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La violence est omniprésente et nous avons tous déjà vu une personne se faire attaquer gratuitement dans la rue. Qu’il s’agisse d’un vol à l’arrachée ou d’un cassage de gueule dans les règles, lorsqu’on repense à ces scènes on se rend compte qu’elles auraient pu être évitées.
La violence peut être une expérience traumatisante qui bouleverse une vie. Qu’elle soit physique ou psychologique, elle peut être juste un autre jour au travail sous la pression de collègues toxiques, une autre traversée de hall d’immeuble sous les insultes des « jeunes » qui tiennent les murs ou une altercation violente et insensée avec un inconnu. Les conséquences se résument à la façon dont vous pouvez faire face à la violence, à la fréquence à laquelle vous y êtes exposé et à sa gravité.
Que vous soyez une victime sans défense ou un combattant aguerri, la violence change une personne pour toujours, à un moment où à un autre. C’est un fait établi. La profondeur du changement et sa nature (développement d’une peur ou d’un penchant pour la violence) dépend de la personne et des ressources mentales dont elle dispose.
Le fait que la violence ait un impact si fort sur notre psychisme signifie que nous devons nous arrêter et y réfléchir avant de nous trouver devant le fait accompli. Par exemple, je sais que je suis quelqu’un d’assez patient capable de résister longtemps à des provocations mais qu’une fois que j’ai atteint mon point de non-retour, je deviens hors de contrôle pour les autres et pour moi-même. Sachant que je n’ai plus de limites une fois que j’ai atteint la mienne, j’ajuste mes réactions pour éviter au maximum de me trouver confronté à ce problème.
Comme la boîte de Pandore, une fois que la trappe de la violence est ouverte il n’y a aucun moyen d’y remettre la peste des malheurs qu’elle a libérés dans nos vies. Malheureusement, beaucoup de gens ne réalisent pas à quel point ce que nous pensons – et par extension, ce que nous faisons- nous met en danger de violence et combien il est important de la maîtriser et de la fuir.
Mise en danger, perception et réalité
Dans mon article sur la survie au quotidien, j’évoquais un cas très classique d’altercation en milieu urbain : vous marchez avec votre femme dans la rue, et des racailles s’amusent à vous chauffer en disant qu’elle est « bonne » ou l’insultent. Dans ce cas de figure, outre le fait que ces « gentilles-victimes-de-notre-société-coupable-de-tous-les-maux » sont de vrais connards juste bons à servir de paillassons, c’est votre égo qui vous fait monter en pression : vous avez le sentiment que si vous ne réagissez pas, vous perdrez votre statut de mâle dominant aux yeux de votre femme. Cette idée est une pure bêtise qui peut vous coûter cher s’ils sont nombreux, défoncés et/ou décidés à vous casser la gueule. La meilleure réaction dans un cas comme celui-ci est de ne pas leur prêter attention et de les laisser pourrir à leur place, c’est-à-dire avec le reste des excréments qui jonchent les trottoirs de la ville.
La règle d’or pour ne pas se retrouver face à la violence, c’est de ne pas se mettre en danger. Très logiquement, si vous ne vous mettez pas dans des situations ou vous pouvez vous faire agresser, vous réduisez drastiquement le risque que cela arrive. Si votre passe-temps favori est d’arpenter les quais de Seine ou les tunnels de la Porte de Clignancourt la nuit, ce qui vous est arrivé ou ce qui va vous arriver est entièrement de votre responsabilité. Le risque est déjà présent dans des lieux « normaux » à des heures « normales », alors n’allez pas chercher les ennuis là où ils se trouvent.
Quand vous devez vous rendre dans un endroit que vous ne connaissez pas en pleine nuit (et pour certains coins, même en plein jour) renseignez-vous au préalable sur la zone. La bible dit que l’ignorance est une bénédiction, mais pas dans les cas où elle vous amène à vous faire poignarder ou violer dans une ruelle à 4h du matin.
