités et à la saison est essentiel pour éviter de souffrir en cas d’exposition prolongée aux éléments.

EDC de niveau I : emport permanent

Vigilance : les yeux ouverts

L’observation et l’anticipation sont les facteurs principaux de notre survie, en particulier dans les grandes villes.

Tout le matériel du monde se révèlera inutile si vous n’ouvrez pas vos yeux à temps pour repérer et éviter les dangers qui vous entourent.

Documents d’identité et moyens de paiement

Nous devons tous pouvoir justifier de notre identité en cas de besoin -a fortiori avec ce qu’on trimbale de joyeusetés contondantes et tranchantes-  et avoir de quoi effectuer des achats divers, par carte ou avec du liquide.

Mon porte-cartes ne quitte jamais la poche avant de mon jean pour éviter tout risque de le voir disparaître avec mon sac en cas d’oubli ou de vol.

Lanières de paracorde 550

Loin d’avoir une simple fonction décorative, les lanières de paracorde sont un élément essentiel de mon organisation quotidienne. Attachées à mes jeux de clés et outils par code couleur, elles me permettent de savoir d’un coup d’œil si j’emporte les bons trousseaux.

Orange vif pour les trousseaux vitaux (domicile, véhicule), bleu pour le trousseau du travail, noir pour les clés des dépendances, rouge pour celles des cadenas, et ainsi de suite.

Ces repères colorés me sont extrêmement utiles pour effectuer des checks visuels dans les moments de rush.

Outre leur fonction organisationnelle, les lanières de paracorde me permettent aussi d’attraper facilement mes clés et mes outils (couteaux et lampes torches principalement) en les laissant dépasser de mes poches.

Et bien sûr je dispose ainsi de longueurs de cordage en cas de besoin, ce qui m’arrive assez fréquemment.

Si vous n’êtes pas familier avec la paracorde type III 550, c’est un cordage de 4,5mm conçu pour équiper les parachutes (d’où son nom). Il est composée d’une gaine tressée en nylon et d’une âme de 7 à 9 brins internes en fonction des fabricants. Ces brins peuvent être utilisés comme autant de ficelles en cas de besoin (réparations, couture, fil de pêche, etc.).

La paracorde 550 est imputrescible et supporte une tension de 250kg. Elle est idéale pour arrimer des objets aux sacs à dos ou aux véhicules. Elle fait également d’excellents lacets en cas de besoin. Certaines marques de chaussures comme Doc Martens l’utilisent d’ailleurs pour le laçage d’une bonne partie de leurs modèles.

Si vous souhaitez ajouter des lanières de paracorde à vos clés ou à vos couteaux consultez mon tutoriel photo pour apprendre à les tresser vous-même, c’est très facile.

Couteau suisse Victorinox

Je possède une collection indécente de couteaux suisses mais mon modèle favori est sans hésitation le Victorinox Alox Pioneer X.

Renforcé par des plaquettes en aluminium, il est très robuste et offre tout ce dont j’ai le plus souvent besoin : lame, ciseaux, poinçon, tournevis plat, ouvre-boites, décapsuleur. J’ai toujours un Pioneer X dans la poche et je m’en sers tout le temps.

Ceux-ci sont des éditions limitées (dont une faite maison) mais vous pouvez vous procurer le Pioneer X classique ici.

Point intéressant, aux yeux de la loi le port d’un couteau Laguiole ou d’un couteau suisse de dimension classique ne doit pas être interprété comme un port d’arme blanche.

Le législateur considère qu’il s’agit a priori d’un outil faisant partie de la tradition française (cliquez ici pour lire l’article sur la législation en matière de port de couteau).

Lisez ou relisez mon article sur les couteaux suisses si vous voulez en savoir plus !

Batterie de secours et câble multi-USB

Ma batterie de secours et son câble multiports sont toujours dans mon sac à dos et permettent à mon téléphone de ne jamais tomber en panne sèche de batterie.

Dans les urgences qui nécessitent que je passe beaucoup de temps en ligne ou que j’utilise abondamment le GPS, c’est une vraie tranquillité d’esprit de pouvoir utiliser mon téléphone sans avoir à me soucier d’épuiser sa batterie.

Le modèle Ravpower que j’utilise n’existe plus (la marque a disparue) mais vous pouvez trouver d’excellents équivalents dont ce modèle Anker. Le câble quant à lui se trouve ici.

Gourde

Essentielle, ma gourde Camelbak Chute Mag d’1L siglée Fulmen Adveho est toujours dans la poche latérale de mon sac et me sert chaque jour à m’hydrater correctement.

Lampe torche

La lampe torche est un élément important de mon EDC. J’en possède une dizaine de tailles variées mais la Olight I5T (ici dans sa version en cuivre) et la frontale Petzl Tikka avec sa batterie Core (lire mon test ici) sont le plus souvent en rotation dans mon EDC en raison de leur efficacité et de leur encombrement réduit.

