La pandémie de coronavirus a démontré qu’en dépit d’une préparation exhaustive il existe des menaces inattendues, invisibles et insaisissables contre lesquelles il est très difficile de se protéger. Le COVID-19 nous a fait réaliser qu’une pandémie sérieuse a le pouvoir de provoquer un effondrement économique et logistique mondial et de renvoyer notre monde à l’âge de pierre plus rapidement encore qu’une guerre.

Le sentiment de confiance d’un grand nombre de survivalistes a volé en éclat face au manque de connaissances, de matériels de protection, de protocoles et d’informations fiables pour affronter la crise. Et nous avons eu de la chance de ne pas faire face à une souche virale plus dangereuse comme Ebola…

L’interdiction de quitter son domicile a rendu caduques les plans d’évacuation et a poussé à revoir les stratégies de survie à domicile, ce qui signifie quelques dizaines de mètres carrés seulement pour certains.

Le scénario d’une deuxième vague de contamination plus virulente que la première n’est pas à prendre à la légère. S’y préparer relève d’une dynamique de préparation aux risques biologiques en général.

Une maladie mortelle sans remède connu ne peut être combattue que préventivement : une fois contaminé, il est trop tard pour agir. Nous allons ici évoquer la deuxième vague du COVID-19, mais les mesures de protection détaillées ci-après sont évidemment valables quelle que soit la menace biologique.

Préparer la deuxième vague du COVID-19

Évitement : distanciation physique, diminution des interactions sociales et des déplacements.

Commençons par l’évidence : la meilleure chose à faire pour éviter d’attraper un virus est d’éviter les contacts avec d’autres personnes et les endroits à risques. C’est évidemment valable pour éviter la deuxième vague du covid-19.

Un endroit à risque est une zone à forte concentration de personnes : théâtres, cinémas, restaurants, supermarchés, centres commerciaux, stades, transports en commun, etc. La climatisation est très souvent un facteur aggravant le risque de contamination avec des filtres peu entretenus qui brassent un air vicié.

Les endroits à fort passage comme les parties communes des immeubles (couloirs, ascenseurs, cages d’escalier, parking, etc.) sont également des zones à haut risque. Les points de contacts sont toujours les mêmes (rampes d’escalier, boutons d’ascenseur, poignées de portes, etc.), peu ou pas ventilés et souvent exigus.

A titre d’exemple, ce n’est pas parce qu’un ascenseur est vide qu’il ne présente pas de danger : l’air exhalé quelques minutes auparavant par une personne contaminée y est peut-être encore en suspension, tout comme le virus peut être disséminé sur les boutons ou la poignée de la porte.

Étant donné que le coronavirus a une période d’incubation assez longue et qui varie d’un corps humain à l’autre, il est impossible de savoir si les personnes avec qui vous entrez en contact y ont été exposées ou non. Le cas des porteurs sains, qui développent et transmettent la maladie sans montrer de symptômes même pendant sa phase active, illustre toute la complexité du problème.

Restreindre vos contacts à votre premier cercle exclusivement est la mesure la plus importante et la plus efficace. Bien entendu, chaque membre de la famille doit en faire autant pour limiter les risques de contamination. Si vous prenez 1001 précautions pour aller voir vos parents qui eux n’en prennent aucune quand ils sortent, il sera vain d’essayer de fuir la contagion.

Certains ont utilisé leurs véhicules pour fuir vers des résidences isolées avant le confinement et ils ont certainement eu raison de le faire. Cependant, il faut garder à l’esprit que les véhicules ne sont pas adaptés pour empêcher la transmission de menaces biologiques ou chimiques : les filtres de climatisation des voitures ne filtrent pas les virus ni les produits toxiques.

Le covid est peu virulent mais face à un risque biologique ou chimique aéroporté, c’est la mort assurée au bout de la route. Pensez à équiper votre véhicule de masques à gaz adaptés comme le Dräger CDR 4500  et ses filtres P3 si vous souhaitez pouvoir parer à cette éventualité.

Comme je l’explique dans mon article sur les enseignements du COVID-19, si vous vivez en ville votre meilleure chance de survie est de sortir uniquement en cas d’urgence vitale, d’appliquer un protocole de décontamination très strict et de ne laisser personne entrer dans votre maison.