Affirmation de soi et agressivité
L’affirmation de soi empêchera une attaque. L’agressivité en provoquera une. Par exemple, lors d’un trajet en RER un large groupe de racailles a commencé à chercher les ennuis avec les passager de ma rame. Lorsqu’ils sont arrivés à mon niveau (j’étais assis côté couloir) l’un d’eux a commencé à se coller à moi pour me tester et provoquer une réaction. Ma casquette l’empêchait de voir mon visage puisqu’il était debout et moi assis. Je me suis contenté de me raidir (sans le pousser) de façon à lui faire sentir le bras qui allait lui arriver dans la face s’il continuait et cela a suffit à lui donner envie d’aller tenter sa chance ailleurs. Sans dire un mot ni croiser son regard, je lui ai affirmé que j’avais le contrôle de mon espace et que j’étais prêt à le défendre s’il le fallait. Si je m’étais levé en lui disant d’aller se faire poutrer par ses potes, la situation aurait dégénéré et à 20 contre 1, j’étais cuit.
Pour illustrer ce propos de façon plus large, s’affirmer c’est faire sortir quelqu’un de votre jardin avant qu’il ne s’introduise dans votre maison. Ce n’est pas seulement le garder hors de chez vous, c’est surtout le faire sortir cordialement mais fermement de votre propriété et le ramener sur la voie publique afin qu’il poursuive sa route et ne se mette pas à poser de problème sérieux.
Être agressif est l’équivalent mental et émotionnel de chasser manu militari cette personne qui arpente votre jardin. Même si vous pensez que cela est nécessaire pour protéger votre propriété, vous ne vous défendez plus. Vous avez franchi la ligne d’affirmatif à agressif. Le gros problème avec ce genre de comportement, c’est que la personne que vous poursuivez ne va pas forcément courir très loin. On en revient à la perception, mais de son côté cette fois-ci : s’il a le sentiment que vous empiétez sur son bon droit, légitime ou non, il pourrait décider de vous casser la mâchoire voire plus si affinités.
La plupart des gens sont choqués et étonnés quand une situation devient violente. Mais la simple vérité c’est que beaucoup de gens qui pensaient se protéger franchissaient en réalité la ligne séparant l’affirmation de soi de l’agressivité. Ils pensaient montrer à l’autre personne que son comportement les faisaient se sentir agressé, mais ce qu’ils ont réellement fait, c’est provoquer une contre-attaque. Et quand on a en face de soi un déséquilibré, une personne impulsive ou un groupe de sauvages, la situation peut escalader très vite. Petit exemple ici.
Pour vivre vieux, il faut avoir la chance de ne pas croiser la route d’un taré. Nombreux sont ceux qui, comme Arthur Noyer, ne sont plus là pour témoigner de la véracité de cette phrase. Évitez de vous mettre en position de faiblesse et lorsque vous sentez le danger, éloignez-vous en. Personne ne vous décernera de médaille si vous cassez la gueule de votre agresseur et vous n’aurez pas non plus de funérailles de héros si vous finissez sur le carreau.
Réponse au stress et poussées de violence
L’adrénaline n’est pas seulement une drogue, c’est un cocktail de produits chimiques. En termes compréhensibles, lorsque vous êtes sous adrénaline, vous êtes à la fois saoul physiquement, défoncé mentalement et hypertendu nerveusement. De quoi vous attirer un paquet d’emmerdes. L’adrénaline affecte profondément votre processus de pensée en activant des réflexes de survie et de rage que peu savent maitriser et canaliser. La manière dont notre esprit et notre corps fonctionnent sous la réponse du stress surrénalien est un facteur majeur dans le risque de réagir de manière excessive dans une situation de violence.
Quand on se trouve pris dans une situation de violence, on est souvent face à des personnes qui ont passées leurs vies entières dans des contextes violents ou ultra-violents. Ces gens ont des connexions (ou des absences de connexions) mentales qui mènent à une mauvaise prise de décision. Des décisions qui finissent par aggraver les problèmes jusqu’à ce que les choses dégénèrent en crise. Les personnes issues de milieux dysfonctionnels manquent souvent des connexions neurales que les «gens normaux» ont. Ils n’ont jamais eu l’occasion de les développer ou, dans des contextes abusifs, des liens différents ont été établis. Si vous faites monter ces gens en pression, vous aurez autant de chance de les dissuader que si vous vous adressiez à un lampadaire.
Souvent après une altercation ou une bagarre on entend « Je n’étais pas agressif(ve), c’est lui/elle qui l’était ! ». Un vieux dicton dit qu’il faut être deux pour se battre et aussi bête que ça paraisse, c’est vrai. Lorsque vous avez une situation impliquant deux personnes, vous êtes face à une dynamique complexe. Plus précisément ce que vous avez, ce sont les émotions, les sentiments et les perceptions de deux personnes. C’est l’action, l’interaction et la réaction de ces personnes qui peuvent mener à la violence. Et plus ces personnes sont différentes et impulsives, plus le tonnage de la bombe à désamorcer est important.
