Sommaire de l'article
- 1 – Disposer d’un stock alimentaire (eau, purification d’eau, nourriture)
- 2 – Stocker des médicaments et apprendre les gestes qui sauvent
- 3 – Agir en homme gris : passer inaperçu pour survivre
- 4 – Apprendre à négocier les situations tendues
- 5 – Accorder sa confiance au mérite
- 6 – Se former à la défense du domicile
- 7 – Apprendre à bricoler, réparer et construire
- 8 – Se préparer au confinement à domicile
- 9 – Prévoir un plan d’évacuation en cas d’urgence absolue
La survie urbaine est une discipline complexe et rares sont les témoignages de ceux qui ont survécus à un conflit ou à une catastrophe dans un grand centre urbain. Comme je l’explique dans mon article sur le survivalisme en France, la plus grande part de la population française est confrontée à des problématiques de résilience en ville.
La haute concentration d’individus dans des secteurs aux ressources limitées ou épuisées ne peut rien amener de bon en cas de chaos. Face à ce constat, nous n’avons d’autre choix que de travailler à développer notre résilience en ville pour faire face aux situations extrêmes qui pourraient bientôt nous frapper.
Lorsque j’ai écrit sur la préparation au risque pandémique en 2018, ce scénario appartenait à la science-fiction pour le grand public. La propagation du Covid et son aggravation progressive démontrent que nous ne sommes à l’abri de rien.
Nous allons donc repasser en revue les compétences et contre-mesures indispensables à la résilience en ville. Chaque lien renvoie à mes écrits sur le sujet concerné, faites-vous un café avant de vous lancer car vous avez de la lecture en perspective…
1 – Disposer d’un stock alimentaire (eau, purification d’eau, nourriture)
Bien qu’il tombe sous le sens que le stock d’eau personnel est l’élément le plus indispensable à la survie en ville, les stocks d’eau et de nourriture sérieux restent marginaux chez les survivalistes urbains, principalement à cause du manque d’espace de stockage.
En cas de catastrophe impliquant la rupture de l’approvisionnement en eau (panne de réseau, contamination, etc.) personne ne viendra vous livrer de quoi boire à satiété.
Pour rappel, l’eau pèse lourd et prend de la place… Imaginer se précipiter pour en acheter le plus possible est donc illusoire à moins de disposer d’un semi-remorque et d’une dizaine de bras pour tout porter. Et à condition qu’il en reste dans les grandes surfaces alimentaires évidemment…
Prévoyez un stock d’eau conséquent ainsi qu’un filtre à eau sérieux capable de traiter un grand litrage comme le Berkey.
En ce qui concerne l’alimentaire, les rations de survie font le job pour quelques jours ou semaines dans le meilleur des cas. Prévoyez une sélection variée d’aliments en conserves (industrielles ou faites maison) car manger la même chose à chaque repas aura raison de vous à coup sûr.
2 – Stocker des médicaments et apprendre les gestes qui sauvent
Stocker des médicaments courants (Doliprane, Smecta, Aspirine, Spasfon, etc.) est une nécessité absolue pour gérer les blessures légères et les états fiévreux.
Si vous souffrez d’une maladie et devez impérativement prendre un traitement, vous devez vous assurer de disposer d’un stock de médicaments suffisants pour couvrir la période la plus longue.
Apprendre à suturer une plaie peut également vous sauver la vie si vous vous blessez et que les services de secours sont hors service. Connaître les gestes qui sauvent est essentiel lorsqu’on ne peut compter sur personne, apprenez-les et n’hésitez pas à vous former aux premiers secours.
3 – Agir en homme gris : passer inaperçu pour survivre
Le concept de l’homme gris consiste à diminuer son empreinte pour évoluer dans un environnement hostile sans se faire repérer. En d’autres termes, cela signifie agir d’une façon qui n’attire pas l’attention des autres et/ou qui vous faire sortir du champ de recherche de l’ennemi : c’est l’art de se cacher à la vue de tous et l’une des composantes essentielles de la résilience en ville.
Plus vous vous démarquez dans une situation tendue, plus vous prenez de risques. Votre survie dépend de votre vigilance et de votre intégration au groupe, même s’il ne s’agit parfois que de traverser une rue. La discrétion est vraiment l’une des compétences de survie en ville les plus vitales que vous puissiez développer.
Si le civil lambda devra se contenter de tenir sa langue et de ne pas laisser transparaître ses émotions, les membres des FO, milis, ex-milis et professionnels de la sécurité devront redoubler d’efforts pour changer de gestuelle, de postures, de ton, de vocabulaire etc. s’ils souhaitent se fondre dans la masse. Un combattant sait reconnaître un combattant et ça peut vite devenir un problème quand les deux ne sont pas du même côté.
En contexte de crise, la sécurité opérationnelle a toute son importance. C’est pour cette raison qu’il faut éviter de faire remarquer que votre domicile est équipé pour affronter les crises. Par exemple, si vous subissez une coupure de courant durable et que des tensions commencent à se manifester, être le seul foyer allumé à des kilomètres à la ronde risque de vous attirer de sérieux problèmes.