Vêtements et protections respiratoires contre la contamination

Comme je l’explique dans mon article sur la préparation aux pandémies, il est indispensable d’avoir un stock de protections adaptées pour s’équiper rapidement en cas de besoin. Masques, gants, combinaisons jetables sont autant d’outils utiles lorsqu’on est confronté à un risque biologique.

Face à la pénurie totale de masques en France je me suis constitué un stock de masques chirurgicaux et FFP2 en passant commande sur Aliexpress. Le délai de réception est long (1 mois) mais les prix sont corrects et le matériel de bonne qualité si on prend le temps de chercher les bons vendeurs.

Si vous souhaitez commander des masques, voici le lien pour les chirurgicaux et le lien pour les FFP2.

 

Vous avez probablement vu des images de médecins et de militaires en combinaisons de protection intégrales. Les combinaisons de ce type sont utilisées par les équipes NRBC, les professionnels de la santé et de l’industrie alimentaire pour leurs propriétés antistatiques et la qualité de l’étanchéité qu’elles permettent en conjonction avec un masque à gaz.

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Ce combo combinaison intégrale + protection respiratoire est le seul moyen efficace de se protéger face à un virus aéroporté très virulent comme Ebola, ou un bacille dévastateur comme la peste.

On peut trouver des combinaisons de protections facilement et à tous les prix, qui sont très efficaces combinées avec un masque à gaz. Les modèles qui intègrent directement un système de protection respiratoire avancé pour une étanchéité parfaite ont disparu des plateformes de vente au public pour le moment, mais leur prix est de toute façon astronomique (plusieurs milliers d’euros). Pour commander à bas prix en quantité, vous pouvez aller faire un tour sur Aliexpress qui propose des combinaisons intéressantes.

Il me semble raisonnable d’avoir au minimum autant d’ensembles de protection (combinaison + masque) que de membres de la famille. Si vous devez quitter votre domicile, il faudra que chacun soit protégé correctement.

Au début d’une pandémie, d’une catastrophe industrielle ou d’une attaque NRBC, on ne sait pas à quoi on a affaire. Dans le doute, mieux vaut être suréquipé que l’inverse. Comme vous l’avez constaté durant la pandémie, le mode de transmission n’était pas formellement identifié et la plupart des rapports contenaient soit des suppositions soit de fausses informations.

Renouvellement du stock de consommables et de vivres

La plupart d’entre nous a pu échapper à la cohue des gens qui se battaient pour du papier toilette et des conserves quand le confinement a été décrété. De quoi rappeler -s’il le fallait- à quel point les stocks de vivres, d’eau, de médicaments et de produits de première nécessité sont importants.

La connaissance des produits que vous avez utilisés depuis le mois de mars et du rythme auquel vous les avez éclusés doivent vous aider à vous préparer à une deuxième vague.

Si vous n’avez pas compté ni gardé une liste de ce que vous aviez en stock et de ce que vous avez utilisé jusqu’à présent, vous devriez commencer à le faire à partir de maintenant car cela vous aidera à déterminer ce que vous devez acheter pour réapprovisionner. Quels produits vous ont manqué ? Quels produits n’ont pas servi ? etc.

Vous avez vu que certains articles étaient plus demandés que d’autres (savon, désinfectant, farine, levure, œufs, etc.)… ce sera le même cas dans un avenir proche.

Pour ma part, je n’ai manqué « que » de viande et de légumes frais. J’ai depuis investi dans tout le matériel nécessaire pour mettre les aliments frais en conserve et me constituer un stock de conserves maison plus saines et variées que les conserves du commerce.

J’insiste sur un point en particulier : dans cette crise du covid, personne n’a manqué d’eau potable. Imaginez le chaos total auquel nous aurions assisté si le réseau d’eau potable avait été contaminé. Si ce n’est pas toujours fait, constituez-vous un stock d’eau potable et équipez-vous d’un filtre à eau Berkey.

Produits d’hygiène et de désinfection

La propreté est le levier le plus efficace et le plus simple à actionner pour se protéger contre la propagation de maladies infectieuses. Nous avons tous remarqué que les savons et divers désinfectants ont disparu durant la crise ou que leurs prix ont doublé en magasin.

Renouveler ou constituer un stock de savon de Marseille, de lessive, de produits désinfectants est d’une importance capitale pour garder le contrôle sur l’hygiène de votre domicile et de votre famille.