Émotions et self-control face à la violence
Lorsque vous vous engagez dans un mode émotionnel, même si vous croyez que vous réagissez à ce qui se passe, vous réagissez en fait à ce que vous pensez qu’il est en train de se passer. Et ça, c’est une énorme différence. Il faut apprendre à désactiver le pilote automatique pour repasser en pilotage manuel dans ces situations qui requièrent une finesse d’analyse dont l’adrénaline et la colère vous privent.
Pour cette raison, développer la capacité de s’analyser rapidement en situation de stress/violence est un pas de géant vers la résolution pacifique d’un conflit. Il suffit parfois de reculer d’un pas ou de baisser d’un ton pour faire retomber la pression. Cette capacité à désamorcer un conflit est particulièrement importante lorsqu’on porte une arme de service ou une arme d’auto-défense : ces outils doivent servir en dernier recours pour deux raisons : la première, c’est le respect de la loi et la seconde, c’est que vous ne savez pas ce que la personne en face de vous peut sortir en réponse. Matraque contre couteau, c’est perdu pour vous et pour de bon.
En parlant de self-control, si vous êtes porteur d’une arme d’auto-défense rappelez-vous que sa vocation est de vous protéger en cas d’agression physique vous mettant en danger, pas d’impressionner un éventuel agresseur ou de mettre au tapis un abruti qui vous a énervé. Vous êtes un protecteur, ne devenez pas l’agresseur !
Le déminage verbal au quotidien
La clé de tout est la communication. Une communication efficace est un sujet bien au-delà de la portée de ces lignes. Mais c’est un élément essentiel dans la capacité à s’affirmer efficacement sans être agressif.
Je suis sûr que vous avez déjà eu une réaction émotionnelle à ce que quelqu’un a dit ou fait. Quelque chose a été dit ou fait que vous avez pris pour une insulte ou une critique et vous avez réagi à chaud… pour découvrir quelques instants plus tard que vous aviez mal compris ou entendu ce que la personne voulait dire ou faire. Bienvenue dans la différence entre perception et réalité. Ou pour être plus précis, dans votre réalité personnelle, mélange boueux de croyances, d’égo, d’insécurités et de projections comportementales. Ce n’est pas une insulte, juste un fait : c’est le bordel dans votre tête, ne faites pas semblant de ne pas le savoir.
Quand quelque chose que quelqu’un a dit vous fait mal, un collègue ou un ami par exemple, apprenez à demander « Excuse-moi, mais quand tu m’as dit ça, qu’est-ce que tu voulais dire exactement ? » (sans lui coller votre flingue sur la tempe évidemment, sinon c’est de la triche).
Au lieu de supposer d’entrée de jeu que la personne a intentionnellement voulu vous infliger une détresse émotionnelle, vérifiez ce qui se passe. C’est incroyable à quelle fréquence vous trouverez qu’un commentaire que vous avez trouvé blessant n’était pas conçu comme tel. En demandant ce que la personne voulait dire au lieu de l’accuser de ce que vous pensiez qu’elle signifiait, vous donnez non seulement une chance à la personne d’expliquer son comportement et de ramener la situation sur les bons rails, mais vous vous retenez aussi de lui exploser au/le visage.
Cela vaut le temps et l’effort de comprendre l’intention et de découvrir ce qui se passe réellement au lieu de réagir émotionnellement et impulsivement. La raison pour laquelle cette dernière stratégie ne fonctionne pas bien est que pour l’autre personne, c’est vous qui serez soudainement devenu méchant, blessant et/ou violent et qui porterez la faute à ses yeux et ceux des autres : « Il n’a rien dit de blessant, c’est toi qui a pété les plombs et qui l’a agressé ! ». Mieux vaut exprimer une plainte (discussion) que lancer des critiques (agression). Vous conviendrez que vous aurez plus de chance d’avoir un échange constructif en disant « Pourquoi as-tu fais/dit ça ? Est-ce que tu te rends compte des conséquences ? » plutôt que « Sale connard, va te faire foutre ! ». Le rôle d’un démineur est de désamorcer les bombes, pas de les faire exploser.