De la même manière, il est important de bien choisir ceux que vous mettez dans la confidence de votre préparation. Limiter fortement le risque qu’on vienne toquer à votre porte pour vous « demander » de partager votre stock alimentaire de survie est primordial.
4 – Apprendre à négocier les situations tendues
Nous vivons un début de siècle ou la violence quotidienne dépasse l’entendement. La fracture sociale française ne peut qu’entraîner la croissance exponentielle de conflits interpersonnels qui vont de l’incivilité à la barbarie la plus brute.
Nous avons été habitués à une normalité qui disparait peu à peu et nous devons nous adapter aux situations nouvelles. Apprendre à ne pas se mettre en danger et à faire baisser la pression dans les situations violentes est une clé essentielle pour augmenter son espérance de vie.
5 – Accorder sa confiance au mérite
Beaucoup de gens naïfs pensent qu’être gentil garantit d’obtenir respect et gentillesse en retour. C’est faux. La confiance se gagne, en particulier quand la situation appelle à la prudence. Méfiez-vous des inconnus et des manipulateurs et comme disait le général américain James Mattis : soyez poli, soyez professionnel, mais ayez un plan pour tuer tous ceux que vous rencontrez.
Il est évident que l’entraide est d’une importance capitale dans les situations de crise mais vous ne devez pas être le dindon de la farce. Voyez au-delà des discours et des promesses d’aide et prévoyez de ne compter que sur vous-même en cas de besoin.
6 – Se former à la défense du domicile
Qu’il soit local et temporaire ou général et durable, un effondrement de la normalité augmente fortement le risque de faire face à des individus mal intentionnés, en particulier si vous avez échoué à ne pas vous faire remarquer.
Sécuriser votre domicile pour résister aux effractions et préparer votre famille à un scénario de défense personnelle est une étape très importante. Au moment où des hostiles passent votre porte, il est déjà trop tard.
Je crois aux valeurs d’entraide et de partage mais il y a une raison si le dicton « l’homme est un loup pour l’homme » a traversé les âges. Préparez-vous au pire et profitez du meilleur… mais n’oubliez pas de vous préparer au pire.
7 – Apprendre à bricoler, réparer et construire
Savoir créer et réparer le plus de choses possibles est une compétence de survie inestimable, quelle que soit la catastrophe à laquelle vous pouvez être confronté. On associe souvent activités manuelles et campagne, mais quoi de mieux que d’apprendre à faire les choses soi-même pour augmenter sa capacité de résilience en ville ?
Plus vous saurez comment réparer et entretenir votre domicile et ce que vous possédez plus vous limiterez vos dépendances et mieux vous vous porterez. Savoir bricoler ouvre un monde de possibilités et quand on est bien outillé, rien n’est impossible.
Les savoir-faire manuels sont de plus en plus rares et recherchés, cela pourrait être un moyen de tirer votre épingle du jeu si vous aviez à troquer vos services contre d’autres.
8 – Se préparer au confinement à domicile
Lorsque les catastrophes frappent, le premier réflexe est de chercher la sécurité de son domicile. Il faut impérativement que votre maison ou appartement vous permette de vous isoler du monde extérieur en cas de besoin.
Cela passe par un audit de sécurité de votre lieu de vie et par l’achat d’équipements vous permettant de vivre en autonomie le plus longtemps possible.
Si vous pensez que le confinement du Covid-19 vous a donné un bon aperçu de ce qu’est le confinement, vous avez tort. Basez vos réflexions et vos achats sur l’éventualité que vous ne puissiez plus du tout sortir de chez vous pendant 1 mois minimum et vous commencerez à établir des plans efficaces.
9 – Prévoir un plan d’évacuation en cas d’urgence absolue
La résilience en ville a ses limites. Il est possible que votre domicile soit inaccessible, détruit ou contaminé, il vous faut donc prévoir un plan d’évacuation solide pour exfiltrer votre famille si la situation l’exige.
N’oubliez pas que l’évacuation est un sujet complexe qui ne se limite pas à assembler des sacs de survie et que vous devez prévoir vos itinéraires de fuite et vos points de chute en amont.
Chaque situation est différente et j’oublie probablement des éléments que vous saurez me rappeler. Mais si vous travaillez à maitriser les points ci-dessus vous mettez toutes les chances de vous en sortir au mieux de votre côté, quelle que soit la crise à laquelle vous devrez faire face.
Contribuez à enrichir ce contenu en participant dans les commentaires ! Quelles sont les compétences et préparatifs qui vous semblent les plus importants dans votre situation personnelle et pourquoi ?
Légendat
J’accorde beaucoup d’importance aussi à la préparation mentale de toute la famille : jouer à « et si ….. Alors tu ferais quoi ? » Mais aussi avoir une vie simple peu coûteuse en énergies, une alimentation simple, faire régulièrement du bivouac…. c’est avoir une normalité facile à maintenir.
S’il faut évacuer en urgence absolue, mieux vaut avoir un véhicule toujours prêt à partir avec le plein car la fiabilité de l’électrique due à sa faible autonomie n’offre pas de garanties …
Votre article est excellent comme d’habitude, riche en contenu, pragmatique, objectif, sans aucune illusion sur la Réalité du terrain
ni sur les « humains ».
