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Le concept de l’homme gris est débattu et rebattu quotidiennement. Il y a autant de consensus que de désaccords sur la façon de se fondre dans la masse mais on parle finalement assez rarement de la finalité de ce concept : être la personne la plus dangereuse d’un groupe sans que personne ne le soupçonne.
On m’en demande souvent l’intérêt et ma réponse est toujours la même : si celui qui garde le troupeau se fait éliminer en premier, plus personne ne garde le troupeau.
Partant de ce constat je voudrais aborder ce qui, à mon avis, fait de vous l’homme (ou la femme évidemment) le plus dangereux de la pièce en toutes circonstances.
L’homme gris ne s’annonce pas
Permettez-moi de commencer par l’histoire d’un homme nommé Charles (le prénom est modifié mais il se reconnaitra s’il lit ces quelques lignes).
Cette histoire remonte à une dizaine d’années. J’étais en vacances en Gironde avec deux amis et alors que nous dinions au restaurant, nous avons invité un garçon d’une trentaine d’années, qui dinait seul, à notre table.
C’est ainsi que nous avons fait connaissance avec Charles qui s’est vite avéré être très sympathique. Avec ses 1,75m, ses lunettes rectangulaires ennuyeuses, son pull beige de marin et ses chaussures bateau, il ne payait pas de mine.
Au cours d’une promenade sur le port un peu plus tard dans la semaine, nous avons eu le plaisir de recroiser Charles qui nous a alors invité à embarquer au débotté sur son voilier -ce que nous avons accepté avec plaisir.
Il y avait un vent de force 8 ce jour-là et la drisse maintenant la grand-voile a fini par céder soudainement, faisant s’affaisser cette dernière, et une manille est restée coincée tout en haut du mat du voilier.
Nous avions à peine commencé à constater les dégâts quand Charles a sauté sur le mat comme un singe sur un tronc d’arbre et s’est hissé à la seule force des bras jusqu’à son sommet, à décroché la fameuse pièce et est redescendu de la même manière, tout ça en une trentaine de secondes.
Le mat en aluminium n’offrait aucune prise et faisait une quinzaine de mètres. Charles n’était pas essoufflé. Nous étions estomaqués.
Charles avait l’air ennuyeux et banal mais ne l’était pas.
Charles n’était pas seulement un bon marin.
Charles faisait partie d’un groupe d’intervention d’élite.
Et le point le plus important dans tout ça, c’est que je ne l’avais pas vu venir.
Ce jour-là j’ai compris quelque chose que je n’ai jamais oublié : l’homme le plus dangereux est celui qui est le plus discret car il détient l’élément de surprise.
L’homme gris n’a pas l’air dangereux
Même si j’aime beaucoup ces produits pour leur technicité, je n’aime pas porter de matériel ouvertement tactique au quotidien en public.
Car pour chaque personne qui pourrait être indifférente ou intimidée, il y en a beaucoup d’autres qui verraient cela comme un marqueur d’intérêt, une cible.
Et je ne tiens pas particulièrement à être le premier à me faire tuer si je croise la route d’un Merrah ou d’un de ses cousins dégénérés (et vous allez voir plus bas que ça m’arrive de temps en temps).
Chaque fois que je croise quelqu’un avec un sac tactique (et j’en croise des tas chaque jour depuis que c’est devenu une mode), je scanne la personne de A à Z pour évaluer son « sérieux ».
Et ne soyez pas naïf, si je le fais moi-même automatiquement d’autres le font dans une toute autre logique.
Je vais faire une petite digression pour vous donner un exemple assez révélateur.
Je me suis fait attaquer dans la rue à Paris il y a un quelques semaines par une racaille d’une bonne trentaine d’années qui m’a pris pour un policier en civil alors que je sortais du travail.
Je portais simplement des baskets, une parka un peu sport et une casquette…et je n’ai pas le regard fuyant de la victime lambda.
Donc pour une racaille au cerveau ramolli par le shit coupé au pneu et les heures passées au PMU, je suis très logiquement un flic en civil.
Il était attablé à la terrasse d’un café et m’a sauté dessus sans prévenir lorsque je suis passé devant lui en criant qu’il allait me tuer, « je vais te buter ! crève sale flic ! » (je vous laisse le soin d’imaginer le phrasé raffiné et tous les jolis mots faisant référence à sa religion qui l’accompagnaient).
Il m’a agrippé par le coude et j’ai eu de la chance qu’il ait les mains vides.
J’ai réussi à me dégager de lui en l’envoyant valser violemment dans les tables de la terrasse et je suis parti en courant pour m’éloigner du danger.
Oui je suis parti en courant, même si j’avais une bombe lacrymo et un couteau immédiatement accessibles dans mes poches (pas des moindres, mon ESEE 3…).
Je suis parti même si j’avais envie de le terminer car je déteste qu’on vienne gâcher ma journée alors que je rentre tranquillement chez moi.
Face à ces sauvages décérébrés le salut est dans la fuite.