Prévoir un petit stock de crème pour les mains n’est pas de trop non plus pour éviter de souffrir des crevasses occasionnées par l’usage répété du savon et des désinfectants…

Anticiper le verrouillage géographique

Maintenant que des mesures de verrouillage géographique ont été déployées avec succès par les gouvernements du monde entier, nous n’avons aucune garantie que cela ne se reproduira plus à l’avenir (on peut même supposer avoir la garantie que cela se reproduira).

Il est important d’avoir une stratégie d’évacuation et un plan de confinement définis pour s’adapter à la situation.

SAS de décontamination et isolement volontaire 

Il est important d’établir un sas de décontamination à l’entrée du domicile. Un sas de ce type se crée assez facilement en bâchant quelques m² à l’entrée de l’appartement ou de la maison. En rentrant chez soi, on quitte ou jette son masque, on retire tous ses vêtements qu’on place dans un bac pour les laver plus tard avec un désinfectant type sanytol, on se désinfecte les mains et on quitte le sas.

Cette procédure limite efficacement le risque de transporter l’agent pathogène et permet donc d’éviter de contaminer ses proches après être sorti.

Il faut également établir un protocole à suivre dans le cas où un membre du foyer présente un fort risque d’être contaminé par le virus par son activité professionnelle (soignants, enseignants, forces de l’ordre, employés de supermarchés, etc.).

Si la configuration du domicile le permet, l’idéal est d’isoler la personne afin qu’elle puisse éviter les interactions avec le reste de la famille le temps que le risque se tasse.

Le cas échéant, un seul membre de la famille devra être autorisé à entrer dans la zone d’isolement pour aider la personne mise en quarantaine. Celui-ci devra porter un équipement de protection adapté qui devra être lavé et désinfecté correctement pour une utilisation ultérieure.

Auto-confinement et quarantaine volontaire

L’Europe et les Etats-Unis déconfinent massivement avec une disparition quasi-totale des mesures barrières alors que la propagation du virus s’accélère partout dans le monde.

On parle beaucoup de seconde vague de contamination à l’automne 2020 et de re-confinement, mais il est tout à fait plausible que les autorités renoncent à cette stratégie d’isolement pour éviter d’aggraver le désastre économique déjà en cours.

Il faut donc se préparer à agir en dépit des discours gouvernementaux et continuer à appliquer les mesures de protection adaptées que nous avons abordé dans cet article.

En tant que chefs de familles, nous devons envisager la possibilité d’être nous-mêmes victimes de la maladie. Qu’on succombe au virus, à une mauvaise rencontre ou à un bête accident, nous devons nous assurer que chaque membre de la famille sache quoi faire en notre absence.

Gardez à l’esprit que votre famille a besoin de vos connaissances et de votre soutien pour survivre mais que chaque membre de votre famille doit savoir quoi faire si vous n’êtes plus opérationnel. Vous ne devez pas être le seul à posséder les connaissances et les compétences nécessaires à la survie du groupe, de l’action la plus banale (cuisine, approvisionnement, comportements à adopter…) à la plus complexe (médecine de base, maniement des armes, radiocoms, équipement NRBC, etc.).

Si vous commencez à montrer des symptômes qui prêtent à penser que vous êtes infecté, vous devez a minima porter un masque chirurgical et éviter les contacts. Si les symptômes se font plus précis, il faudra vous mettre en quarantaine avant de contaminer un proche potentiellement plus fragile que vous (si on parle du covid-19, s’il s’agit d’un virus plus violent le moindre contact pourrait condamner à mort la famille entière).

Un dernier mot

La préparation aux risques biologiques nécessite une grande attention aux détails et beaucoup de matériel. La nature insidieuse de cette menace ne peut être combattue efficacement qu’avec une préparation rigoureuse à l’utilisation des équipements de protection et un stock d’autonomie considérable (3 mois minimum).

La pandémie de COVID-19 n’est peut-être qu’une mise en garde vis-à-vis de ce qui nous attend par la suite. Nous n’avons aucune idée de ce que l’avenir nous réserve, les virus mutent et une deuxième vague plus destructrice que la première n’est pas à exclure.

Préparez-vous. Formez-vous. Soyez prêts.

Légendat