Evidemment, dans la rue, il en est autrement. Demander à un agresseur qui vous prend à partie pour son amusement pourquoi il vous fait du mal risque au mieux de lui donner un fou rire, au pire de lui donne envie de vous taper encore plus fort. Néanmoins, apprendre à communiquer efficacement quel que soit le contexte a un effet majeur sur la réduction du risque de vous trouver piégé dans une situation de violence.
A défaut de vous amener une solution miracle qui n’existe pas, j’espère que ces quelques lignes vous permettront de lancer une réflexion sur votre façon de gérer les situations à risque.
Quelles sont les situations de violence physique ou psychologique que vous observez ou vivez au quotidien ? Comment les gérez-vous ? Venez discuter dans les commentaires !
Légendat
Très bon article! Personnellement je vais faire un stage de communication non-violente cet été justement pour apprendre à éviter un conflit juste par la parole. De ton côté, as-tu lu des bouquins, ou pratiques-tu des techniques qui te permettent de te contrôler (méditation…)?
Bonsoir Fabrice,
Je n’ai jamais eu l’occasion de faire de stages particuliers sur le sujet. Je me base sur mes expériences et ce que je peux observer au quotidien pour mener mes réflexions. Mon métier m’oblige à garder mon calme toute la journée donc c’est aussi une source d’apprentissage permanent… Niveau contrôle j’utilise des techniques de respiration (cf. article sur la méthode des navy seals) et je médite un peu tous les soirs au lit avant de m’endormir.
Tu reviendras nous dire ce qu’a donné ton stage !
Au plaisir,
Légendat
Salut Légendat,
On pourra aussi rappeler une formule connue :
Mieux vaut éviter que fuir
Mieux vaut fuir que parlementer
Mieux vaut parlementer que se battre
Mieux vaut se battre que mourir
A bientôt
Grey
Bonjour Grey,
En effet cette formule résume bien les choses et c’est pour cette raison qu’il faut s’analyser et réfléchir à la question en amont. Être dans la réaction présente le danger de déclencher de mauvais réflexes…
Au plaisir !
Légendat
Salut Legendat, article tres interessant comme d’habitude.
Cest un sujet complique source de tres nombreux debats!
Justement. Je te fais part d’un temoignage. Paris en 2016 Ligne 13 a hauteur de Saint Ouen.
Un groupe de 3 ‘jeunes’ commencaient a bousculer les gens et a draguer extremement lourdement une jeune fille. Par tres lourdement j’entend lui caresser les cheveux contre sa volontee, limite la toucher en plus de lui dire je ne sais quel obscenitees. Bref personne n’a bouge. Pour essayer de faire quelquechose j’ai discretement demander a mon voisin que je ne connaissais pas ,que l’on pourrait intervenir si ca alle plus loins. Il ma regarder et a mis ses ecouteurs. Stupefait , en plus de la peur qui montait en moi et qui commencait a me tetaniser et le refus claire de la personne a cote, je nai rien pue faire. A ce moment precis la frustration est devenue clairement incontrolable (ce que tu illustre par une sorte de defonce du cerveau et de la perception que tu as des choses).
Depuis ce jour je redoute d’etre dans une t’elle situation.
Ce probleme est devenue source par la suite d’incertitude personnel dans des situations d’agressions (verbales, physique). Que conseilles tu comme reactions quand une personne est « menacee » devant toi alors que tu n’as clairement aucuns avantages sur la situation?
Ps: La fille s’en est sortie en sortant du metro en courant et les lascards sont restees dans le metro.
Une autre situation. Transilien ligne L, il y a 3 mois.
Un mec hurlait des inssanitees sur les blanc Francais tout en faisant l’apologie des attentas (Il etait en train de se chauffer tout seul). Tout le monde etaient effrayes et ateres par ce type. Je n’avais qu’une envie c’etait d’user de violence et de le sortir a coup de pied dans la tete. Pour toi il etait preferable de le laisser faire si je comprend bien, mais alors plus ca va aller et plus nous devrions se soumettre aux comportement de ces gens?
Merci !
Bonjour xblackfox et merci pour ta contribution.
Les faits que tu relates sont des situations qui sont malheureusement très fréquentes dans les transports en région parisienne (contrairement à la présence de policiers dans les rames). Il est très difficile de savoir comment réagir face à la la violence des uns et à la lâcheté des autres. La concentration de population et la fréquence des ces épisodes font que beaucoup ressentent de l’indifférence ou la feignent.