J’ai également une Olight I3E en back-up sur mon porte-clés.

Briquet

S’il y a mille et une manières de faire du feu, le briquet reste la solution la plus simple et surtout la plus compacte à notre disposition.

J’ai toujours un BIC maxi dans la poche gousset de mon jean car c’est un modèle fiable qui ne dégaze pas.

C’est également une source d’éclairage d’urgence en cas de besoin, par exemple en cas d’épuisement des batteries de ma lampe torche au pire moment.

Et c’est quelqu’un à qui c’est arrivé dans un parking au 3^ème sous-sol d’une zone industrielle désaffectée qui vous le dit. N’ayant rien d’autre sur moi à l’époque j’ai dû chercher mon chemin à tâtons pendant 40mn pour retrouver l’escalier menant à la sortie.

ResqMe

Le ResqMe est un brise-vitres et coupe-ceintures très utile à ajouter à vos clés de voitures pour vous extirper de votre véhicule rapidement en cas d’accident grave. On ne sait jamais ce que la route nous réserve et un ResqMe ne coûte rien (3 pour une vingtaine d’euros) et ne prend pas de place, alors si vous n’en avez pas déjà un équipez-vous et offrez-en à vos proches sans hésiter.

Et bien évidemment, le coupe-sangles peut couper autre chose que des sangles et le brise-vitres fonctionne sur toutes les vitres.

Petit truc à savoir, comme tous les brise-vitres le ResqMe est à utiliser de préférence avec des gants ou en se protégeant la main avec le bout de la manche. Le verre brisé, ça coupe…

Sharpie

Les Sharpies sont des stylos-feutres indélébiles capables d’écrire sur toutes les surfaces. Contrairement à beaucoup d’autres modèles, leur pointe ne sèche pas.

Ils sont très répandus dans le monde du secourisme pour marquer les victimes à même la peau dans les situations d’urgence : heure de pause d’un garrot, de décès, etc. (mais ça fonctionne aussi pour faire un dessin ou une liste de courses !).

Certains disent qu’ils s’en servent comme outil d’impact pour le combat au corps à corps, personnellement j’attraperais quelque chose de plus efficace pour me défendre mais nous verrons ça plus loin…

EDC de niveau II : emport de premiers soins et réparations (largable)

Trousse de secours

Ma trousse de secours est toujours dans mon sac. Construite sur la base de ce modèle de la marque Pharmavoyage, elle est avant tout destinée à traiter les blessures légères du quotidien : pansements divers, Chlorhexidine, sutures, paracétamol, pinces diverses et (surprise) un couteau suisse….

Si vous désespérez de trouver une trousse de secours qui contienne tout ce que vous voudriez, rassurez-vous c’est normal : il faut obligatoirement passer par la pharmacie et ajouter des consommables pour qu’un modèle grand public devienne correct.

Duct tape

Le Duct tape (aussi appelé Duck tape, Gorilla tape, Power tape, etc. en fonction des fabricants) permet d’effectuer de solides réparations et des bandages de fortune.

J’en ai toujours sur moi, sous forme de rouleau classique ou enroulé autour d’un objet (briquet, tige, stylo…).

Outil multiple Leatherman

Quand mon couteau suisse ne suffit pas ou que j’ai besoin d’une paire de pinces, mon Leatherman prend le relais.

Le modèle que j’ai actuellement en EDC est un Leatherman OHT qui présente la particularité d’être manipulable à une main : sa pince à ressort coulisse hors de l’outil d’un simple geste et toutes les lames peuvent être ouvertes avec le pouce.

C’est un outil très bien pensé qui se révèle super pratique sur le terrain, en rotation avec mon fidèle Leatherman Wave.

Si vous avez du mal à choisir votre Leatherman, consultez mon comparatif des outils Leatherman.

EDC de niveau III : emport évasif/intrusif (largable)

Clé technique

La clé technique est un outil en forme d’étoile pourvu de différentes têtes qui permettent d’ouvrir les portes et gaines techniques pourvues d’une serrure à fouillot triangulaire ou rectangulaire, les cages d’ascenseurs, les portes dépourvues de poignées, les armoires de commande, et tout un tas d’autres endroits normalement inaccessibles.

C’est l’outil parfait pour les curieux et pour ceux qui cherchent à élargir leurs options de fuite sans avoir à enfoncer des portes à coups de pieds (même si cette option reste parfaitement valable en cas d’extrême urgence, mais très laborieuse avec les portes qui s’ouvrent en les tirant vers soi).

J’utilise le Knipex TwinKey qui fait parfaitement son travail depuis 2015 .

Bloque portes

J’ai longtemps cherché un outil efficace qui me permette de verrouiller fermement une porte dépourvue de serrure, ou de condamner la porte d’un local dont je ne suis pas le seul à avoir la clé.

Idéal pour se mettre en sécurité dans le cadre d’une intrusion, cette petite plaque bloque portes se glisse entre la porte et son dormant. Elle se bloque dans la gâche tout en permettant au pêne de s’y insérer.