Si j’étais resté pour le finir à coups de chaise…
Avait-il une dizaine d’amis dégénérés prêts à l’aider ? Me serais-je fait sauter à pieds joints sur la tête, poignarder ou égorger ? Aurais-je moi-même été sanctionné par la justice ?
J’ai une famille qui m’attend à la maison, donc je ne suis pas resté pour le savoir.
Les crimes barbares et les tentatives d’assassinats gratuites sont de plus en plus fréquents.
De mon expérience, il faut éviter tout ce qui attire l’œil et évoque la police ou l’armée car elles sont devenues des cibles et c’est le moyen le plus sûr de s’attirer de gros problèmes, voire de se faire purement et simplement assassiner.
C’est d’ailleurs pour cette raison que dans les grandes villes, les policiers ne se déplacent quasiment plus à pied mais presque exclusivement dans leurs véhicules.
Donc exit le camouflage, les sacs tactiques bardés de passants MOLLE, les patchs tricolores trop voyants.
Peut-être avez-vous déjà lu ou au moins feuilleté L’art de la guerre de Sun Tsu. Si ce n’est pas le cas, vous devriez le lire.
Sun Tsu a écrit entre autres : « Que vos mouvements soient aussi sombres et impénétrables que la nuit et lorsque vous frappez, frappez comme un coup de tonnerre. »
Il s’agit essentiellement de tactique. Laissez votre égo de côté, laissez vos ennemis vous sous-estimer et ne les laissez jamais vous voir venir.
C’est mon approche. Je laisse les gens me sous-estimer et je ne les laisse jamais me voir venir.
Je suis toujours alerte, et je ne baisse jamais la garde.
C’est ce qui fait que je suis encore là aujourd’hui, et je ne parle pas de la petite frappe que j’ai évoqué plus haut.
L’homme gris ne fait pas de lui-même une cible
Beaucoup se croient au-dessus des autres et ne comprennent pas que tout le monde est très, très facile à tuer.
Si je devais me tuer, je n’aurais absolument aucune chance de me défendre face à moi-même. Tout le monde est vulnérable et encore plus en se faisant remarquer.
Comme je l’expliquais dans mon article sur le concept de l’homme gris, nous avons tous un système réticulé activateur (SRA).
Les prédateurs ont un SRA entraîné à identifier immédiatement leurs cibles, qu’il s’agisse des personnes âgées, des enfants, des femmes seules ou d’hommes « faibles ».
Être un homme gris ne signifie pas seulement être capable d’atteindre votre cible sans vous faire remarquer, il s’agit de cesser de devenir une cible vous-même.
Je ne veux jamais qu’on me voit venir. Je m’habille comme tout le monde. Personne dans mon environnement professionnel ne sait ce que je suis.
Je ne porte pas de casquette avec des inscriptions militaires, pas de sac tactique ni quoi que ce soit d’autre du genre. Mon matériel n’est jamais apparent.
La façon dont je m’assure réellement que je ne suis pas une cible facile est la manière dont je me tiens – droit, toujours alerte mais toujours souple, faisant prendre conscience aux gens que je les vois sans jamais les regarder.
Je ne m’implique ni ne m’adonne à aucune violence inutile et évidemment, je fais en sorte de ne pas me retrouver avec des gens stupides dans des endroits stupides à des moments stupides.
Et tout ça -qui peut sembler évident en théorie mais qui ne l’est vraiment pas en pratique- est la différence entre l’état d’esprit d’un amateur et celui d’un tacticien.
Légendat
excellent article réaliste sur la menace ordinaire qui plane sur nous aujourd’hui. Il faut plus que jamais rester vigilant devant le danger potentiel que représente ceux qu’on nomme des déséquilibrés pour ne pas les stigmatiser bien sûr ! Les forces de l’ordre en savent quelque chose pour en payer le prix chaque semaine. Jusqu’à quand ? c’est la question..
En attendant, pour survivre, ne pas relâcher la garde et avoir un kit de base car il ne faut compter que sur soi et sa bonne étoile, c’est à dire ne pas être au moment endroit au mauvais moment.
Excellent article comme toujours sur ce site. C’est vrai, quand on voit tous ces dégénérés traîner dans les villes, on ne peut qu’être très inquiet car ce n’est que le début de ce qui nous attend.
Merci pour ce nouvel article très intéressant ! Ça fait du bien de lire quelqu’un qui sort des sentiers battus et rebattus qu’on trouve partout…
Clair,net, précis et cohérent c’est ce que j’aime chez toi.
Je commençais à me demander si tout allait bien pour toi car tu publies moins ces derniers temps. Je pense que tu es de loin la personne la plus intéressante et la plus raisonnée de l’écosystème survivaliste alors ne nous laisse pas tomber !
Fulmen Adveho!
Rackam le Rouge
Merci pour ton soutien et tes compliments Rackam. J’essaie d’être à la hauteur de vos attentes et c’est pour ça que je ne publie que lorsque je pense avoir quelque chose de qualité à vous offrir.