Si tu vas au combat, tu iras seul, tu l’as compris ce jour-là. C’est triste mais il faut en être conscient. Ce que tu as ressenti, c’est un sentiment de révolte mêlé d’impuissance : impuissance car tu es seul face à 3 agresseurs qui peuvent te dominer physiquement, mais aussi et peut-être surtout car tu as senti le vide autour de toi. Des deux je ne sais pas ce qui est le plus grave, en revanche je comprends que ce mélange de colère et de frustration t’ait fait sauter le caisson.
Je lis et j’entends beaucoup de gens jouer les durs en évoquant ce type de situations (« moi, je les défonce »), mais en réalité il est très rare que les gens s’interposent et tu l’as constaté empiriquement. A moins d’être très aguerri, tu risques gros à aller au corps à corps avec des agresseurs. Je sais d’expérience que lorsque ce genre de sacs à mer** se comporte de cette façon, c’est qu’ils ont de quoi attaquer et se défendre, il faut donc s’en méfier.
Ce que je conseille… tu me poses là une question bien difficile et je vais tenter d’éviter les lieux communs. La première défense est l’anticipation, donc la première chose serait d’aller s’asseoir à côté des femmes seules dans les trajets à risques. Si les 3 lascars dont tu parles avaient pensé que la jeune fille était accompagnée, ils ne s’en seraient peut-être pas pris à elle et tu aurais pu intervenir plus rapidement et naturellement. Evidemment, on ne peut pas s’asseoir à côté de toutes les femmes seules…
Dans le cas que tu évoques, tu aurais pu tirer la sonnette d’alarme pour avertir le conducteur que quelque chose se passe dans son train. Contrairement à ce que beaucoup croient, déclencher l’alarme ne provoque pas l’arrêt des trains en plein parcours, en revanche le train stationne plus longtemps à l’arrêt suivant et la chance d’y voir des agents de sécurité est accrue (les rames sont sous vidéo-surveillance).
Ce genre de racailles déteste qu’on se mêle de ce qu’ils font et qu’on attire l’attention sur eux, crier très fort est donc aussi un bon moyen de les empêcher d’agir et d’impliquer les autres passagers. Il faut savoir être opportuniste et profiter de tout ce qui peut aider la victime. Il n’y a pas de jury qui distribue des points de style à la fin de l’opération, donc si leur écraser les pieds, leur vomir dessus ou leur percer les tympans en hurlant comme une fillette fonctionne il ne faut pas réfléchir, il faut le faire.
Toujours dans l’anticipation, ne jamais avoir les mains vides. Il est légal de transporter dans son sac une bombe lacrymogène et les modèles propulsant du gel permettent de neutraliser des agresseurs en lieu clos sans contaminer toute la zone. J’ai toujours la mienne sur moi et après l’avoir détesté pendant des années, ce système d’autodéfense est celui que je préfère aujourd’hui : peu cher, légal, efficace, facile d’utilisation, peu encombrant, permet d’éviter le corps à corps, sans risque de décès pour la cible. J’affectionne aussi beaucoup les gants tactiques ou de moto, qui permettent de taper comme une enclume si les circonstances l’exigent. A contrario, porter par exemple une matraque télescopique est dangereux, encombrant, illégal et le risque de blesser ou de tuer la cible est réel.
Ce qui est important, c’est de savoir dans quelles situations tu te donnes le devoir d’intervenir. Il faut hiérarchiser la prise de risque en fonction de l’enjeu : prendre partie pour une personne qui se fait arracher son téléphone et défendre une femme qui risque de se faire violer sont deux choses très différentes. Il faut équilibrer préservation de soi et prise de risque. La fille dont tu parles a eu le bon réflexe pour se préserver étant donné le piège dans lequel elle se trouvait et l’absence de réaction des passagers.
Concernant ce qui s’est passé dans le Transilien le problème de cette situation, c’est que la personne est agressive et outrageante (apologie du terrorisme) mais pas violente physiquement. Dans ce cas, si tu interviens et que tu lui fais une chirurgie express du visage ou des genoux, c’est à toi qu’on mettra les bracelets (sauf si tu es rapide et que tu as une capuche ce qui serait, bien sûr, contraire aux lois de la République et que je ne t’encourage donc pas à faire, bien entendu…). Si par magie une patrouille de police se trouvait dans les parages, il faudrait aller les voir en leur indiquant que tu souhaites porter plainte contre cette personne pour provocation au terrorisme ou apologie du terrorisme.