Une fois la porte fermée, il suffit de positionner le bloc de sécurité sur sa plaque pour qu’il devienne impossible d’ouvrir la porte de l’extérieur.

Si ce dispositif n’est pas parfait et n’arrêtera pas un assaillant déterminé, il permet de gagner de précieuses secondes qui permettront de chercher une issue, de barricader la porte ou de se préparer à riposter.

Attention, il existe différents modèles de bloque portes et il faudra impérativement tester leur bon fonctionnement car aucune gâche n’est standard. Celui que je possède n’est compatible qu’avec les portes de mon lieu de travail (ce qui tombe bien, puisqu’il y est exclusivement destiné).

Voici des photos qui explicitent le fonctionnement et qui vous permettront de voir si vos portes sont compatibles :

Pied de biche/arrache-clous compact

Toujours dans l’idée de pouvoir ouvrir plus ou moins délicatement un accès condamné, mon pied de biche compact est toujours prêt à servir.

Loin des jouets en alliage tout juste capables de décapsuler une bière, ce modèle à griffes larges en acier forgé à chaud de 25cm est un outil fonctionnel extrêmement robuste qui ne demande qu’à servir.

EDC de niveau IV : emport défensif (largable)

Couteau(x)

Le couteau est sans doute l’outil le plus utile et le plus ancien créé par l’homme. D’un point de vue pratique comme défensif, c’est un incontournable.

A chacun son style, et à chaque style son motif de sortie… Du couteau de gentleman (ici, un Kizer Comet) à la lame fixe brute de décoffrage (ESEE Izula II), chaque couteau a son utilité.

Je varie mon emport, dissimulé sur moi ou transporté dans mon sac à dos, en fonction des situations et des lieux que je fréquente.

Bombe de gel lacrymogène

Ceux qui vous diront qu’un gel lacrymogène est inefficace ne s’en sont jamais pris un jet en pleine figure.

Le modèle Sabre Red en gel que j’utilise depuis des années pulvérise une mixture directement sortie des entrailles du diable et immobilisera n’importe qui suffisamment longtemps pour que vous ayez le temps de prendre le large. Vous le trouverez dans toutes les bonnes armureries.

Face à un agresseur bien chargé, la bombe lacrymogène en gel est l’outil idéal pour se donner le temps de prendre la fuite ou d’attraper de quoi se défendre efficacement et finir le travail si la fuite est impossible.

Matraque télescopique

Les matraques télescopiques sont des armes redoutables qui provoquent des dégâts ravageurs. Elles permettent entre autres de bénéficier d’une allonge salvatrice face à un groupe d’agresseurs ou à un couteau.

Lassé du poids excessif de ma matraque ASP Sentry 16 pouces qui menaçait de traverser mes poches et ne pouvait se rétracter qu’en étant violemment frappée au sol, j’ai récemment changé de modèle au profit de cette NEX Walker 12 pouces.

Compacte, légère et surtout dotée d’un bouton de déverrouillage qui permet de la rétracter sans avoir à la frapper au sol, c’est un modèle qui tient sans problème dans une poche et qui est particulièrement adapté pour l’emport quotidien.

Attention, n’oubliez pas que la loi française interdit formellement le port d’armes et qu’en dehors des cas particuliers que nous avons vu plus haut (Opinel, Laguiole, SAKs) les couteaux sont par définition des armes blanches de 6ème catégorie (sans distinction de la longueur de la lame ou de la présence ou non d’un mécanisme de blocage de la lame).

Les bombes lacrymogènes et matraques télescopiques sont également classées dans la 6ème catégorie du classement général des armes et munitions. Selon les textes, le port et le transport de ce type de produit est interdit à moins de posséder un motif légitime ou professionnel.

Ma conclusion sur l’emport quotidien

Les éléments précieux et vitaux de l’EDC de niveau I (porte-cartes et argent, clés, couteau suisse… à vous d’écrire cette liste en fonction de votre situation) doivent impérativement être portés sur soi et dans une poche difficile d’accès pour un tiers (jamais dans une poche arrière !).

Un sac peut être perdu ou volé et des circonstances exceptionnelles peuvent vous amener à l’abandonner. Il faut donc garder en tête que tout ce qui compte réellement et ne peut pas être remplacé devra être arraché de vos doigts morts et refroidis pour vous en séparer.

L’EDC est devenu un véritable phénomène de mode depuis quelques années et on voit de plus en plus de gadgets couteux et inutiles apparaitre (micro-pieds de biches et stylos en titane, etc.) . Je vous invite à éviter des dépenses inutiles et surtout à vous assurer qu’un outil soit fonctionnel et fiable avant de vous charger avec.

Comme je l’expliquais au début de cette présentation, un EDC est personnel car chacun s’équipe en fonction de ses besoins, alors venez présenter le votre dans les commentaires !

Fulmen Adveho !

Légendat