Le terrorisme islamiste est devenu le premier problème de sécurité des Etats au 21ème siècle, autant en France que dans le reste du monde. Cette menace en constante évolution s’inscrit sur le long terme et oblige à une remise en cause et une adaptation permanente des populations qui y font face.

Etat des lieux

Contrairement aux attentats à la bombe fréquemment associés aux attaques terroristes, les derniers attentats perpétrés en France présentent des modes opératoires non-conventionnels : armes blanches, véhicules béliers, armes légères d’infanterie, objets contondants, etc. Le bilan humain des attaques menées sur le sol français est particulièrement élevé au regard des moyens mis en œuvre par les terroristes (13 novembre 2015 : 130 morts, 413 blessés ; 14 juillet 2016 : 86 morts, 434 blessés). Comparativement, l’attentat à la bombe du RER B de 1995 avait fait 8 morts et 117 blessés. L’impact psychologique de ces attaques sur la population n’en est que plus fort.

En dépit de l’affaiblissement de l’organisation terroriste Etat islamique (Daech), AQMI, Boko Haram, Al-Mourabitoune et consors, les principales organisations djihadistes reculent sans pour autant disparaître. Si ces organisations et leurs actions représentent la partie visible de l’Iceberg, la partie immergée soit l’idéologie qui les sous-tend, elle, ne faiblit pas.

Au total, les attentats djihadistes ont fait 603 morts depuis 2004 et ce sont la France et l’Espagne qui ont payé le plus lourd tribut, avec respectivement 247 et 206 victimes.

De 2015 à 2018, on dénombre une trentaine d’attaques terroristes islamistes en métropole sur 3 ans, perpétrées par une trentaine de terroristes, faisant plus de 1000 victimes (241 morts – 820 blessés). En Europe géographique, l’Italie, la Bulgarie, la Belgique, le Danemark, l’Allemagne, le Royaume -Uni, la Suède, l’Espagne et la Finlande sont également les cibles d’attentats islamistes. Même si la France est l’un des principaux pourvoyeurs de combattants étrangers, la plupart des pays de l’UE sont également touchés par ce phénomène, de même que certains pays d’Afrique du nord comme le Maroc, la Tunisie ou l’Algérie.

L’ennemi intérieur

La menace terroriste en France est devenue majoritairement endogène. Telles des cellules cancéreuses, les cellules djihadistes gangrènent la France de l’intérieur. Que les structures soient monocellulaires (radicalisation et passage à l’acte solitaires d’un individu) ou pluricellulaires (actions coordonnées et groupées), leur détection et leur neutralisation devient plus difficile avec la banalisation de l’Islam en France.

L’apparition soudaine et massive d’individus portant les attributs islamiques dans les lieux et les transports publics (voiles, gants et/ou masques pour les femmes, barbes, kamis et/ou kufi pour les hommes, qui sont tous des signes de radicalisation) crée des paradoxes insolubles au sein de la population Française, majoritairement chrétienne catholique ou athée : comment différencier les « bons » des « mauvais » musulmans ? Comment concilier tolérance et crainte de son prochain ? Pourquoi les signes de l’Islam sont-ils de plus en plus visible dans ce contexte de tensions ? Comment être musulman sans être perçu comme un danger dans une France où ses coreligionnaires tuent au nom d’Allah ? Comment considérer un Coran qui est à la fois « la parole immuable de Dieu » et à la fois un texte qu’il faudrait interpréter ? Comment faire confiance à des personnes dont la foi inclut la taqîya (cad la dissimulation des opinions religieuses dans le but de tromper les « mécréants ») ?

Il suffit de se promener quelques minutes sur les forums du net pour comprendre qu’au-delà des attentats en tant que tels, les terroristes atteignent la société dans ses fondements en divisant la population en groupes ethniques et religieux, créant par là-même une bombe à retardement dont les effets à long terme sont encore inconnus et à craindre.

Pointés du doigt par certaines instances politiques et associatives qui pratiquent la politique de l’autruche et/ou la culpabilisation des citoyens, ces doutes raisonnables et réflexions de bon sens sont aggravés par l’afflux de migrants musulmans en Europe et le peu de moyens de contrôle dont l’Etat dispose pour s’assurer qu’ils ne représentent pas de menace (par exemple et pour rappel, 3 membres du commando du Bataclan s’étaient infiltrés en France avec le flux de migrants Syriens).

Depuis la déclaration de l’état d’urgence du 18 novembre 2015, 19 lieux de culte islamiques ont été fermés et 32 projets d’attentats ont été déjoués. Près de 300 djihadistes de citoyenneté Française ont été éliminés en Syrie ou en Iraq (dont 25% étaient des français sans aucun lien avec l’immigration) et un nombre identique de combattants islamiques est rentré sur le territoire national, a priori sous surveillance.

La France fait désormais donc face à trois types de terroristes :

  • Les individus radicalisés isolés ou appartenant à de petites cellules pouvant passer à l’acte à tout moment sans commanditaire extérieur. Ceux-là pratiquent un terrorisme d’opportunité et de proximité, ce sont les « déséquilibrés » dont on entend parler presque quotidiennement, signe que les choses s’accélèrent.
  • Les individus revenant de la zone de conflit syro-irakienne, formés et organisés, souvent en lien avec des cellules nationales assurant propagande et logistique.
  • Les individus ou groupes d’individus qui planifient des attaques directement à partir du Moyen-Orient.

Les cibles principales des terroristes islamistes

Comme chacun le sait, l’objectif des terroristes est de causer un traumatisme profond et immédiat sur les populations. A ces fins, plusieurs types de cibles principales peuvent être visés :

Les cibles « molles ». Ce sont les endroits du quotidien : cinémas, supermarchés, transports en commun, commerces de proximité et plus généralement tout lieu ouvert au public. Ces cibles sont appelées cibles molles car leur niveau de protection ne peut pas leur permettre de résister à une attaque terroriste.

Les rassemblements. L’attentat perpétré le 14 juillet 2016 au camion-bélier sur la promenade des Anglais à Nice en est le parfait exemple.

Les lieux d’intérêt symbolique, stratégique ou psychologique : hôpitaux, crèches, écoles, églises, gares, aéroports, mairies, commissariats, casernes, sièges de partis politiques etc. Ces lieux sont sensés être des cibles « dures » car ils font l’objet de mesures de protections renforcées. Dans les faits…

Les forces de sécurité intérieures et les forces armées : tuer les représentants de l’ordre républicain est un excellent moyen de terroriser le peuple et de décrédibiliser l’Etat.

La probabilité que des terroristes mettent en œuvre des modes d’action beaucoup plus sophistiqués et beaucoup plus destructeurs est forte. Beaucoup d’attaques de haute intensité, en dépit de bilans très lourds, sont menées avec un total amateurisme. Le risque à venir est de voir les djihadistes passer de l’amateurisme à des modes opératoires permettant des attaques bien plus sophistiquées (attaques chimiques, bactériologiques, bombes sales…).

Je ne détaillerai pas ici les actions possibles pour éviter de donner des idées à des djihadistes en errance et ne vous y trompez pas, il y en a un certain nombre qui consulte les sites de la sphère survivaliste. Le monde est dangereux, vous le savez, et vous savez aussi quelles sont les cibles autour de vous. Préparez-vous.

Légendat