Ce que j’écris est à nuancer en fonction des contextes. Il est hors de question de se soumettre et je pense que tu sais que ce n’est pas du tout le message que je fais passer, au contraire. Rien ne t’empêche de l’insulter et de lui dire tout ce que tu penses mais pour réagir « efficacement » et dans ton bon droit, il faut qu’il tape le premier. Ensuite, tu ne fais que te défendre…
Légendat
Vu récemment, ce documentaire traitant de ce phénomène de non assistance
https://www.youtube.com/watch?v=pG0fXebvw4U
Mais même en connaissant les principes socio-psychologiques responsable de cette passivité, il est toujours délicat en situation réelle de prendre la décision d’intervenir et risquer son intégrité.
Salut Antoine,
Merci beaucoup ce documentaire est vraiement extremement interessant, tout le monde devrait visionner au moins une fois dans sa vie. En effet connaitre ces mecanismes est necessaire pour faire face a ce genre de situations!
Bonjour Antoine et merci pour ta contribution, la vidéo est très intéressante. Le témoignage de la femme qui s’est fait agresser sexuellement dans le métro est glaçant. Il faut mener ces réflexions et se préparer à réagir avant d’être témoin ou victime d’une situation de ce type, sur le fait il est trop tard comme le décrivait xblackfox dans son commentaire précédent. La condamnation même symbolique de l’homme qui est intervenu pour éviter un viol m’a atterré. Dans une société du chacun pour soi, pas évident de savoir comment réagir c’est sûr…entre être tyrannisé par des agresseurs, la justice ou sa conscience il faut choisir…
Excellent article, comme d’habitude. Merci !
Merci à toi !
Bonjour !
Merci pour cet article très intéressant !
Je me permets de recommander la lecture de « Psychologie du combat » par Konstantin Komarov. Ancien des forces spéciales russes, il est maintenant un des grands du systema.
Le livre permet de bien appréhender les mécanismes psychiques et physiques apparaissant en situation de stress intense (agression, combat…) et propose divers moyens de parvenir à se connaitre et à maîtriser ses peurs, sans vendre de solution miracle inexistante évidemment.
Autre lecture intéressante dans un thème similaire : « Sous le feu » de Michel Goya
Bonne continuation
Tschüss !
merci pour cet article, effectivement je peux te confirmé que de jouer les gros mâles car des ####### de ###### trouve ta petite amies bonne ou la siffle , tu perds à chaque fois : (… mais j’avais 18 ans , 1er fois 1 vs 5 heureusement j’ai réussi à fuir avec ma copine car un pote passé en voiture, 2eme 1 vs 3 blackout je me suis réveillé dans un camion de pompier, ce qui m’a fait le plus flippé après une réflexion je me suis retrouvé KO technique et elle seule , heureusement qu’ils ont fui en la laissant tranquille…
il y a 2 semaine environ un pote m’a raconté qu’une de ces amie aveugle c’est faite agressé …
Quand je marche en ville je suis toujours en mode spiderman à l’affut si je vois une scène ou une personne bizarre je suis déjà en mode analyse , à contrario des gens qui sont dans leurs téléphones couper du monde donc ne voit pas d’où le danger arrive, j’interdit à ma fille de mettre son casque bluethoot à fond pour les nuisance auditive mais surtout pour ne pas se couper du monde.. bonne soirée mes amis
Bonjour, excellent site que je découvre à la faveur du confinement ( un peu avant d’ailleurs, hasard ou pas?) le corona n’a fait que renforcer ma détermination à être prêt du mieux possible le jour ou il arrivera malheur.
Sur la violence c’est ma plus grosse faiblesse je dois l’avouer je suis format crevette mais bon on choisi pas son gabarit, mais j’ai aussi récemment lu un livre excellent que je vous conseille à tous: Le principe de Lucifer de Howard Bloom. C’est une révélation.
Quel bon sens et de connaissances dans cet article. Bravo bravo et Merci !