Merci pour vos conseils meme si comme vous l’imaginez il est difficile à un individu « normal » de tout pouvoir préparer ou stocker, faute de moyens ou/et de place. Néanmoins L’état d’esprit, la Force mentale et L’anticipation seront aussi des variables déterminantes pour la survie urbaine ou la fuite.
Comme d’habitude article passionnant et bien construit. Pour l’hypothèse évacuation d’urgence, je ne saurai trop conseiller de faire des reconnaissances d’itineraires possibles, des lieux à éviter et surtout apprendre à lire une carte…..
Une fois votre préparation terminée, le plus important sera d apprécier finement une situation critique. A savoir identifier le point de bascule où la rupture de normalité deviendrait irréversible, entraînant un effondrement du système.
Heureusement si vous analysez tout les types de crises possibles. Historiquement, il est rassurant de constater que la rupture de normalité fut temporaire et n a jamais franchit le point de basculement vers l effondrement.
Donc je reste persuadé que si votre logement ne se situe pas dans une zone inondable ou d exposition aux risques nucléaires ou chimiques, l évacuation ne sera pas une solution pour vous. Il vaut mieux que votre domicile soit votre sanctuaire de survie en attendant un retour de vie normale ou de reprise de situation par l autorité civile.
Bonjour, en complément et dans ma situation personnelle (zone urbaine dense).
– linguistique (savoir quelles communautés vous entoure et éventuellement connaître quelques mots dans certaines langues étrangères)
– savoir transposer certains principes militaire au civil (piégeage, contre-mobilité, camouflage, reco, manœuvres de déception, etc…)
– savoir occuper le temps notamment avec des enfants (dessin, puzzles, lecture, échecs, bataille navale, etc…)
– penser la ville en « 3D » (sous-sol, hauteurs, reliefs, etc…)
– connaître son périmètre immédiat avec les endroits stratégiques et surtout ceux qui n’ont aucun intérêt stratégique pouvant constitués des refuges
– si vous manquez de temps imprimer tutos, fiches DIY, etc… si un jour il n’y a plus d’internet ça peut être utile ;
La survie et résilience en ville est un vrai challenge. Beaucoup de ressources oui, mais aussi beaucoup de population et de menaces potentielles. Vos voisins de paliers qui étaient vos meilleurs amis peuvent devenir vos ennemis en un instant. De plus les gens incapables de survivre par eux-mêmes s’entretueront ou feront tout ce qu’ils peuvent pour s’accaparer les biens d’autrui (la collaboration est un bon exemple de ce que les gens dits « civilisés » sont capables de faire pour améliorer leurs conditions de vie) . Je reste persuadé que les « gens comme nous » doivent à tout prix fuir les zones urbaines et densément peuplées et s’établir en campagne ou dans les petites villes entourées de champs et élevages, type Guéret ou Sarlat . Dans tous les cas de figure (guerre, famine, catastrophe NRBC, effondrement, confinement…) je reste convaincu qu’à long terme, il ne n’est/ne sera pas possible de vivre en ville, même en banlieue ou zone périurbaine.
Après pour ceux qui sont obligés de vivre en ville je dirais que posséder un jardin conséquent est une condition absolue, il ne permettra pas d’être autonome, mais augmentera sensiblement la résilience (potagers, récupérateurs d’eaux, poulailler…)
Je pense que pour la survie en zone urbaine (ainsi que pour la campagne, d’ailleurs:) il faut préparer à l’avance des cartes de la région avec les menaces qui peuvent apparaître, prenons l’exemple de la région du Morvan :
– Château-Chinon, gros village de près de 2000 habitants, majoritairement des sexagénaires, octogénaires , cependant l’arrivée d’une population plus jeune (donc plus apte à attaquer et à se défendre) rend cette zone dangereuse. Il faut donc éviter le sud (lieux de construction des hlm) et se concentrez sur le nord.
-Ardoux, petit hameau de trente habitants, proche du lac de panecière (avec un purificateur d’eau, vous avez de quoi tenir longtemps), également proche de collines boisées, idéales pour l’apport de bois et également très isolées, est un bon endroit pour la survie.
Je pense qu’avec des plans comme ceci, une simple connaissance de la région et de la population ainsi qu’une simple carte peut vous permettre d’avoir des plans de survie en cas de crise majeure.
Je vis en RP à 10km de Paris en zone inondable…je suis mal en cas de pépin. Ce qui me désole le plus c’est que mon immeuble ne dispose même pas d’espace sous terrain (cave, parking) pour faire office d’abris si bombardements. J’ai grandi à Paris dans un vieil immeuble où ma grand-mère qui a connu la guerre 39/45 me disait en cas de problème on file a la cave. Elle avait toujours un stock de farine, sucre, huile et boîte de conserves. Je l’a trouvais zinzin mais aujourd’hui Je me dis qu’elle était toujours en mode « la guerre peut nous tomber dessus », elle a connu la faim, le froid, l’exode avec des enfants en bas âge. Cette génération avait beaucoup à nous apprendre.