Je préfère le silence à des banalités ou du contenu vide de sens, il y en a suffisamment comme ça…
Je suis toujours là et je n’ai pas l’intention de vous laisser tomber rassure-toi !
Fulmen Adveho !
Personnellement je m’applique une conduite que j’ai nommée la règle des 4D pour :
– Discrétion (se fondre dans la masse)
– Détection (rester aux aguets)
– Discernement (évaluer la criticité/dangerosité de la situation)
– Déguerpissement (éviter autant que possible de s’en prendre une)
avec une variante cependant, si la situation l’exige :
– Dévouement (afin de porter secours uniquement)
Ma conception de l’homme gris est bien celle du type que l’on ne remarque pas mais qui peut à tout moment se transformer en secouriste de l’extrême, en protecteur de vielle mémé qui vient de se faire arracher son sac à main, en neutralisateur de terroristes (surtout dans le Thalys Amsterdam/Paris….), mais plus sérieusement, formez-vous, apprenez de nouvelles techniques, informez-vous, entraînez-vous, et ce dans tous les domaines, secourisme, self défense, bricolage, etc, c’est ce qui vous permettra peut-être en tant qu’homme gris de vous sortir de situations délicates.
Merci Legendat d’avoir abordé ce sujet fort passionnant et si important.
Ce n’est qu’en te lisant ce soir que le concept de l’homme gris m’apparaît enfin très clairement. Merci pour ces explications et pour le partage de tes expériences. Je ne connais pas le esee 3, tu peux m’en dire plus sur cette lame ?
Merci pour ton retour ! Concernant le ESEE 3, patiente un peu ça arrive sur le site 😉
Bonjour, vous avez très bien réagi face à votre agresseur. C’est clairement ce qu’on apprends au Krav Maga : se débarrasser de l’agresseur et se barrer vite fait 🙂
Une situation décrite dans laquelle je me reconnais quand je vivais jadis dans les centres urbains soit disant civilisés où ce genre de dégénérés vivent en masse. J’étais à l’époque un gamin bobo qui portait des survets et écoutait du rap (tactique de survie en banlieue parisienne). J’ai la chance aujourd’hui de vivre dans la campagne, profonde dirons certains, mais où ma seule et unique crainte est celle de croiser un cerf ou un sanglier le soir en rentrant chez moi. Ici on les traite de péquenauds et de cul terreux, mais ce sont des gens simples qui aspirent à la paix et à la tranquillité, alors que comme tu dis Legendat, en ville, on est constamment sous la menace d’être une victime potentielle. Prendre le bus, descendre dans le métro, est devenu une démarche risquée où on peut se faire agresser à tout moment et où l’on risque sa vie. Parce qu’on est blanc, parce qu’on est habillé normalement, parce qu’on a le malheur de parler français ou de chanter la Marseillaise, au lieu de cracher et de dire « ouesh » à chaque phrase (ce qui était le minimum requis lorsque je vivais dans ce merveilleux département qu’est les Yvelines) . Alors oui faut fuir, fuir tout le temps, fuir quand tu sors du resto, fuir quand tu attends tranquillement dans l’abribus, fuir en sortie de discothèque parce que ta copine se fait siffler par les racailles. Nous vivons une colonisation inversée. L’homme gris est une solution de moyen terme, personnellement, j’ai fais le choix de la sécurité permanente et de la mise à l’abri des miens pour le long terme, je conseille à tout le monde quand leurs moyens sont suffisants de fuir ces zones urbaines en France moins sécures que l’Afghanistan, que je considère comme des territoires définitivement perdus.
Purée… J’ai atterri sur le site vers 22h et je m’envoie tous les articles les uns après les autres je suis captivée… Bravo pour ce blog extraordinaire tant dans son contenu que sans son design et intelligent, ça mérite d’être souligné vu que c’est très très rare. Le nombre de posts et la profondeur du contenu est un vrai piège je ne nuis pas prête de dormir !
Une question, est-ce qu’on peut vraiment vous contacter par mail ?
Bonjour Perrine et merci pour tes compliments ! Désolé pour la dette de sommeil, imagine mon temps de rédaction si tu veux te consoler 😉
Oui bien sûr, je suis joignable via le formulaire de contact.
Fulmen Adveho !
Légendat
J’adore ! merci votre lecture est enrichissante et vos propos plutôt sensés. ça fait un moment que je travailles sur le sujet et d’avoir découvert votre site est une source d’inspiration supplémentaire. j’ai crée mon propre guide et mon Book. Merci à vous il faudrait plus de monde comme vous, bonne continuation ….Thierry
Merci Thierry. N’hésite pas à m’écrire via le formulaire de contact si tu veux qu’on échange.
Je viens de découvrir ce site, et je me sens moins seul. Merci pour cette mine d’or en termes d’informations et ces articles très bien écrit. On sent l’expérience et toute la modération qui séparent les illuminé des éclairés.