Je me suis retrouvée plusieurs fois confrontée à des situations dangereuses comme décrites dans le sujet. Je m’en suis sortie en présentant une surface lisse. Je m’explique : les agresseurs sont non seulement des connards et des lâches mais aussi, souvent, des individus bruts de décoffrage, sans la moindre intelligence. Si vous les décontenancez, vous avez de grandes chances qu’ils s’en aillent en se demandant ce qu’il vient de se passer. Et quand vous êtes physiquement faible et acculé, tout ce qu’il vous reste, c’est votre sang froid et votre intelligence. La plupart du temps, ces imbéciles agressifs jouent des rôles qu’ils copient sur des comportements de leur entourage ou vus dans des jeux ou je ne sais où encore. Si vous sortez du modèle, ces crétins ne savent pas comment répondre. Donc pour l’exemple, un jour que je venais chercher une table achetée sur ebay, je me suis retrouvée dans une cité de l’est parisien. J’étais absolument inconsciente de l’endroit où j’étais vraiment et j’étais un peu perdue au milieu des barres d’immeubles. Je me suis garée le temps de faire le point. Et là, un abruti à capuche vient me voir pour me chercher des noises. J’avoue que ce n’est qu’après que j’ai réalisé le danger où j’étais, car j’étais centrée sur mon problème de localisation. Pendant que lui me demandait ce que je faisais là, je lui demandais où était telle rue. Dialogue de sourd. J’ai senti en arrière plan que quelque chose n’allait pas et que ce type cherchait un prétexte pour devenir agressif et violent, mais je n’en ai pas tenu compte. Il faut dire que tout c’est passé très vite. J’ai fini par vouloir redémarrer et partir, là le gars a essayé de bloquer mon véhicule, mais j’ai fait un écart et je suis partie en le rasant de près. Evidemment il était tout seul et taillé comme un crayon. Mais de mon expérience face à la violence, un schéma récurrent est que les agresseurs potentiels cherchent souvent un prétexte pour exprimer leur violence physique ou verbale. Car c’est une jouissance pour eux d’obtenir la soumission de leur victime, et une preuve de leur supériorité. Et ils ont besoin d’accroche pour ça, le plus souvent la peur. Ils cherchent aussi une excuse à leur comportement, les victimes, ce sont eux! Si vous restez stoïque, ils sont décontenancés et d’une certaine façon, désarmés. Et quand vous êtes une femme, non entraînée, non armée, seule, vous avez tout intérêt à ne pas perdre les pédales. Et si ils sont plusieurs, il semble que la technique soit de cibler le meneur. Pas encore expérimenté.
Bonjour, très bon article que je me permet de commenter avec une expérience vécue qui va dans votre sens ( garder son calme, affirmation de soi et donner envie au potentiel agresseur de tenter sa chance ailleurs).
Arrivé à Paris gare de Lyon à 2H00 du matin dans un TGV qui avait plusieurs heures de retard, impossible de regagner mon domicile en région parisienne en transports, fermés à cette heure tardive, et taxis surchargés par les voyageurs du tgv coincés comme moi.
Je décide donc d’aller passer une nuit à l’hôtel et m’aventure dans le quartier, avec ordinateur portable en bandoulière et valise à roulettes à la main. Le quartier est plutôt sombre et désert, je ne suis pas inquiet car je rumine encore le retard qui m’a mis dans cette situation et qui va surement me coûter 100 balles…
J’aperçois alors trois lascars assis sur un rebord de porte. L’un d’entre eux se lève, s’approche de moi et arrivé à ma hauteur il me demande du feu avec un air patibulaire. Je m’arrête, sort mon briquet et lui tend. Il le prend, allume sa cigarette et me dis « Je peux le garder le briquet? » d’u air menaçant. Du tac-o-tac je le regarde droit dans les yeux et lui répond calmement mais fermement « Non j’en ai besoin. »
Ses potos attendaient vraisemblablement le signal pour me fondre dessus et me dépouiller…
Et bien le mec m’a rendu le briquet, a tourné les talons et est retourné avec ses potes attendre une autre victime!
J’ai clairement senti que si je lui avais laissé le briquet ils seraient partis avec tout le reste. Mais là j’ai vu le doute dans ses yeux, il a vu l’assurance et la détermination dans les miens.
Ce n’est qu’une fois en sécurité dans ma chambre d’hôtel que j’ai réalisé ce qui c’était joué à cet instant…
Malheureusement il faut toujours garder son calme et rester ferme en effet et respectueusement faire remarquer qu’on n’aime pas se faire manquer de respect, quand on fait 1m80 le crâne rasé comme moi ça fonctionne.
Parfois c’est même les potes de l’agresseur eux-mêmes qui viennent le raisonner et lui dire qu’ils ont dépasser les bornes.
L’état est seul responsable de cette France Orange Mécanique et ne pouvons pour l’instant qu’appliquer les excellents conseils de cet article.